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Etreintes brisées de Pedro Almodóvar

vendredi 19 juin 2009, par Olivier Bruaux, Thibault Lebert


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affiche etreintes brisées, los abrazos rotos penelope cruz poster

Synopsis

Dans l’obscurité, un homme écrit, vit et aime. Quatorze ans auparavant, il a eu un violent accident de voiture, dans lequel il n’a pas seulement perdu la vue mais où est morte Lena, la femme de sa vie.

Cet homme a deux noms : Harry Caine, pseudonyme ludique sous lequel il signe ses travaux littéraires, ses récits et scénarios ; et Mateo Blanco, qui est son nom de baptême, sous lequel il vit et signe les films qu’il dirige. Après l’accident, Mateo Blanco devient son pseudonyme, Harry Caine. Dans la mesure où il ne peut plus diriger de films, il préfère survivre avec l’idée que Mateo Blanco est mort avec Lena, la femme qu’il aimait, dans l’accident.

Désormais, Harry Caine vit grâce aux scénarios qu’il écrit et à l’aide de son ancienne et fidèle directrice de production, Judit García, et du fils de celle-ci, Diego. Depuis qu’il a décidé de vivre et de raconter des histoires, Harry est un aveugle très actif et attractif qui a développé tous ses autres sens pour jouir de la vie, sur fond d’ironie et dans une amnésie qu’il a volontairement choisie ou, plus exactement, qu’il s’est imposé. Il a effacé de sa biographie tout ce qui est arrivé quatorze ans auparavant. Il n’en parle plus, il ne pose plus de questions ; le monde a eu vite fait d’oublier Mateo Blanco et il est lui-même le premier à ne pas désirer le ressusciter...

Une histoire d’amour fou, dominée par la fatalité, la jalousie et la trahison. Une histoire dont l’image la plus éloquente est la photo de Mateo et Lena, déchirée en mille morceaux.

Le saviez-vous ?

Olivier bruaux redacteur en chef www.cinephoto.fr www.ilovecinema.fr

- Harry Caine, le pseudonyme que prend le héros du film, est un jeu de mots avec hurricane, ouragan, en américain. Ici, il faut en plus y retrouver la référence biblique vu que le héros aveuglé n’a plus l’usage de son oeil de cinéaste et ne peut plus vivre sa passion dévorante pour la femme perdue...

- Pedro Almodovar n’hésite pas à s’auto-citer dans ses films. Ici, il se permet une référence à un de ses succès avec le film dans le film intitulé Filles et valises : "Je ne vais pas nier cela, Filles et valises s’inspire librement de Femmes au bord de la crise de nerf." a-t-il déclaré sur France Inter.

L’avis critique de Thibault

Thibault Lebert

Pedro Almodóvar est de ces réalisateurs dont le nouveau film fait toujours l’évènement, surtout s’il est présenté à Cannes. L’Almodovar 2009 est un grand cru qui a une saveur inédite bien que les ingrédients soient identiques à Parle avec elle ou Volver. Pour Etreintes brisées, il retrouve sa muse Penelope Cruz pour la 4ème fois.

Mateo Blanco était un écrivain à succès. Il va petit à petit tomber amoureux de Lena, la femme de sa vie. Un jour, il a avoir un accident de la route et va non seulement perdre la vue mais également sa bien-aimée. Mateo Blanco va alors abandonner son nom pour un pseudonyme : Harry Caine. Il va alors écrire des scénarios avec Judit García, sa fidèle directrice de production. Harry Caine a tout fait pour oublier le Mateo Blanco qu’il était et surtout son histoire d’amour avec Lena. Cependant, les souvenirs vont remonter à la surface...

On retrouve avec délectation sa marque de fabrique, faite d’émotion, de sensibilité, avec des personnages psychologiquement fouillés et un montage d’une grande habileté. L’humour n’est pas absent. Pedro Almodóvar s’auto-parodie avec le film dans le film. Le scénario est d’une richesse luxuriante, prétexte à une mise en abîme des sentiments les plus incontrôlables comme le désir, la jalousie, la trahison ou la folie... Si le réalisateur y ressasse des thèmes déjà abordés dans ses précédentes œuvres, c’est pour les magnifier plus que jamais, dans son style toujours virtuose, dans une mise en scène qui frôle la perfection. Le mélodrame s’y mêle au film noir américain.

Fidèle à lui-même, le cinéaste propose une fascinante réflexion sur la création et l’amour. Ce film est une déclaration d’amour au cinéma, ou plutôt au métier de cinéaste. C’est l’histoire d’un réalisateur qui devient aveugle. Quoi de plus cauchemardesque pour un metteur en scène ? C’est aussi un film sur l’amour avec un grand A, à l’espoir après le handicap, à la passion....Une ode à la vie en sorte.... Il est l’œuvre d’un réalisateur mature, sûr de son art qui transpire d’un tel amour pour le cinéma.

Au sommet de son art, Pénélope Cruz est rayonnante et juste. Elle est, comme d’habitude chez le cinéaste espagnol, tout simplement éblouissante et sensationnelle. Jamais la beauté de Penelope Cruz n’aura été aussi exaltée sur grand écran. Blanca Portillo (Volver) est émouvante. Lluis Homar (La mauvaise éducation) est époustouflant en aveugle faussement amnésique. Tout en finesse et retenue, il est charismatique.

Etreintes brisées exalte les sens et réveille la passion. Le film est une superbe histoire d’amour, de jalousie, d’obsessions et d’amitiés confondues. Qu’est ce que la vie sinon des étreintes qui se brisent sans cesse ?

Fiche Technique

Genre : Drame

Nationalité : Espagnole

Réalisation : Pedro Almodóvar

Casting : Penélope Cruz, Blanca Portillo, Lluis Homar, Jose Luis Gomez, Ruben Ochandiano, Tamar Novas, Kiti Manver, Lola Dueñas, Angela Molina, Mariola Fuentes, Carmen Machi, Chus Lampreave, Rossy de Palma, Kira Miro, Alejo Sauras, Ramón Pons, Chema Ruiz et Asier Etxeandia

Compositeur : ALBERTO IGLESIAS

Durée : 129 min

Année de production : 2008

Titre original : Los abrazos rotos

Date de sortie : 20 Mai 2009

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