I love cinema

Accueil du site > Bio-filmographies de stars > N > Philippe Noiret : biographie & filmographie

Philippe Noiret : biographie & filmographie

lundi 27 novembre 2006, par Olivier Bruaux, Thibault Lebert


Voir en ligne : Photos de Philippe Noiret

Philipe Noiret (1930 - 2006)

Dieu est un fumeur de Havane ! Serait-ce que Philippe chante déjà au paradis des acteurs incomparables ? Acteur de légende et à la carrière inégalable, Philippe Noiret nous a quitté à l’âge de 76 ans des suites d’un cancer. Sa contribution au septième art rima avec dévotion et intensité avec, excusez du peu, pas moins de 150 films.

Le monde du cinéma rend hommage à ce géant boulimique d’images. Sa voix tonitruante de style basse fit rêver les plus grands réalisateurs et fera toujours vibrer nos cordes sensibles. Son film le plus apprécié, Le vieux Fusil, a marqué les esprits tant l’acteur avait su incarner avec sensibilité un mari modèle décidé à venger l’assassinat de sa femme et ses enfants. Un grand film de Robert Enrico avec Romy Schneider.

- Création artistique en hommage à Philippe Noiret

L’hommage biographique de Thibault

Sale semaine pour le cinéma... Après Francis Girod et Robert Altman, c’est Philippe Noiret qui nous quitte. Le comédien français est décédé à l’âge de 76 ans ce 23 novembre 2006, des suites d’une longue maladie.

Né en 1931 à Lille, Philippe Noiret a passé son enfance à Toulouse. En dépit de trois échecs au baccalauréat, il se décide à embrasser le métier de comédien. Pour lui "être comédien, c’est faire du théâtre ".

Au Centre Dramatique de l’Ouest succéda l’expérience parisienne avec le TNP (Théâtre National Populaire) dirigé alors par Jean Vilar. Il y côtoie Gérard Philipe et y rencontre l’actrice Monique Chaumette, qu’il épousera en 1962. Au cours des dix ans qu’il y passa, Philippe Noiret verra son nom figurer à l’affiche d’une vingtaine de pièces : Le cid (1951), Macbeth (1954), Le mariage de Figaro (1956), Le malade imaginaire (1957) et L’Ecole des femmes (1958).

Ayant entre temps rencontré Agnès Varda, par accident (il remplace Georges Wilson, malade) il se voit offrir un rôle dans son film La Pointe Courte (1954). Six ans se sont écoulés ensuite avant que le trio Queneau - Rappeneau - Malle ne lui offre le rôle de l’oncle loufoque de Zazie Dans Le Métro.

C’est le personnage de paysan rêveur et bucolique d’Alexandre le Bienheureux, réalisé par Yves Robert, qui le fait remarquer des professionnels et du grand public en 1967, au point de pouvoir se consacrer exclusivement au cinéma et d’abandonner le théâtre. Le comédien n’hésite pas à bousculer son image avec des longs-métrages polémiques comme La Grande Bouffe de Marco Ferreri, récit d’un suicide collectif par la nourriture qui provoque un véritable scandale à Cannes en 1973.

Il interprète un bourgeois rigide dans Le Juge et L’assassin (1975), puis un anarchiste en puissance dans Coup De Torchon (1981), tous deux signés Bertrand Tavernier, un célèbre présentateur-producteur de télévision dans Masques de Claude Chabrol (1987), un animateur homosexuel dans J’embrasse Pas d’André Techiné (1991), ou encore un tueur à gage à la retraite dans Max et Jérémie de Claire Devers (1992).

Acteur fidèle, Philippe Noiret a ainsi travaillé à plusieurs reprises avec nombre de réalisateurs parmi lesquels Bertrand Tavernier (cinq fois dont L’ Horloger de Saint-Paul (1973), Que la fête commence, (1974), Pierre Granier-Deferre et Claude Zidi (quatre fois), Mario Monicelli et Robert Enrico, (trois fois).

Philippe Noiret passe au statut de star française grâce à l’immense succès populaire du Vieux Fusil de Robert Enrico qui lui vaut le César du Meilleur Acteur en 1976. Mais le comédien n’abandonne pas pour autant son goût de la composition, nuançant d’une pointe de perversité ses personnages de bourgeois honorables (Le Temoin, 1974). Il suit par ailleurs une carrière en Italie, principalement sous la direction de Mario Monicelli, et devient la figure incontournable des comédies françaises à succès dans les années 80 et 90 avec son personnage d’Igor Tataïev dans Twist again à Moscou de Jean-Marie Poiré et surtout René Boirond dans Les Ripoux de Claude Zidi, en 1984. Le succès de ce film donne lieu cinq ans plus tard à une suite intitulée Ripoux contre ripoux, et le tandem de flics formé par Noiret et Thierry Lhermitte remettra le couvert en 2003 pour Ripoux 3 en accueillant dans la bande Lorant Deutsch.

L’acteur remporte son second César en 1990 pour La Vie et rien d’autre et figure même en haut de l’affiche de productions internationales comme Cinema Paradiso (1988).

En 1988, il incarne Savinien de Kerfadec dans le film historique sur Les Chouans de Philippe de Broca avec Sophie Marceau et Lambert Wilson. En 1993, il fait partie de la distribution de Tango de Patrice Leconte avec Thierry Lhermitte et Richard Bohringer. En 1994, il retrouve Bertrand Tavernier et Sophie Marceau en interprétant D’Artagnan dans La fille de D’Artagnan où les quatre mousquetaires déjouent les complot du Duc de Crasac et de la femme en Rouge. Il fait partie du film de Michel Blanc Grosse fatigue en jouant son propre rôle dans la dernière scène où il dit avoir laissé sa place de comédien à son sosie. Il est aussi à l’affiche du film italien Le facteur qui raconte l’amitié inattendue de Pablo Neruda et du facteur d’une île de la Méditerranée ou il s’est exilé. Son partenaire Massimo Troisi meurt quelques jours après la fin du tournage.

En 1996, il tourne avec deux grands réalisateurs : Patrice Leconte et Gérard Oury. Avec le premier, il forme une troupe de Grands Ducs avec Jean Rochefort et Jean-Pierre Marielle. Ils sillonnent la France pour présenter leur spectacle Scoubidou avec l’actrice vedette Catherine Jacob et le producteur véreux joué par Michel Blanc. Avec le second et Gérard Jugnot, il partage l’affiche dans Fantômes avec Chauffeur.

En 1997, il incarne Philippe d’Orléans dans Le bossu de Philippe de Broca et a pour partenaire Daniel Auteuil, Fabrice Lucchini, Marie Gillain et Vincent Pérez.

Philippe Noiret remonte sur les planches en 1997 dans Les Cotelettes de Bertrand Blier puis joue dans l’adaptation cinématographique de la pièce en 2003, toujours signée Blier. Mais c’est en jouant la même année le rôle d’un père tendre et maladroit sous la direction de Michel Boujenah dans Père et fils qu’il renoue, à 73 ans, avec le succès. En 2005, il est à l’affiche de la comédie policière réalisée par Stéphan Guérin-Tillié Edy, portée par François Berléand. 3 amis sera le dernier rôle d’une carrière énorme, marquée par près de 150 films, deux César, deux David di Donatello et un BAFTA.

Réactions diverses.

"Il n’y en a pas beaucoup des gens comme ça, il reste Serrault et quelques autres", a commenté Jean-Pierre Mocky, plaçant Philippe Noiret sur le même plan que Gabin ou Bourvil. Le réalisateur a rendu hommage à la discrétion de Philippe Noiret, qui "n"était pas "people" du tout".

Le ministre de la Culture et de la Communication Renaud Donnedieu de Vabres a rendu hommage à Philippe Noiret, "immense figure du 7e art mais aussi l’un des acteurs les plus aimés et les plus respectés des Français". "En tant qu’acteur, il a contribué à écrire les plus belles pages du cinéma de ces cinquante dernières années", souligna le ministre. "Nous garderons le souvenir de son élégance, dans tous les sens du terme, de sa voix incomparable et reconnaissable entre toutes", conclut le ministre.

Le Premier ministre Dominique de Villepin a rendu un chaleureux hommage estimant que l’acteur décédé à l’âge de 76 ans, avait "su saisir et exprimer quelque chose de l’âme française à travers sa voix, son allure, son panache".

La maire de Lille, Martine Aubry, a rendu hommage à l’acteur, né dans la capitale des Flandres à Lille-Wazemmes, saluant "un artiste d’une grande pudeur". "Une belle, grave, et aussi joyeuse voix du nord s’est tue", a-t-elle ajouté.

Jacques Chirac a rendu hommage estimant qu’"avec lui, c’est un géant qui nous quitte, l’un des maîtres de la scène et de l’écran, l’une des figures les plus marquantes et les plus attachantes du théâtre et du cinéma." "Philippe Noiret incarnait l’exigence et l’excellence d’un art qu’il servait à merveille. Il avait travaillé avec les plus grands, imposant, dans le rire comme dans les larmes, une voix, un physique, une stature", a indiqué le chef de l’Etat.

Le maire de Paris Bertrand Delanoë a rendu hommage en déclarant qu’"avec lui s’éteint un immense comédien dont le talent aux multiples facettes s’est exprimé à travers des rôles qui ont marqué le public français". Il souligne "sa composition exceptionnelle dans "Le vieux fusil" au côté de l’inoubliable Romy Schneider".

Le réalisateur Bertrand Blier a salué la mémoire de Philippe Noiret. C’était un "homme généreux, très convivial et pas du tout star. Il était à la fois fin et élégant et en même temps massif. Il pouvait jouer des personnages complètement au premier degré et en même temps, des princes"

Patrice Leconte a indiqué qu’il "avait quelque chose d’un baron du cinéma. Il avait un côté notable et derrière cette allure, il y avait des folies". "Plus il avançait dans ce métier et plus il simplifiait son jeu. Il avait compris avec philosophie, humour et humilité que moins il en faisait, meilleur il était", a affirmé le réalisateur.

- Filmographie en images-DVD de Philippe Noiret

Filmographie

- 2007 3 amis
- 2006 Le désert des tartares (rep 2006) il deserto dei tartari)
- 2005 Edy
- 2005 La grande bouffe (reprise)
- 2003 Ripoux 3
- 2003 Père et fils
- 2003 Les côtelettes
- 2000 Le pique nique de lulu kreuz
- 1997 Le bossu
- 1997 La vie silencieuse de marianna ucria
- 1997 Soleil 2
- 1997 Les palmes de m. schutz 2
- 1996 Le juge et l’assassin (reprise)
- 1996 Rossini ! rossini !
- 1996 Le facteur (Il postino
- 1996 Fantôme avec chauffeur
- 1996 Les grands duc
- 1995 Les milles le train de la liberté
- 1995 Le roi de paris
- 1994 La fille de d’artagnan
- 1994 Grosse fatigue
- 1993 Tango
- 1992 Max & Jérémie
- 1991 J’embrasse pas
- 1990 Uranus
- 1990 Ripoux contre ripoux
- 1989 Cinéma paradiso (nuovo cinema paradiso)
- 1989 La vie et rien d’autre
- 1988 Chouans !
- 1987 Masques
- 1986 Twist again à Moscou
- 1986 Autour de minuit (Round midnight)
- 1985 Le 4e pouvoir
- 1984 Souvenirs souvenirs
- 1984 Les ripoux
- 1984 Fort saganne
- 1983 Le grand carnaval
- 1983 L’ami de vincent
- 1983 L’africain
- 1982 L’étoile du nord
- 1981 Coup de torchon
- 1981 Il faut tuer birgitt haas
- 1980 Pile ou face
- 1980 Une semaine de vacances
- 1980 On a vole la cuisse de Jupiter
- 1978 Une femme à sa fenêtre
- 1978 Tendre poulet
- 1977 Un taxi mauve
- 1977 Le désert des tartares (Il deserto dei tartari)
- 1976 Mes chers amis (Amici miei)
- 1976 Le juge et l’assassin
- 1975 Le vieux fusil
- 1975 Que la fête commence...
- 1974 L’horloger de Saint Paul
- 1973 La grande bouffe
- 1973 Le serpent (1972)
- 1972 L’attentat
- 1972 La mandarine
- 1970 L’étau / topaz
- 1968 Alexandre le bienheureux
- 1967 La nuit des généraux (the night of the generals)
- 1966 Le voyage du père
- 1966 Tendre voyou
- 1966 La vie de château
- 1965 Les copains
- 1964 Cyrano et d’artagnan
- 1964 Monsieur
- 1963 La porteuse de pain
- 1962 Thérèse desqueyroux
- 1962 Le crime ne paie pas
- 1961 Tout l’or du monde
- 1961 Le capitaine Fracasse
- 1960 Zazie dans le métro

Répondre à cet article



photos critiquephotos critiquephotos critiquephotos critiquephotos critiquephotos critiquephotos critiquephotos critiquephotos critiquephotos critiquesphotos critiquephotos critique
Cliquez sur les affiches pour les photos & critiques