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Lucky Luke de James Huth (critique)

vendredi 2 octobre 2009, par Olivier Bruaux, Thibault Lebert


Voir en ligne : www.ilovecinema.tv La nouvelle télé du 7e art

Synopsis

Afin de faciliter la jonction des chemins de fer entre l’est et l’ouest des [1], [2] est envoyé dans sa ville natale de Daisy Town pour la débarrasser des truands et plus particulièrement de Pat Poker. Cette mission est d’autant plus importante pour Luke car elle lui est confiée par le président des Etat-Unis en personne, ami de son oncle gouverneur. Au cours de sa mission à Daisy Town, la ville qui l’a vu grandir, Lucky Luke, "l’homme qui tire plus vite que son ombre", va croiser Billy The Kid, Calamity Jane, Pat Poker, Jesse James et Belle...

Le zoom express d’Oli

Olivier bruaux redacteur en chef www.cinephoto.fr www.ilovecinema.fr

Un film gâché par l’envie de rassembler tous les rôles comiques de Jean Dujardin pour les insuffler dans le personnage si méconnu de Lucky Luke. Les blagues à la Brice de Nice ne fonctionnent pas et surtout font tache sur le costume de l’homme qui tire plus vite que son ombre.

La balle perdue reste cependant l’échec de la magie voulue avec l’histoire d’amour entre Lucky Luke et Belle. Alexandra Lamy ne nous emballe pas et rien ne transparaît à l’image de cet amour coup de foudre. Encore une fois la complaisance du cinéma français l’a emporté sur l’intérêt artistique. Jean Dujardin au scénario (en collaboration) aurait eu tord de se priver d’injecter sa propre femme dans son stylo six-coups. Mais reconstituer le couple glamour people Dujardin - Lamy au pays des cowboys a l’impact d’un coup de pistolet dans l’eau et montre à quel point on aime prendre les gens pour des indiens à plumes. Nous n’y croyons pas une seule seconde parce que mal joué (aucune étincelle dans le regard de Lamy) et mal intégré au sein d’une intrigue basée sur l’humour particulier de connivance entre Jean Dujardin et James Huth. Cette histoire d’amour est la grosse défaillance de la mise en image, somme toute réussie de la bande dessinée. Ce qui n’est pas naturel et inhérent au personnage ne passe pas et donne un aspect bancale au film.

Dommage, vraiment dommage !

L’avis critique de Thibault

Thibault Lebert

2009 est l’année Goscinny. Un mois après Le Petit Nicolas de Laurent Tirard avec Maxime Godart, James Huth adapte Lucky Luke. Il faut dire que les trois précédents métrages n’étaient pas à la hauteur du cowboy qui tire plus vite que son ombre. (Le juge de Jean Girault, Lucky Luke de Terence Hill et Les Daltons de Philippe Haim). La pire étant la dernière adaptation avec Eric Judor et Ramzy Bédia distribué par UGC.

Avant d’être un western d’aventure, Lucky Luke est tout d’abord une comédie. Il y a énormément de gags visuels comme ce nuage de fumée dans le Rail Force One ne permettant pas de voir les têtes des personnages où ce Mount Rushmore à l’effigie de Lucky Luke. Comme dans Astérix ou Le Petit Nicolas, on rend aussi hommage à la culture française et au cinéma international. (Voir les références à Jacques Dutronc ou aux films de Sergio Leone avec les gros plans sur les yeux.)

James Huth a écrit avec la complicité de Jean Dujardin et Sonja Shilito, un scénario original tiré de plusieurs albums de Lucky Luke. Il convie à Daisy Town Billy the Kid, Jesse James, Calamity Jane, Phil Defer et Pat Poker et préfère laisser Les Daltons se reposer au pénitencier surveillé par le chien le plus stupide de l’ouest de l’Amérique : Rantanplan. Les scénaristes ont même inventé l’enfance de Lucky Luke avec ses parents et son parrain. Et l’on sait même pourquoi il est devenu si Lucky.

Le réalisateur a réussi à rassembler des comédiens venus d’univers très différents. Ils sont tous au diapason. Jean Dujardin, qui jouait un cowboy vanneur dans Les Daltons, est plus crédible en lonesome cowboy. Daniel Prévost est un très bon Pat Poker. Après avoir incarné les méchants dans des films comme Le Diner de cons, Astérix et Obélix contre César ou La vérité si je mens 2, Il est à la fois hilarant et en même temps il donne des frissons dans le dos. Son Pat Poker est un cousin de Herod, interprété par Gene Hackman dans Mort ou vif. Loin de La Beuze et Incontrôlable, Michaël Youn joue un Billy The Kid totalement incroyable. Il est comme hanté par ce rôle à contre emploi. Après réflexion, lui seul pouvait incarner ce grand méchant avec l’esprit d’un enfant. Melvil Poupaud, considéré comme un acteur cérébral, délaisse les films d’Arnaud Despleschin et de François Ozon. Avec Jesse James, il arrive à se moquer de lui-même lorsqu’il cite des répliques de Shakespeare. Ensemble leur duo fonctionne. Sylvie Testud arrive à trouver sa place dans la comédie. On aimerait la voir plus dans ce genre qui lui va si bien. Et Alexandra Lamy amène une touche de féminité et de sensualité à ce monde de brutes. Quel plaisir de revoir Jean-François Balmer, si peu présent au cinéma. Il est formidable en gouverneur, parrain de Lucky Luke. Sans oublier, l’éternel complice de Jean Dujardin, Bruno Salomone qui prête sa voix à Jolly Jumper. Normal, il parle le cheval depuis l’âge de cinq ans.

Au niveau de la technique : tout est réussi de la lumière de Stéphane Le Parc, aux costumes d’Olivier Bériot en passant par les décors de Pierre Quefféléan. Le spectateur est entrainé dans un univers visuel. Le costume de Lucky Luke ne change pas. Il est composé d’un chapeau blanc, d’un foulard rouge, d’une chemise jaune, d’un gillet foncé, d’un jean et d’une paire de bottes. De même le village ressemble à celui de la Bande Dessinée. On y retrouve toutes les habitations : de l’hôtel au saloon en passant par les pompes funèbres. Même James Huth s’est laissé séduire à un petit clin d’oeil. Son nom est associé à la banque de Daisy Town.

James Huth a enfin réussi à rendre à Lucky Luke ses véritables lettres de noblesse. Morris et Goscinny peuvent être enfin fiers.

Fiche Technique

Genre : Comédie, Western

Nationalité : Française

Réalisation : James Huth

Casting : Jean Dujardin, Michaël Youn, Sylvie Testud, Daniel Prévost, Alexandra Lamy, Melvil Poupaud, André Oumansky, Jean-François Balmer et la voix de Bruno Salomone

Durée : 104 min

Année de production : 2008

Budget : 27 000 000 euros

N° de visa : 121503

Attachée de presse : Alexandra Schamis et Sandra Cornevaux

Date de sortie : 21 octobre 2009

Notes

[1] États-Unis

[2] Lucky Luke

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