mercredi 4 avril 2007, par Olivier Bruaux, Thibault Lebert
Voir en ligne : Photos de Richard Anconina
Joseph s’occupe d’un club de Boxe Française où il entraîne sa fille et sa nièce. Pour ce trio, la boxe c’est la vie. Ils ne savent respirer qu’à son rythme. Un rythme que Térésa, la femme de Joseph, a fini par détester. Le soir de la finale des Championnats de France, la défaite d’une des deux filles va mettre en péril la survie du club, et briser l’équilibre familial. Entre Angie et Sandra, autrefois complices, élevées comme deux soeurs, une dangereuse rivalité s’installe. Et elle va bien au-delà du ring.
Rien de plus difficile à réussir qu’un film sur la boxe, tant le sujet à été exploité au cinéma : Ali, Million Dollar Baby, Rocky Balboa... Cependant, il n’est pas nécessaire d’être un fan pour aller voir Dans les cordes. La réalisatrice Magaly Richard-Serrano connaît bien le monde de la boxe française et maîtrise parfaitement son outil. Pour un premier film, le pari est ambitieux, le résultat est à la hauteur des espérances. Elle nous offre un film riche en émotions avec un scénario plein de cruauté dissimulée.
C’est avant tout une belle histoire humaine entrecoupée par quelques châtaignes particulièrement sévères. La boxe n’est qu’un moyen de mettre sous nos yeux un film social axé sur les problèmes de la vie de cette famille un peu marginale qui ne parvient pas à communiquer. La force du psychisme pour décrocher un objectif fixé y est montré avec jubilation mais aussi souffrance.
Le développement des personnages est bien réalisé porté par des acteurs impeccables. Louise Szpindel et Stéphanie Sokolinski, aux visages tuméfiés qui guériront au fil du film jusqu’à rayonner, valent le déplacement à elles seules par leur jeu. Elles sont éblouissantes de naturel. Richard Anconina, beaucoup trop rare sur nos écrans, revient enfin à l’affiche d’un nouveau film, après l’insipide Alive. Richard Anconina est toujours égal à lui-même : parfait et étonnant. Ça faisait longtemps qu’on ne l’avait pas vu dans un rôle aussi fort. La réalisatrice à l’intelligence de filmer l’acteur avec complaisance, dissimulant ainsi la monstruosité du personnage pour mieux l’exposer. Un rôle à contre-emploi, père machiavélique, manipulateur à défaut d’être incestueux (voir la scène de la douche), qui manipule ses filles pour en faire des monstres de violence. Bruno Putzulu, Jean Pierre Kalfon (Saint Cyr) et Maria de Meideros complètent la distribution d’un film social sur les fêlures d’une famille dans le milieu de la compétition sportive.
Prix du Meilleur Espoir Féminin européen pour Louise Szpindel au Festival d’Angers 2007
Genre : Drame
Nationalité : Française
Réalisation : Magaly Richard-Serrano
Scénario : Gaelle Mace, Magaly Richard-Serrano et Pierre Chosson
Interprètes : Richard Anconina, Louise Szpindel, Stephanie Sokolinski, Maria de Medeiros, Jean-Pierre Kalfon et Bruno Putzulu
Durée : 93 minutes
Musique originale : Jérôme Bensoussan
Année de production : 2006
Date de sortie : 04 avril 2007
Visa : 112 545
Distributeur : Pyramide
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