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Charlie et la chocolaterie de Mel Stuart

lundi 28 août 2006, par Olivier Bruaux


Voir en ligne : Photos des acteurs

N’est-il pas dommage que lors de la promotion du film de Tim Burton l’on n’ait presque pas parlé de cette réalisation antérieure ? L’industrie d’Hollywood se serait-elle employée à gommer l’existence de cette première adaptation afin de vendre celle de Tim Burton comme la seule et unique translation imagée digne de l’univers de Roald Dahl ?

L’autre question porterait également sur l’utilité de refaire ce film.

Synopsis

Charlie, pauvre enfant obligé de travailler, rêve de chocolat Wonka chaque fois qu’il passe devant la confiserie où tous ses camarades se goinfrent. Willy Wonka, mystérieux fabricant richissime, décide d’ouvrir les portes de son usine ultra-secrète à 5 enfants qui trouveront les cinq tickets d’or dissimulés parmi des millions de barres chocolatées. Charlie finit par en trouver une : la visite peut commencer. Mais à quel prix pour les gagnants ?

Notre avis

Vu l’avant-gardisme du film de Mel Stuart, le remake de Tim Burton semble trop ancré dans son époque et le prive de cette patine futuriste et psychédélique de ce premier essai de transcription en image d’une oeuvre foisonnante d’idées drôlement saugrenues. Les 70s s’affranchissaient des codes et progressaient dans un monde nouveau et coloré à mesure que l’emprise des Majors s’éfritait devant le créationisme des indépendants. Il y a du social dickensien, mais surtout du Magicien d’Oz et du Mary Poppins dans cette première coulée sur pellicule et le look hippie de certains plans complète l’inventivité de la mise en scène bourée d’effets spéciaux rarement vieillots.

La version de Charlie and the Chocolate factory diffusée par Arte est malheureusement en version française avec en prime une traduction des chansons ce qui donne quelques dissonnances comme cette fille chantant avec une voix d’adulte !

Gene Wilder, qui incarne Willy Wonka, n’a pas la fantaisie incroyable de Johnny Depp qui, couplée à celle de Tim Burton, parvient à aromatiser son jeu de mièvrerie délicieuse. Elle ferait fondre n’importe quel spectateur amateur de sucreries. Mais le remake de Burton colle franchement trop à cette première oeuvre pour l’autoriser à revêtir l’emballage de l’adaptation officielle de la nouvelle de Roald Dahl. L’écrivain, d’ailleurs, n’a pas vraiment pu donner son aval concernant cette seconde version alors qu’il avait co-signé le scénario pour la première de 1970 (avant de répudier partiellement le film de Mel Stuart) .

Tout ceci pour vous dire chers amis, qu’au même titre que Les Choristes était une resucée de La cage aux Rossignols, Le charlie et la Chocolaterie de Tim Burton est une "resalivée" régurgitée du fin fond des gorges de la Pompe à fric dont les officines ne doivent pas se cacher très loin de Hollywood. Chuuuuuut, ça finirait par se savoir...mais Dieu qu’il est difficile de se défaire des vieux emballages lorsqu’ils sont si collants ! Remercions le travail des Ompa LOmpa de Arte qui nous dénichent toujours les pépites cinématographiques qui fondent sous la langue.

Autour du film

Roald Dahl n’a pas aimé ce film.

Fiche technique

Genre : Comédie Musicale de Moeurs

Nationalité : Américaine

Réalisation : Mel Stuart

Casting : Gene Wilder, Peter Ostrum et Roy Kinnear

Scénario : Roald Dahl pour la 1re version, puis réécrit par David Seltzer

Durée : 100 minutes

Année de production : 1970

Date de sortie : inconnue

Titre original : Charlie and the Chocolate factory

D’après la nouvelle de Roald Dahl

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