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Rapt de Lucas Belvaux (critique)

dimanche 20 décembre 2009, par Thibault Lebert


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Synopsis

Homme d’industrie et de pouvoir, Stanislas Graff est enlevé un matin comme les autres devant son immeuble par un commando de truands. Commence alors un calvaire qui durera plusieurs semaines. Amputé, humilié, nié dans son humanité, il résiste en ne laissant aucune prise à ses ravisseurs. Il accepte tout sans révolte, sans cri, sans plainte, c’est par la dignité qu’il répond à la barbarie. Coupé du monde, ne recevant que des bribes d’informations par ses geôliers, Graff ne comprend pas que personne ne veuille payer la somme qui le délivrerait. Au-dehors, son monde se fissure au fur et à mesure de la révélation de sa personnalité. Tout ce qu’il avait réussi à garder d’intimité, son jardin secret, est révélé à sa famille par l’enquête de police ou celle de la presse. Chacun découvre un homme qui est loin de ressembler à celui qu’il imaginait. Quand il retrouvera la liberté, ce sera pour s’apercevoir qu’il a tout perdu, l’amour des siens, l’estime de ses collègues, son pouvoir, la confiance en ses proches. Sa libération se révélera plus difficile à vivre que sa captivité.

L’avis critique de Thibault

Thibault Lebert

Inspiré de l’affaire de l’enlèvement du Baron Empain, homme d’affaire belge et patron d’un groupe industriel, le réalisateur Lucas Belvaux adapte cet épisode de notre quotidien à sa manière et sans véritable attachement historique. Il peut ainsi mieux exprimer les dérives de notre société où argent et pouvoir sont des intérêts supérieurs à la vie d’un homme.

Le film se divise en trois parties bien distinctes, à savoir la vie de Stanislas Graff, son enlèvement et enfin, sa libération.

C’est l’histoire d’un homme qui a tout, pour lequel tout va bien. Stanislas Graff est un capitaine d’industrie qui a pris l’habitude de tout séparer : les affaires professionnelles d’un côté, la chasse de l’autre, le jeu encore d’un autre, les conquêtes féminines encore à part et enfin la famille. Un jour, il est enlevé, malmené, mutilé, humilié par ses kidnappeurs. Son univers s’effondre sans crier gare. Après deux mois de captivité, il est libéré. Stanislas Graff se rend compte que tout ce qui l’entoure n’est qu’illusion. Il ne sait plus qu’elles sont les personnes qui lui veulent du bien. Est-ce qu’une fois son vrai visage dévoilé les gens l’aimeront toujours autant ? Son retour va être cataclysmique : la révélation de ses vices va l’éloigner définitivement de ses affaires et surtout le couper de sa famille.

Ce grand patron flambeur, pas très fréquentable n’en est pas moins un être humain. Peu à peu, on se prend de sympathie pour ce personnage au demeurant plutôt dégueulasse avec sa famille mais qui peu à peu acquiert une autre dimension... L’un des kidnappeurs, le gangster marseillais amateur de chasse, donne plus d’humanité à sa relation avec le prisonnier que ses collègues.

La mise en scène de Lucas Belvaux est efficace, sombre, réaliste, montrant le pouvoir de l’argent dans notre société contemporaine et le pouvoir de destruction des médias à travers leurs investigations. Il montre donc la noirceur de notre société uniquement basée sur l’image et son interprétation qu’en fait le public. La fin du film est complètement ouverte et laisse le spectateur se faire sa propre opinion.

La prestation d’Yvan Attal est irréprochable et sa métamorphose physique impressionnante. Pour les besoins du rôle, l’acteur a en effet perdu une vingtaine de kilos. Il campe un grand patron brisé physiquement et psychiquement par une expérience des plus douloureuses. Ses regards, ses interrogations, ses doutes, ses peurs, ses silences et sa solitude créent l’atmosphère de ce thriller dont on connaît déjà la fin. Anne Consigny est magnifique. Lucas Belvaux a de nouveau fait appel à Patrick Descamps, inoubliable chômeur paralytique, membre du gang de braqueurs de La Raison du Plus Faible. Lui-même acteur, Lucas Belvaux fait une brève apparition, dans un hélicoptère. Françoise Fabian et Gérard Meylan complètent le casting.

La descente aux enfers d’un capitaine d’industrie paumé entre ses putes de luxe et surtout le poker face à des voyous qui veulent leur part. Lucas Belvaux nous offre un thriller riche en rebondissement, dénué de misérabilisme.

Fiche Technique

Genre : Drame, Thriller

Nationalité : Française

Réalisation : Lucas Belvaux

Casting : Yvan Attal, Anne Consigny, André Marcon, Françoise Fabian, Alex Descas, Michel Voïta, Gérard Meylan, Maxime Lefrancois, Christophe Kourotchkine, Sarah Messens, Julia Kaye, Patrick Descamps, Bertrand Constant, Marc Rioufol, Richard Sammut, Tania Torrens, Elef Zacks, Vincent Nemeth, Jean-Baptiste Malartre, Nicolas Pignon, Olivier Darimont, Pierre Rochefort, Olivier Ythier, Philippe Toussaint, Circe Lethem, Swan Scalabre et Lucas Belvaux

Durée : 125 min

Année de production : 2008

Attachée de presse : Marie-Christine Damiens

Date de sortie : 18 novembre 2009

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