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Nés en 68 de Olivier Ducastel et Jacques Martineau

jeudi 7 août 2008, par Thibault Lebert


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Nés en 68

L’avis critique de Thibault

Thibault LebertNés en 68 est un film sur la transmission, la déception et le changement qui mêle avec beaucoup de grâce l’humour et l’émotion à travers une saga familiale. Ce n’est pas un long métrage sur mai 68 mais plutôt sur l’héritage de cette révolution.

Il s’agit ici de suivre Catherine, Yves et Hervé sur 4 décennies, du mois de mai 1968 dans les couloirs d’une Sorbonne survoltée à l’élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République au travers d’un panorama des luttes sociales et politiques qui ont fait bouger ou ébranlé la France. Les héros décident de s’installer, avec des amis, à l’écart de la ville et tentent de fonder une communauté qui n’a que pour avenir de s’effondrer. Cette fresque politico-sociale, fortement ancrée dans le point de vue d’une gauche sociale et progressiste, relève plus de la fiction du réel que de celui du témoignage historique.

Le tandem Olivier Ducastel et Jacques Martineau filme les corps aimants, les visages, les atmosphères intimes, avec leur sensibilité aiguisée de ce sens critique, toujours présents dans leurs films, et ne perdent jamais leur ligne rouge. Mais, ils ont souffert d’un montage au départ prévu pour un téléfilm. Donc, certaines ellipses trouvent leur justification probablement dans les séquences absentes.

Les deux réalisateurs ont tenté de condenser les grands événements qui ont jalonné l’histoire pour y montrer l’évolution des mœurs à travers l’avortement, le flower power, la canicule de 76, l’élection de Mitterrand, le sida et l’homosexualité, le mur de Berlin, l’élection de Chirac, la dissolution de l’assemblée...

Le film aborde notre société avec un regard juste, généreux et intelligent, filmé avec élégance et sobriété. Mais il n’arrive pas toujours à aller au delà des clichés qu’il donne à voir. De plus mai 68 est abordé trop rapidement.

Laetitia Casta a fait de beaux progrès et irradie le film par sa beauté lumineuse. Sobre, elle est très émouvante par sa naïveté et sa candeur face à un monde violent et en rupture. Sa composition est remarquable dans le rôle de cette baba-cool.

Yannick Rénier et Yann Tregouët sont épatants. Grégoire Collin est bouleversant en jeune gay découvrant sa séropositivé dans une scène poignante. Théo Frillet est impeccable, d’une justesse et d’un naturel confondant. Il va falloir le suivre de très près...

Utopies, mélancolie, le film fait le portrait d’une société française en quête d’identité et d’humanité. Nés en 68 n’est pas un film commémoratif mais il est simple et romanesque. Et la suite dans dix ans, elle sera comment ?

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