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J’ai tué ma mère de Xavier Dolan (critique)

jeudi 11 juin 2009, par Sandrine Liochon


Voir en ligne : News, interviews : www.ilovecinema.tv La nouvelle télé du 7e art

J’ai tué ma mère
- de Xavier Dolan
- sortie le 15 juillet

L’avis critique de Sandrine Liochon

D’un tel sujet, il était possible de craindre le pire. Pourtant, le réalisateur évite avec brio les écueils attendus : bien que partant d’un point de vue subjectif, son analyse du rapport mère-fils est aussi objective que possible. Les sentiments et les actions sont disséqués intelligemment pour tenter d’expliquer ce que le personnage principal considère comme inexplicable : d’où vient ce dégoût que lui inspire sa mère ? Comment son amour pour elle a t-il pu évoluer vers une telle incompréhension ? Est ce remédiable ?

Heureusement, le film ne s’enferme pas dans cette relation exclusive qui est très bien campée par un ado qui se la joue à la James Dean avec une mère passant de la froideur aux emportements les plus excessifs incarnant, tant par son look que par sa manière d’être, parfois une femme au bord de la crise de nerfs digne d’être un personnage d’Almodovar.

Comparativement, la relation harmonieuse entre l’autre adolescent-phare du film : Antonin et sa mère, relation toute en ouverture et en dialogues évite intelligemment l’hypothèse trop facile que le personnage principal serait homosexuel à cause de sa relation problématique avec sa mère et de la quasi absence de son père.

Un très beau film donc sur le mal de vivre, la rébellion adolescente, la difficulté à s’assumer , "s’autonomiser" et se construire en prenant de la distance par rapport aux parents, une belle quête identitaire. Seule réserve : un son dont la qualité laisse à désirer particulièrement dans la première scène mère-fils en voiture et l’accent du Sud de la France joint au parler principal du personnage principal rend la moitié de ses propos quasi inintelligibles. Des sous-titres seraient les bienvenus.

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