I love cinema

Accueil du site > Critiques & Films > Critiques cinema reviews > Musée haut, musée bas de Jean-Michel Ribes

Musée haut, musée bas de Jean-Michel Ribes

mardi 2 décembre 2008, par Thibault Lebert


Voir en ligne : www.ilovecinema.tv La nouvelle télé du 7e art

Musée haut, musée bas de Jean-Michel Ribes
- Genre : Comédie | durée : 1h35
- Date de sortie : 19 novembre 2008

Synopsis

Un conservateur terrorisé par les plantes vertes, une mère plastifiée pour être exposée, un ballet de Saintes Vierges, des gardiens épuisés par Rodin, un ministre perdu dans une exposition de sexes, une voiture disparue au parking Rembrandt, des provinciaux amoureux des Impressionnistes, touristes galopins galopant d’une salle à l’autre, passager clandestin dans l’art premier, Picasso, Gauguin, Warhol, ils sont tous là dans ce petit monde qui ressemble au grand, dans ce musée pas si imaginaire que ça, valsant la comédie humaine jusqu’au burlesque.

L’avis critique d’Oli

Olivier bruaux redacteur en chef www.cinephoto.fr www.ilovecinema.fr Comment passer du théâtre au cinéma sans passer par la case ennui dû à une mauvaise transposition du rythme ? C’est tout simple, il faut viser haut et miser bas ! Je m’explique : Viser haut pour ce qui est de la distribution artistique en recrutant les meilleurs acteurs du cinéma et du paysage théâtrale français et miser bas en évitant de faire un film pompeusement coûteux.

Jean-Michel Ribbes a su faire bon usage de ses Relevés d’Identité Bancaire et nous livre une belle réussite, efficace, on ne peut plus personnelle, et servie par un panel générationnel ambitieux. De la jeune garde du cinéma (Jeanne Clavel, Sylvain Dieuaide, Assane Timbo) aux vieux lions aux crocs toujours acérés (Philippe Khorsand, Micheline Presle, Pierre Arditi), tout ce beau petit monde rugit dans une mise en scène inventive au niveau de la transposition. L’imperméabilité normale du septième art aux adaptations théâtrales se voit mise à mal et les bons moments coulent à flot. Mention spéciale au tableau filmique du chemin de croix de Luc, allégorie de la passion du Christ et de la descente de la croix qui donne un caractère mystico comique à ce bric-à-brac drôle et émouvant tant il dépeint avec justesse la société française et perce à jour les travers de l’art figé dans les musées.

Bravo pour cette comédie burlesque efficace qui offre les meilleurs mots du Robert aux acteurs et s’encanaille façon Altman dans ce déluge de personnages pittoresques (sans se noyer dans des raccourcis ou short cuts !).

A lire sur www.ilovecinema.fr

- Les meilleures répliques du film

L’avis critique de Thibault

Thibault Lebert

Après nous avoir invités au Palace, c’est au musée que Jean Michel Ribes nous donne rendez-vous. En une journée, se croisent à l’intérieur d’un musée des personnages uniques : une prof dépassée par ses élèves, une famille venue découvrir les tableaux des impressionnistes, des gardiens de mammouths détruits par l’art, une famille cherchant sa voiture au parking Rembrandt, une femme élégante cherchant désespérément les Kandinsky de Kandinsky, un ministre venu découvrir une exposition de 365 sexes, des techniciens se prenant pour les apôtres de Jésus, une mère préférant faire découvrir à ses enfants l’exposition permanente que temporaire, une mère plastifiée par son fils, sous le regard du conservateur Mosk, terrorisé par les plantes vertes.

Enfin un film qui sort des éternels sentiers battus du cinéma français. Adaptée de sa propre pièce, Musée Haut Musée Bas constitue une succession de sketchs où se mêlent le sublime et le grotesque, l’imaginaire et le ridicule. Il enchaîne les séquences au sein d’un univers à la fois réel et fantastique. Jean Michel Ribes développe un univers et un style unique qui fait de son film une pépite. On y trouve un désordre permanent représenté par toute la faune qui fréquente les musées, des histoires qui se croisent, s’emmêlent, un course dans le musée, de peur de ne pas tout voir. Le film est un melting-pot de toutes les opinions sur l’art en général. Les visiteurs viennent de lieux différents, de milieux sociaux différents et chacun donne de la voix. Cette satyre de L’Art prend toutes les formes, de la plus ridicule à la plus raffinée. L’enchaînement des saynètes a été globalement bien traitée.

Ici, le scénario est incroyablement travaillé. Les dialogues sont formidables au premier et au second degré. La vision de l’art contemporain est vraiment très drôle. Tout le monde en prend pour son grade, mais sans méchanceté. Le panel d’acteurs présents à l’écran n’est là que pour mettre en exergue ces répliques toutes aussi intelligentes que drôles. Certains sketchs sont déjantés, mais l’auteur sait manipuler les mots de langues françaises avec une délectation savoureuse. Certaines scènes comme le vernissage de l’exposition Perdelli ou les gardiens des mammouths sont appelées à devenir cultes.

Pour ce film, le réalisateur a convié la moitié du cinéma français. Il existe une merveilleuse alchimie entre tous les acteurs venus d’univers différents. Les stars du cinéma (Michel Blanc, Victoria Abril, Pierre Arditi, Josiane Balasko, Isabelle Carré, François-Xavier Demaison, André Dussollier, Gérard Jugnot, Valérie Lemercier, Fabrice Luchini, Yolande Moreau, Daniel Prévost, Muriel Robin) croisent les éternels seconds rôles. (Simon Abkarian, Dominique Besnehard, Evelyne Bouix, Urbain Cancelier, Eva Darlan, Franck de la Personne, Julie Ferrier, Guillaume Galienne, Laurent Gamelon, Michele Garcia, Samir Guesmi, Philippe Khorsand, Valérie Mairesse, Tonie Marshall, François Morel, Chantal Neuwirth, Christian Pereira, Dominique Pinon, Micheline Presle). Sans oublier les comédiens de la pièce originale dont Christian Hecq, Micha Lescot et Annie Grégorio et ceux qui montent comme Jean Damien Barbin, Loïc Corbery, Xavier Gallais, Patrick Haudecoeur, Saida Jawad, Marilu Marini, Alexie Ribes et Sébastien Thierry.

Enfin un film intelligent, philosophique et agréable, à l’image de l’art flou mais structuré et réfléchi. Bien loin des clichés, subtil et efficace cette comédie nous entraine dans un monde onirique et pourtant si proche de nous. Un film totalement surréaliste, avec une bonne dose d’authenticité.  

Fiche technique

Nationalité : Française

Réalisation : Jean-Michel Ribes

Casting : Michel Blanc, Victoria Abril, Pierre Arditi, Josiane Balasko, Jean-Damien Barbin, Urbain Cancelier, Isabelle Carré, Loïc Corbery, Eva Darlan, François-Xavier Demaison, André Dussollier, Julie Ferrier, Xavier Gallais, Guillaume Gallienne, Laurent Gamelon, Annie Grégorio, Patrick Haudecoeur, Gérard Jugnot, Philippe Khorsand, Valérie Lemercier, Micha Lescot, Fabrice Luchini, Valérie Mairesse, Yolande Moreau, François Morel, Chantal Neuwirth, Christian Hecq, Dominique Pinon, Daniel Prévost, Farida Rahouadj, Alexie Ribes, Muriel Robin, Evelyne Bouix, Pierre Lescure, Tonie Marshall, Aurélia Petit, Alexis Rault, Samuel Théis, Samir Guesmi, Saida Jawad, Marilu Marini, Patrick Ligardes, Grégory Gadebois, Stéphanie Bataille, Jean-Michel Ribes, Dominique Besnehard, Franck De La Personne, Sebastian Barrio, Simon Abkarian, Alfredo Arias, John Arnold, Sophie Artur, Helene Babu et Emeline Bayart

Année de production : 2007

Budget : 9 000 000 euros

N° de visa : 115718

Répondre à cet article



photos critiquephotos critiquephotos critiquephotos critiquephotos critiquephotos critiquephotos critiquephotos critiquephotos critiquephotos critiquesphotos critiquephotos critique
Cliquez sur les affiches pour les photos & critiques