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21 grammes de Alejandro Gonzales Inarritu

samedi 10 janvier 2004, par Luc Landfried


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L’avis critique de Luc

Dès les premières images, la caméra est tremblante et la lumière blafarde. On voit Sean Pean presque nu la mine sombre. La caméra bat comme les pulsations d’un coeur qui bat. Et là, apparaît un timide "21 GRAMMES" toujours avec la même pulsation. La scène suivante, on aperçoit Naomi Watts, puis, toujours dans le sombre, Benico del Torro. Tout cela dans une image laide, sans musique. On se dit : "Cela va durer comme ça pendant 2 heures ?". Et puis, on entend quelques notes, et apparaît Charlotte Gainsbourg ! Quelle surprise de la voir là. Elle est avec Sean Pean qui va très mal. Mais la scène suivante, le même Sean Penn est avec Naomi Watts. On ne comprend rien. J’ai donc décidé de prendre mon mal en patience jusqu’à la scène cruciale : un épouvantable accident avec des morts. (Il faut patienter environ 40 minutes de film !)

A partir de là, on commence peu à peu à démêler les fils de l’histoire qui s’enchevêtrent dans la première partie. On commence même à s’intéresser, voire à être ému par l’histoire. On comprend très vite la douleur que vivent ces 4 personnages. Il en apparaît même d’autres : la femme Benico Del Torro, belle femme mure et énergique qui secoue son balourd de mari. Celui-ci est un raté, qui sort de prison et qui croit avoir trouvé le salut à l’église. Il montre sa camionnette à un pote : "Tu vois, c’est Jésus qui me l’a offerte !" Son copain est ahuri (comme nous).

Bref, il faut accepter de patienter 40 minutes avant de commencer à s’intéresser à l’histoire. Celle-ci est racontée dans tous les sens, avec de courtes séquences volontairement dans le désordre. A la fin, on rétablit un peu le cours de l’histoire, mais pourquoi avoir voulu à ce point dérouter (pour ne pas dire dégoûter) le spectateur ?

21 GRAMMES m’a un peu fait penser à MYSTIC RIVER, du grand Clint Eastwood sorti l’an dernier : même caméra tremblante dans les couleurs sombre, même accident mortel (ou presque), même prestation d’acteurs, avec, dans les deux cas, le sublime Sean Penn, un des plus grands acteurs de sa génération, et qui sera, j’espère, sera récompensé dimanche soir aux Golden Globes à Los Angeles. Les autres acteurs sont bouleversants aussi, et, sans eux, le film aurait sombré dans l’ennui.

Dans MYSTIC RIVER, Clint Eastwood raconte l’histoire dans sa chronologie. Si Alejandro Gonzales Inarritu avait fait de même, j’aurais sans doute autant applaudi à la fin de son 21 GRAMMES que pour MYSTIC RIVER. Pourquoi ce découpage incohérent et déroutant ? Autant cela pouvait se justifier dans un film tordu comme MEMENTO de Christopher Nolan, autant ici, cela me semble gratuit.

Dommage. Les thèmes de 21 GRAMMES sont pourtant essentiels et forts : la vie, la mort, la maladie, l’amour, le don d’organe, le don de sperme, la vie continue malgré tout, la rédemption : tout cela est traité avec brio et intelligence, mais tout est dans le désordre ! Quel gâchis.

Luc.

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