mercredi 3 février 2010, par Olivier Bruaux, Thibault Lebert
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Georges Wilson, acteur et grand metteur en scène de théâtre est décédé ce 3 février à l’âge de 88 ans. Il était né en 1921.
Moins connu de nos jours que son fils au cinéma, malgré une carrière internationale, il a cependant une filmographie conséquente et s’essaya honnorablement à la réalisation avec La Vouivre sorti en 1988. Il connut une nomination en 2006 au César du meilleur acteur dans un second rôle pour le film Je ne suis pas là pour être aimé.
Le cinéma français est à nouveau en deuil. Le comédien et réalisateur Georges Wilson, père de Lambert Wilson, est décédé le mercredi 3 février 2010 à l’âge de 88 ans.
Né le 16 octobre 1921 à Champigny-sur-Marne, Georges Wilson suit des cours de théâtre à l’école parisienne de la rue Blanche, où son professeur est Pierre Renoir. Il entre en 1947 à la Compagnie du Grenier Hussenot. En 1952, il intègre le TNP (Théâtre National Populaire) de Jean Vilar, à qui il succédera comme directeur de 1963 à 1972. Georges Wilson débute au cinéma en 1954 aux côtés de Danielle Darrieux dans Le Rouge et le Noir de Claude Autant-Lara, qu’il retrouvera pour La Jument verte. Il figure également au générique de Les Hussards de Alex Joffé. C’est Une aussi longue absence, d’Henri Colpi, Palme d’Or en 1961, qui le révèle : il y incarne un vagabond en qui une femme croit reconnaître son mari disparu.
Georges Wilson incarne le Capitaine Haddock dans Tintin et le Mystère de la toison d’or de Jean-Jacques Vierne. Il donne la réplique à Jean-Pierre Talbot, Charles Vanel et Dario Moreno. Il partage sa carrière entre la France et l’Italie, où il tourne de nombreux films (Le Désordre, 1960 ; L’ Etranger de Luchino Visconti, 1967 ; Beatrice Cenci, 1969 ; L’ Età della pace, 1974). Les années 60 lui permettent de jouer aux côtés d’acteurs de renommée mondiale tels John Wayne, Richard Burton ou Bourvil dans Le Jour le plus long (1962). En France, il côtoie Fernandel dans Le Caïd (1960) ou encore Louis De Funès dans Faites sauter la banque (1963), où il interprète le rôle d’un agent de police.
Son talent d’acteur de composition lui permet d’accumuler des rôles très différents. Commissaire dans Max et les Ferrailleurs (1970), caïd cynique dans Le Bar du téléphone (1980), il incarne un grand-père juif dans Au bout du bout du banc (1978) et un bâtonnier dans L’ Honneur d’un capitaine (1982). En 1974, il tourne avec Jean Yanne dans Les chinois à Paris et dans La giffle de Claude Pinoteau.
Georges Wilson passe derrière la caméra en 1988 avec La Vouivre dont il écrit également le scénario d’après l’oeuvre de Marcel Aymé. Il y dirige son fils, Lambert Wilson, mais aussi Jean Carmet et Suzanne Flon. Dans les années 1990, il s’illustre notamment dans Le Château de ma mère d’Yves Robert d’après Marcel Pagnol où il interprète le comte colonel. Dans le film historique Marquise de Véra Belmont, il est Floridor aux côtés de son fils Lambert Wilson, Bernard Giraudeau et Sophie Marceau. En 2000, il tourne Les Destinées sentimentales d’Olivier Assayas. En 2005, Georges Wilson est à l’affiche de Je ne suis pas là pour être aimé, aux côtés de Patrick Chesnais et Anne Consigny. Le film lui valu une nomination au césar du meilleur second rôle masculin en 2006. Mesrine : L’Ennemi public n°1 marque sa dernière apparition sur grand écran.
1947 : Matricule 1 court métrage de Jacques Vilfrid
1947 : Le Mystérieux colonel Barclay court métrage de Jacques Vilfrid : Barton
1950 : Maître après Dieu de Louis Daquin : un passager juif
1953 : La Môme vert-de-gris de Bernard Borderie : l’Homme assassiné dans la cabine téléphonique
1954 : Le Rouge et le Noir de Claude Autant-Lara : monsieur Binet, l’amant d’Amanda
1955 : Les Hussards d’Alex Joffé : le capitaine Georges
1956 : Bonjour Toubib de Louis Cuny : Timbarelle
1956 : Le Théâtre national populaire court-métrage de Georges Franju : lui-même
1959 : La Jument verte de Claude Autant-Lara : Jules Haudouin
1960 : Le Caïd de Bernard Borderie : Monsieur A.
1960 : Terrain vague de Marcel Carné
1960 : Une aussi longue absence d’Henri Colpi : le clochard
1960 : Le Dialogue des Carmélites de Philippe Agostini et Raymond Leopold Bruckberger : l’aumônier du carmel
1960 : Le Farceur de Philippe de Broca : Guillaume Berton
1961 : Tintin et le mystère de la Toison d’or de Jean-Jacques Vierne : capitaine Haddock
1962 : Les Sept Péchés capitaux de Philippe de Broca - Valentin dans le sketch : La Gourmandise
1962 : Le Désordre (Il Disordine) de Franco Brusati : don Giuseppe
1962 : Le Jour le plus long (The Longest Day) de Ken Annakin, Andrew Marton, Gerd Oswald : Alexandre Renaud
1962 :Le Diable et les Dix Commandements de Julien Duvivier : Marcel Messager, dans le sketch Tes pères et mères honoreras
1962 : Carillons sans joie de Charles Brabant : le père de Léa
1962 : Mandrin, bandit gentilhomme de Jean-Paul Le Chanois : Bélissard
1962 : Leviathan de Léonard Keigel : M. Grosgeorges
1962 : Le Fédéral, mission ultra-secrète (Il Federale) de Luciano Salce : le professeur Erminio Bonafé
1963 : Faites sauter la banque de Jean Girault : l’agent cycliste
1963 : Dragées au poivre de Jacques Baratier : Casimir
1963 : Chair de poule de Julien Duvivier : Thomas
1963 : La Bataille de Naples (Le Quattro Giornate di Napoli) de Nanni Loy : le directeur de la réforme
1964 : Lucky Jo de Michel Deville : Simon
1964 : L’Ennui et sa diversion, l’érotisme (La Noia) de Damiano Damiani : le père de Cécilia
1965 : Un monde nouveau (Un mondo nuovo) de Vittorio de Sica : le « patron »
1967 : L’Étranger (Lo Straniero) de Luchino Visconti : le juge d’instruction
1968 : Liens d’amour et de sang (Beatrice Cenci) de Lucio Fulci : Francesco Cenci
1968 : La Belle et le cavalier (C’era una volta) de Francesco Rosi : Jean-Jacques Bouché "Monzu"
1971 : Max et les ferrailleurs de Claude Sautet : le commissaire
1971 : Nous sommes tous en liberté provisoire (L’istruttoria è chiusa dimentichi) de Damiano Damiani : Campolini
1971 : La Violenza quinto potere de Florestano Vancini : Crupi
1972 : Les Trois Mousquetaires (The three Musketeers) de Richard Lester) : M. de Tréville
1972 : Blanche de Walerian Borowczyk : le roi
1972 : La Longue Nuit de l’exorcisme (Non si sevizia un paperino) de Lucio Fulci : Francesco
1972 : Le Général dort debout (Il generale dorme in pied) de Francesco Massaro
1972 : Jean Vilar, une belle vie Documentaire de Jacques Rutman : Témoignage
1973 : La Grosse Tête (Sono stato io) d’Alberto Lattuada
1973 : ...E di saul e dei sicari sulle vie di Damasco de Gianni Toti
1973 : Les Chinois à Paris de Jean Yanne : Monsieur Lefranc
1974 : L’Età della pace de Florestano Vancini : l’autre
1974 : Le Mouton enragé de Michel Deville : Lourceuil
1974 : La Gifle de Claude Pinoteau : Pierre
1974 : L’Apprenti salaud de Michel Deville : maître Chappardon, monsieur Marcel, l’héritier ronchon, l’expert escroc
1977 : Tendre Poulet de Philippe de Broca : Alexandre Mignonac
1978 : Les Ringards de Robert Pouret : le commissaire Garmiche
1978 : Lady Oscar de Jacques Demy : le général de Bouillé
1978 : Au bout du bout du banc de Peter Kassovitz : Eric Oppenheim, dit : « le Viking »
1980 : Le Bar du téléphone de Claude Barrois : Léopold Kretzchman
1980 : Quarantaine (Cserepek) d’Istvan Gaal
1980 : Le Cheval d’orgueil de Claude Chabrol : narrateur
1980 : Les Fruits de la passion de Shuji Terayama : narrateur
1981 : Nu de femme (Nudo di donna) de Nino Manfredi : Zanetto
1981 : Asphalte de Denis Amar : le professeur Kalendarian
1982 : L’Honneur d’un capitaine de Pierre Schoendoerffer : le bâtonnier
1982 : Les Pièges de la mer Documentaire de Jacques Cagné : narrateur
1982 : Du grand large, aux grands lacs Documentaire de Jacques-Yves Cousteau et Jacques Cagné) : narrateur
1982 : Itinéraire bis de Christian Drillaud : Charles
1985 : Tangos, l’exil de Gardel (Tangos, el exilio de Gardel) de Fernando E. Solanas : Jean-Marie
1987 : Haitian Corner de Raoul Peck
1987 : Gandahar, film d’animation de René Laloux : la voix du métamorphe
1989 : La Vouivre de Georges Wilson : uniquement réalisateur et adaptateur
1989 : La Passion de Bernadette de Jean Delannoy
1990 : Le Château de ma mère d’Yves Robert : le comte colonel
1991 : La Tribu d’Yves Boisset : Hubert Castaing
1991 : Mayrig d’Henri Verneuil
1993 : Cache cash de Claude Pinoteau : Louis
1995 : Marie de Nazareth de Jean Delannoy : narrateur
1997 : Marquise de Véra Belmont : Floridor
2000 : Les Destinées sentimentales d’Olivier Assayas
2005 : Je ne suis pas là pour être aimé de Stéphane Brizé : le père de Jean-Claude
2008 : L’Ennemi public n°1 de Jean-François Richet : Henri Lelièvre
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