mercredi 16 août 2006, par Houmann Reissi, Luc Landfried
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Créée en 1984, Deux Flics à Miami, une des séries incontournables des années 80, est portée à l’écran par Michael Mann, déjà producteur de la série de l’époque.
Sony (Colin Farrel) et Ricardo (Jamie Foxx) font un duo choc de flics dans la capitale de la Floride. Après avoir remonté une filière de prostituées, ils tentent d’infiltrer un cartel de drogue. Ils se font passer pour des trafiquants et se proposent d’acheminer la drogue jusqu’à New-York. Mais Sony tombe sous le charme d’Isebella (Gong Li), la petite amie du chef mafieux.
L’ambiance de "Miami Vice deux flics à Miami" est glauque et poisseuse, inquiétante. Les deux détectives se jettent dans la gueule du loup. Les mafieux les observent et sont prêts à les tuer au moindre soupçon, rappelant l’ambiance des "Infiltrés" que Martin Scorsese réalisera un an plus tard (oscar du meilleur réalisateur). Mais ici, les deux flics sont des pros. Cela se complique dans l’un d’entre eux tombe éperdument amoureux de la petite amie du chef. Le couple maudit est interprété par les acteurs les plus sexy de Hollywood (même s’il ne sont pas américains : l’irlandais Colin Farrel (que j’adore) et la chinoise Gong Li. Leur étreinte est torride.
Je suis admiratif de la carrière fulgurante de Colin Farrel, au début considéré comme "bad boy" ayant grandi dans la banlieue de Dublin, aussi à l’aise pour jouer un soldat couvert de boue ("Tigerland"), un agent du FBI ("Minority report" de Spielberg), un cow-boy ("American Outland"), un officier anglais du 17ème siècle ("Le nouveau monde" de Terence Mallik) et même un empereur ! ("Alexandre" d’Oliver Stone"). Tout récemment, Woody Allen a cassé son image en le faisant interpréter un jeune homme rongé par l’angoisse ("Le rêve de Cassandre"). Il ne tourne donc qu’avec les plus grands réalisateurs et à chaque fois, il crève l’écran.
Quant à la star internationale, Gong Li, elle m’émerveille à chaque prestation, asiatique ("Adieu ma concubine", "Qiu Ju une femme chinoise", "Vivre", "L’empereur et l’assassin", "2048", "La cité interdite") qu’américaine ("Mémoires d’en Gheisha", "Hannibal Leckter" et, donc "Miami Vice ...")
Je suis plus réservé sur Jamie Foxx, plus terne face au couple vedette. Quant aux seconds rôles, solides, on remarque avec plaisir la présence de Justin Théroux, le gentil metteur en scène de "Mulholland Drive" de David Lynch (acteur rare).
"Miami Vice deux flics à Miami" est donc à voir pour les acteurs superbes, la musique, l’érotisme, l’ambiance glauque et l’inquiétude qu’il provoque. A ne pas rater !
Noir, saccadé et flou. Soit les premières images du film de Michael Mann, qui nous emmène dans les profondeurs d’un night club - une sorte de requiem pour son Collatéral.
Après ce magnifique clin d’oeil à son opus précédent, le film démarre vraiment et les deux protagonistes entament une longue course poursuite à l’assaut des parrains de la drogue colombienne. Racé, dynamique et intense, le film injecte une poussée d’adrénaline qui ne redescend pour ainsi dire jamais. Les bateaux vont vite, la drogue suit son chemin effréné du fournisseur jusqu’au rail final. Tout est à cent à l’heure.
Quant à l’intrigue, Mann est assez rusé pour disséminer quelques indices et nous laisser dans le doute jusqu’à l’issue finale. Dans les brefs moments de répits, il arrive à distiller une vision poétique d’un Miami déliquescent, ville-personnage de l’éternel coucher de soleil et de la nuit criminelle.
Et si Jamie Foxx et Colin Farrell ne ressemblent pas aux acteurs de la série culte, ils arrivent à insuffler une dimension assez originale aux personnages qu’ils tentent d’égaler. Cependant, on ne peut sublimer une saga entière en quelques heures de métrage...
On ne peut que lui rendre hommage. On ne verra donc pas
les protagonistes se faire dynamiter à l’image d’un Police Fédérale de Friedkin, mais juste braver les dangers de leur métier... Puissance 10, car s’attaquant aux gros poissons de la poudreuse.
Le nouveau Miami Vice est donc au moins ce qu’on pouvait espérer : un épisode pilote excellent, tributaire de la saga mythique.
La série originale baignait en plein dans les paillettes multicolores des années 80 et dansait au rythme des synthétiseurs. Mais dans le Miami d’aujourd’hui, les couleurs de la DV sont pales et grises ; la musique électronique post-rock de Moby&Co et le désormais fidèle Audioslave ont sonne le glas d’une époque révolue.
Le monde a changé. Ses couleurs aussi. Celui des criminels et de ses taupes, lui, pas vraiment.
Le film est une excellent surprise. D’abord parce que Collin Farrel est bien meilleur que d’habitude. Et plus sexy aussi. J’ai passé deux heures et quart à baver devant l’écran. Ensuite, l’histoire tient bien debout (avec une belle histoire d’amour). Et puis, Michael Mann a bien trouvé l’équilibre entre l’enquête et les explosions.
De plus, la fin est très émouvante.
Genre : Policier
Nationalité : Américaine
Réalisation : Michael Mann
Casting : Colin Farrell, Jamie Foxx et Gong Li
Durée : 135 minutes
Année de production : 2005
Date de sortie : 16 Août 2006
Titre original : Miami Vice
Film inspiré de la série Deux Flics à Miami
Budget : 200 millions $
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