lundi 18 février 2008, par Thibault Lebert
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Le crooner jazzy français, Henri Salvador, monument de la chanson française, est décédé le mercredi 13 février à Paris à l’âge de 90 ans. Au terme d’une carrière d’une longévité et d’un éclectisme exceptionnels, laissant derrière lui le souvenir inaltérable d’innombrables succès , de son rire tonitruant et d’une voix suave. Au cinéma, il avait baladé sa bonne humeur communicative dans quelques longs métrages.
Henri Gabriel Salvador est né à Cayenne, le 18 juillet 1917. Outre la grande longévité de sa carrière, Henri Salvador est un personnage marquant de la musique française. "Faut rigoler", "Zorro est arrivé", "Le loup, la biche et le chevalier" (et son refrain "Une chanson douce..."), "Maladie d’amour", "Syracuse", "Le travail c’est la santé"... Qu’elles aient charmé ou fait rire, ses chansons ont marqué plusieurs générations.
Henri Salvador arrive enfant en métropole. Son envie de devenir musicien naît de sa découverte du jazz, Louis Armstrong et Duke Ellington. Guitariste de jazz reconnu, il se produit dès 16 ans dans les cabarets parisiens, où il accompagne notamment Django Reinhardt. Repéré par Ray Ventura, il rejoint son orchestre, qui part pour une tournée en Amérique du Sud en 1941. Salvador devient une vedette au Brésil, où il passe quatre ans.
De retour à Paris, il sort en 1947 son premier disque, "Maladie d’amour", un tube. D’autres suivront, comme "Le loup, la biche et le chevalier" (1949), "Blouse du dentiste" et "Faut rigoler", deux des nombreuses chansons écrites avec Boris Vian au milieu des années 50. Viennent ensuite dans les années 60 "Le lion est mort ce soir", "Zorro est arrivé", "Syracuse" ou "Le travail c’est la santé".
Il conquiert aussi le public par ses talents de "showman" à la télévision, dans les émissions "Salves d’or" puis "Dimanche Salvador".
L’an 2000 marque son retour au premier plan grâce à "Chambre avec vue", album bossa nostalgique écrit par de jeunes musiciens, dont Keren Ann et Benjamin Biolay.
A l’occasion de son dernier concert le 21 décembre 2007 au Palais des Congrès de Paris, il rappelle avec l’auto-dérision dont il aime jouer qu’il est le plus âgé des chanteurs français : "Aznavour a 83 ans, Chevalier est mort à 84, Trenet à 86 ou 88. Il n’y a que Jeanne Calment qui m’ait battu, mais elle chantait comme une enclume !" Passionné par l’espace, Henri Salvador disait ne pas appréhender la mort : "Je crois à l’éternité, à l’infini. Dans notre galaxie, il y a des milliards d’étoiles, et combien y a-t-il de milliards de galaxie ? Vous vous rendez compte du nombre de vies qu’on a à vivre !".
Au cinéma, l’interprète de Syracuse avait baladé sa bonne humeur communicative dans quelques longs métrages, de Nous irons a Paris (1949) à Tartarin de Tarascon (1962), en passant par le Bonjour sourire de Claude Sautet (1955) et Et qu’ça saute ! (1970), comédies dont il avait tenu les rôles principaux. Il avait également prêté sa voix inimitable pour La petite sirène où il chantait Sous l’océan et Embrasse-la. Il incarnait le crabe Sébastien et en 2004, il doubla Pollux dans Le Manège enchanté.
Il meurt le 13 février 2008 d’une rupture d’anévrisme à son domicile parisien, place Vendôme, à l’âge de 90 ans.
Le Manège enchanté (2005), de Dave Borthwick
La Petite Sirène (1990), de John Musker
Et qu’ça saute ! (1970), de Guy Lefranc
Les Malabars sont au parfum (1965), de Guy Lefranc
Un Clair de lune à Maubeuge (1962), de Jean Chérasse
Tartarin de Tarascon (1962), de Francis Blanche
Accroche toi, y a du vent (1962), de Bernard Roland
Nuits d’Europe (1958), d’Alessandro Blasetti
Bonjour sourire (1955), de Claude Sautet
Nous irons à Monte Carlo (1952), de Jean Boyer
Nous irons à Paris (1950), de Jean Boyer
Mademoiselle s’amuse (1948), de Jean Boyer
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