mercredi 14 mai 2008, par Olivier Bruaux
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Ridicule de Patrice Leconte avec un acteur encore inconnu du grand public : Charles Berling. Voici l’histoire écrite par Rémi Waterhouse d’après les "Mémoires" de la comtesse de Boigne.
Grégoire Ponceludon de Malavoy (Charles Berling), jeune noble
ingénieur, décide l’assèchement des Dombes, porteurs de maladie.
Il décide d’aller à Versailles pour avoir l’appui du roi Louis XVI.
Hélas, pour avoir une entrevue, il faut intriguer. Il se met sous la
protection d’un vieux noble sage, le marquis de Bellegarde (Jean
Rochefort) qui le met en garde des intrigues du palais, en
particulier de "l’abbé" (Bernard Giraudeau) : "c’est un serpent" lui
dit-il. L’abbé est le protégé de Madame de Blayac (Fanny Ardan) qui a
des entrées vers le roi.
En attendant d’être reçu, Grégoire sympathise avec le marquis de
Bellagarde, et surtout de sa fille, Mathilde (Judith Godrèche),
passionnée de science et qui invente le scaphandrier. Leur serviteur,
un sourd et muet, est envoyé dans une institution pour apprendre le
langage des sourds qu’un ecclésiastique éclairé vient d’inventer ...
Quel bonheur de revoir ce film !
On y voit toutes les contradictions de cette fin du XVIIIème siècle, partagé entre les Lumières (les découvertes scientifiques : l’assèchement des marais, le scaphandrier, le langage des sourds) et le monde vieillissant de la cour, qui ne pouvait que disparaître quelques années plus tard. Le film se termine d’ailleurs après la Révolution qui a balayé tout sur son passage.
Les décors et les costumes sont superbes, l’intrigue est habile (écrite par Rémi Waterhouse, qui a ensuite réalisé Je règle le pas sur le pas de mon père et Mille millième ...), tiré d’un roman non historique (l’histoire est inventée), et surtout, l’interprétation des cinq comédiens principaux remarquable.
C’est le premier grand rôle pour Charles Berling (connu surtout au théâtre) et il est magnifique. Il est devenu depuis un des acteurs les plus importants (comme dans L"heure d’été d’Olivier Assayas, encore en salles, superbe). Judith Godrèche est très pure et la relation qui lie leurs deux personnages est un bain de fraîcheur dans ce marais versaillais plus malsain encore que le marais des Dombes qu’il veut assécher.
Patrice Leconte signait là son premier film en costumes. C’est une réussite. D’autres films en costumes suivront, mais moins réussis : La fille sur le pont et La veuve de Saint Pierre.
Ridicule, restera son meilleur film. A voir et à revoir !
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