mercredi 4 juin 1997, par Luc Landfried
Freddy est un taureau écorché. Il s’exprime en tapant sur les murs, en faisant brutalement l’“amour” à sa belle, Marie, en se cassant volontairement la figure en mobylette ou, quand la colère est trop grande, en faisant des crises d’épilepsie. Sa mère qui tient le petit casino, un café souvent vide, est dépassée. Pour tuer l’ennui, Freddy fait des virées en mobylette avec ses potes, tous autant paumés que lui et ne trouvent rien de mieux que de bousculer violemment une fille, une “beure”.
Le film est sombre et montre sans concession le Nord de la France (Bailleul) et ses habitants dévorés par l’ennui, qui entraine des dérives racistes. Le film est pessimiste, mais les gamins sur leurs mobylettes, malgré leurs gestes effroyables, finissent par paraître attachants.
Cette chronique du Nord de la France sera amplifiée deux ans plus tard avec L’humanité, très justement récompensé par trois prix à Cannes, qui va plus loin encore dans le portrait de la noirceur humaine.
Deux films qui vous prennent aux tripes. On n’en ressort pas indemne.
Réalisation et scénario : Bruno Dumont
Interprètes : David Douche, Marjorie Cottreel et Kader Chaatouf
Date de sortie : 04 Juin 1997
Durée : 96 minutes
Musique : Richard Cuvillier
Genre : Drame
Nationalité : Française
Année de production : 1997
Récompenses : Prix Jean Vigo 1997, Mention - Caméra d’Or Cannes 1997
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