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Une exécution ordinaire de Marc Dugain (critique)

mercredi 24 mars 2010, par Thibault Lebert


Voir en ligne : www.ilovecinema.tv La nouvelle télé du 7e art

Synopsis

L’automne 1952. Une jeune médecin urologue et magnétiseur qui pratique dans un hôpital de la banlieue de Moscou cherche désespérément à tomber enceinte de son mari, un physicien désabusé qui ne survit que grâce à l’amour qui le lie à sa femme. Cette dernière est à son grand effroi appelée secrètement à soigner Staline, malade, au seuil de la mort, et qui vient de se débarrasser de son médecin personnel. Le dictateur s’insinue dans le couple et installe avec la jeune femme une relation où se mêlent confidences et manipulation. Tour à tour amical et pervers, le monstre livre son art de la terreur comme on ne l’a jamais vu.

L’avis critique de Thibault

Thibault Lebert

Marc Dugain est un nouveau venu dans le monde du cinéma. Auteur de La chambre des officiers, adapté par François Dupeyron en 2001, il décide de réaliser lui-même la première partie de son roman : Je ne suis que Staline.

Anna est urologue et possède un don unique qui suscite des jalousies au sein de l’hôpital. Elle est magnétiseuse et les patients se pressent chez elle. Niveau amour, c’est avec un physicien qu’elle partage sa vie. Elle l’aime plus que tout au monde. Elle cherche à avoir un enfant afin de connaitre la joie de la maternité quitte à perturber le silence des voisins avec ses cris de jouissance. Elle est belle et sensuelle. Du directeur de l’hôpital au Chef de service en passant par le concierge de l’immeuble : tous les hommes aimeraient l’avoir dans son lit. Appelé secrètement par le camarade Joseph Staline, Anna doit le soulager de ses nombreuses douleurs. Ses différentes entrevues avec Le Petit père des peuples doivent rester entièrement secrètes. Sinon, c’est la déportation. Alors qu’elle le soulage en lui faisant du bien, Staline lui fait tout le contraire. Manipulateur, un petit jeu s’installe.

Pour un premier film, Marc Dugain s’en sort avec les félicitations. Tout d’abord, il a réussi à installer une atmosphère anxiogène. Lorsque l’héroïne se déplace, la caméra est subjective comme si elle était constamment surveillée. Dans cette Russie, tout le monde espionne tout le monde et certains vont jusqu’à la dénonciation. Le danger est toujours présent. Les différents face à face entre le dictateur et son médecin jouent ainsi sur une adrénaline de chaque instant qui monte au fur et à mesure de leur étrange relation, et ce, jusqu’à un dénouement aussi fort qu’inattendu.

Marc Dugain a réussi à écrire des dialogues, notamment ceux entre Staline et Ekaterina, superbes. "Les hommes doivent accepter, qu’à tout moment, sans raison précise, on puisse les ramener à cette forme absolue de modestie qu’est la mort" ou "J’ai supprimé tous ceux qui m’étaient indispensables. Depuis ils ont prouvé qu’ils ne l’étaient pas" sont là pour le démontrer.

André Dussollier n’a pas le physique de Staline mais avec le maquillage et la très belle lumière d’Yves Angelo, on y croit. Marc Dugain choisi d’évoquer la silhouette du dictateur, et non pas de transformer l’acteur principal en sosie exact. Avec un long travelling avant, son apparition est très réussie. D’autant, qu’il n’arrive qu’après une trentaine de minutes après l’exposition du film. Loin de la caricature, Dussollier compose un Staline plus nuancé avec une intériorité et un minimalisme expressif qui rend le personnage encore plus effrayant. Le comédien trouve l’un de ses plus beaux rôles. En changeant complètement de registre, il incarne pour la première fois de sa longue carrière un personnage sombre et terrifiant et prouve encore une fois, qu’il est un très grand comédien. Au final, un Staline plus vrai que nature. Avec la maturité acquise, il explore de nouveaux horizons. Une nomination pour César 2011 du Meilleur acteur est envisageable. Marina Hands est juste et émouvante et Edouard Baer livre une très bonne interprétation dans un rôle à contre emploi. Denis Podalydès (Les âmes grises), Tom Novembre (Ma vie en l’air), Grégory Gadebois (Go Fast) et Gilles Gaston-Dreyfus (Danse avec lui) complètent le casting.

Une exécution ordinaire s’impose comme l’une des premières claques cinématographiques de cette année 2010.

Fiche Technique

Genre : Drame

Nationalité : Française

Réalisation : Marc Dugain

Casting : André Dussollier, Marina Hands, Edouard Baer, Denis Podalydès, Tom Novembre, Grégory Gadebois, Gilles Gaston-Dreyfus, Anne Benoit et Gilles Segal

Durée : 105 min

Année de production : 2009

Attachés de presse : Dominique Segall et Grégory Malheiro

Date de sortie : 3 février 2010

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