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Cow-Boy de Benoît Mariage

lundi 10 décembre 2007, par Olivier Bruaux, Thibault Lebert


Voir en ligne : Photos de Benoît Poelvoorde/pictures

Synopsis

affiche Cow-boy Benoît PoelvoordeDaniel Piron a le blues. Son couple est monotone, ses idéaux se sont envolés, même son travail de journaliste est une farce. La seule idée qui le galvanise encore est de retrouver et de filmer Tony Sacchi, héros révolutionnaire de sa jeunesse.

A travers cette aventure, Daniel voudrait réhabiliter le jeune homme ardent et engagé qu’il était. Mais, hélas pour lui, Sacchi est devenu un gigolo cynique. Au bout d’une épopée tragi-comique, Daniel Piron finira-t-il par comprendre qu’il faut assumer ses désillusions pour se retrouver ?

Le zoom express d’Oli

Olivier bruaux redacteur en chef www.cinephoto.fr www.ilovecinema.fr Cow-Boy est un film prenant, tant par le comique de situation que par l’enjeu trivial et le côté jusquauboutiste du héros, Daniel. En évoquant cette prise de car ratée qui mit à terre toute la Belgique en 1980, le film s’engouffre dans l’inconscient national et décrypte la petitesse des gens. Entre farce belge, reconstitution et manipulations dénonçant la télé réalité poubelle, le réalisateur réussit à nous montrer son point de vue fécond sur le trash envahissant même les nobles quêtes. Les deux Benoît réussissent un mariage heureux entre rire, pleurs et désillusions. Les acteurs sont hilarants, tristes, et retranscrivent à merveille la sensation de médiocrité qui entache et empâte leur vie.

L’avis critique de Thibault

Thibault Lebert

Après Les convoyeurs attendent, Benoît Mariage retrouve Benoît Poelvoorde pour Cow-boy, un film sincère, touchant, bien que parfois inégal.

Tout le film repose sur le personnage principal, Daniel Piron, à la fois pathétique et énervant. Avec une répartie jouissive et un idéalisme pathétique mais sincère, ce journaliste lassé et raté, dépassé par la tristesse et la platitude de son quotidien, s’attelle à un projet fou : tourner un documentaire sur un fait réel qui bouleversa la Belgique en 1980 : la prise d’otages d’un bus scolaire par un (autre) idéaliste, criant haut et fort les injustices fourmillant au sein de son pays. Obsédé par son documentaire, ce journaliste sombre dans un ridicule et un pathos épouvantable. C’est ce qui fait à la fois la force du film, c’est la quête d’un homme totalement perdu, blessé, qui va aller au bout de sa folie et tout quitter. C’est un film profondément belge avec une mélancolie joyeuse où un homme seul contre tous se réconcilie avec lui même dans une scène poignante. Les scènes avec le cameraman et le preneur du son sont vraiment drôles.

Le scénario pointe la médiocrité mélancolique du personnage qui, par sa rigidité d’esprit, finit par exaspérer tout son entourage, et passer à côté des seuls instants d’émotion créés par les situations. L’histoire dénonce aussi tout l’artifice de la télé-réalité. Si le scénario s’avère un peu barré, ses protagonistes le sont tout autant. Avec dans le rôle principal, un Benoît Poelvoorde captivant et bouleversant. Il est sidérant dans ce drame qui s’offre même le luxe de faire rire à certains moments. L’acteur est touché par la grâce mélancolique des plus grands. Gilbert Melki est vraiment excellent mais sous-exploité, dans le rôle d’un ex-preneur d’otage devenu gigolo. Le film se termine sur une note émouvante et nous donne le sourire à la sortie. La chanson finale donne un espoir.

François Damiens (Taxi 4), Julie Depardieu (Podium), Bouli Lanners (Quand la mer monte), Olivier Gourmet (Jacquou le croquant) et Philippe Nahon (Ma vie en l’air) complètent le casting.

Un film doux-amer avec un personnage principal drôle mais pathétique, qui voit son projet professionnel s’effriter, son couple se perdre en silence, et ses désillusions poindre. Cela reste pourtant étonnamment intelligent, engagé, sincère et parfois très émouvant.

Fiche technique

Genre : Comédie

Nationalité : Française

Réalisation : Benoît Mariage

Scénariste : Benoît Mariage

Casting : Benoît Poelvoorde, Gilbert Melki, François Damiens, Julie Depardieu, Bouli Lanners, Olivier Gourmet et Philippe Nahon

Durée : 96 min

Année de production : 2005

Date de sortie 5 décembre 2007

Budget : 7 800 000 euros

N° de visa : 111135

Site officiel : ici | Site Myspace : ici

Directeur de la photo : PHILIPPE GUILBERT

Producteur : K-STAR

Distributeur UGC DISTRIBUTION

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