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Antichrist de Lars von Trier (critique)

vendredi 12 juin 2009, par Thibault Lebert


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Synopsis

Un couple en deuil se retire à " Eden ", un chalet isolé dans la forêt, où ils espèrent guérir leurs coeurs et sauver leur mariage. Mais la nature reprend ses droits et les choses vont de mal en pis...

L’avis critique de Thibault

Thibault Lebert

Après le scandale que le film a suscité à Cannes cette année et le prix d’interprétation que Charlotte Gainsbourg y a gagné, Antichrist de Lars Von Trier est une grande imposture d’une violence purement gratuite.

Imaginez que vous venez de perdre votre enfant et que votre mari, repris par ses tics de thérapeute, vous considère comme un cas parmi tant d’autres. Il se met donc en dehors du drame pour mieux l’analyser. La femme a une vision plus radicale. Puisque l’enfant est mort pendant qu’ils faisaient l’amour devant une machine à laver, eh bien elle va laver son linge sale en famille et rappeler à l’homme qu’il n’est extérieur en rien à ce qui arrive.

Elle devient l’antithèse de ce qu’elle fut avant le drame de son fils perdu, c’est à dire une femme rationnelle et logique. La voilà dévorée par le chagrin, régressant dans ses peurs d’autrefois, renversée en elle-même, elle ne s’aime plus, sa raison de vivre est littéralement morte.

Antichrist commence par un prologue esthétiquement très beau et vraiment travaillé. La séquence est magnifiquement filmée en noir et blanc dans son intégralité au ralenti avec la vision d’un coït sublimée par l’humidité d’une douche et Haendel à la musique. Et puis tout s’écroule : le prologue laisse place au développement, laborieuse exposition d’un deuil, d’une souffrance et d’un désespoir, le tout présenté sous la forme de chapitres bien distincts. Si la structure narrative provoque l’agacement, c’est parce qu’elle s’avère furieusement rigide et dogmatique et par conséquent maladroite.

Les corps sont mis à nus et durement maltraités. Les scènes d’émasculation et d’automutilation vaginale sont certes insupportables à la vision. (Une excision où Madame sectionne son clitoris, un grand coup de bûche dans le service trois pièces de Monsieur puis Madame le masturbe jusqu’à l’éjaculation de sang.) De fait on se demande où est la frontière entre cinéma d’auteur et le genre pornographique. A part vouloir écœurer le spectateur, on ne voit pas les tenants et les aboutissants de ce soi-disant film d’horreur fantastique dont on n’arrive jamais à cerner les contours tant le propos de Lars von Trier est incompréhensible.

Charlotte Gainsbourg mérite amplement son prix d’interprétation au dernier festival de Cannes. Ce n’est plus la petite fille timide à laquelle on est habitué. Excellente en hystérique qui a l’air complètement possédée, elle a su se donner corps et âme dans ce film n’hésitant pas à se montrer dans son plus simple appareil. Elle met en avant une intensité sans relâche, et est tout à fait crédible en mère meurtrie sombrant dans la folie. D’une grande justesse dans son jeu, Willem Dafoe est égal à lui même, c’est-à-dire parfait.

Au final, Anti-christ est violent, malsain et totalement dérangeant aux détestables relents masturbatoires.

Fiche Technique

Genre : Thriller, Epouvante-horreur, Drame

Nationalité : Allemande, Française, Danoise, Suédoise, Italienne et Polonaise

Réalisation : Lars von Trier

Casting : Willem Dafoe et Charlotte Gainsbourg

Durée : 104 min

Année de production : 2008

Budget : 11 000 000 $

Interdit aux moins de 16 ans

Date de sortie : 03 Juin 2009

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