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Interview de Abdollah Alimorad

vendredi 24 août 2007, par Olivier Bruaux


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Questions à Abdollah Alimorad, réalisateur de Un jour, un Corbeau

Parlez-nous du rôle des oiseaux dans la littérature persane ?

Dans la plupart des contes et des légendes anciens iraniens, les animaux et plus particulièrement les oiseaux, tiennent une place importante. En effet, l’oiseau bénéficie d’une liberté spatiale sans égal qui dynamise les émotions. Le perroquet, parce qu’il est capable d’imiter les hommes et de parler, tient une grande place dans la littérature Persane comme Le perroquet et le négociant et Le perroquet et l’épicier, deux contes du célèbre mystique Roumi qui vivait au 13e siècle. Le corbeau, dit-on, vit plus de cent ans, et cette longue vie lui donne les attributs de la pondération, de la diplomatie et de la connaissance. Cependant, on dit également qu’il est curieux, indiscret, et aussi volontiers rapporteur. Il adore, de même que la pie, les objets brillants qu’il apporte à son nid. On raconte qu’un jour, une reine accompagnée de sa suivante partit se baigner dans une rivière. Au cours de la baignade, un corbeau lui déroba le collier qui avait été laissé avec ses vêtements sur la rive. Naturellement, la pauvre suivante fût accusée du vol et jetée au cachot. C’est de cette histoire et de cette particularité du corbeau qu’est né le projet de « Un jour, un corbeau ». Je l’ai proposé à Ebrahim Forouzesh., qui a accepté d’en écrire le scénario.

Comment s’est passée la réalisation ?

Cela nous a pris un an pour réaliser ce film. Je me suis occupé de l’animation et de la réalisation, Mohammad-Rahim Bakhtiari a fabriqué les squelettes des marionnettes et a assuré l’image. Madame Farzaneh Babaï a finalisé les décors et la fabrication des marionnettes. Le plus difficile dans ce film a été la scène de l’incendie du nid du corbeau. Il aurait été plus facile de la réaliser avec une technique digitale, mais comme nous travaillions sur pellicule 35mm, nous avons dû utiliser des trucages spéciaux. L’arbre et le corbeau ont été filmés image par image, puis la caméra a été changée et nous avons filmé le feu. Nous avons monté tout ceci ensemble pour aboutir au résultat final.

Qu’est ce qui vous a incité à utiliser les oiseaux dans vos oeuvres ?

Il y a trente ans lors de mes débuts, je cherchais un conte pour des marionnettes d’animation, mais j’écartais tous ceux qui mettaient des oiseaux en scène, car à cette époque, j’appréhendais d’être confronté aux techniques du vol. Mais par la suite, j’ai surmonté mes craintes, et l’oiseau a depuis lors, toujours tenu une place importante dans mes oeuvres. En effet, dans les Oiseaux blancs, eux-mêmes avaient le rôle principal, dans Le perroquet et l’épicier, c’était le perroquet, dans La montagne aux bijoux, l’aigle, dans Un seul ne suffit pas, la poule et dans Un jour un corbeau, le perroquet et le corbeau ensemble. La fabrication des oiseaux a beaucoup évolué au fil de mes films. Au cours de ma carrière et avec expérience, nous avons pu progressivement améliorer la fabrication des oiseaux.
Dans Le perroquet et l’épicier, le perroquet était fabriqué en fil de fer, dans La montagne aux bijoux, l’aigle avait un squelette métallique articulé par des rotules, alors qu’aujourd’hui, dans Un jour un corbeau, le perroquet a désormais des articulations magnétiques qui ne s’usent pas, ni n’engendrent de laxité. De plus, il est facile de les changer.

Propos recueillis et traduits par Nasrine Médard de Chardon. Août 2007,

Source : DP

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