mardi 2 juin 2009, par Olivier Bruaux, Thibault Lebert
Voir en ligne : News, interviews : www.ilovecinema.tv La nouvelle télé du 7e art
NE TE RETOURNE PAS
Sélection Officielle - Hors Compétition au Festival de Cannes 2009.
Genre : Thriller
Durée : 1h50
Date de sortie : 03/06/2009
Jeanne, plongée dans l’écriture d’un premier roman, constate des changements mystérieux autour d’elle et voit son corps se transformer...
Son entourage ne semble pas s’en apercevoir.
Troublée, elle découvre chez sa mère une photographie qui la met sur la trace d’une femme, en Italie. Jeanne y trouvera-t-elle la clef de son étrange passé...
Ne te retourne pas déconcerte par sa complexité maquillée de savoir-faire français sans les moyens techniques américains. Parfois les choses sont réussies, souvent elles semblent mal abouties. Ainsi, certaines scènes de transformation prêtent vraiment à rire alors que la métamorphose définitive à la Kafka paraît très crédible.
Un autre détail : lorsque Sophie Marceau dit une toute petite phrase de rien du tout. Il aurait fallu la travailler pour sonner complètement italienne. Là non et du coup quand Monica Bellucci prend le relais en italie avec un accent natif parfait, on se souvient de l’amateurisme de la séquence Sophie Marceau !
Le reste est une histoire de goût. Ainsi les puristes et fervents défenseurs de David Lynch, dont le grand Mulholland Drive avait ébloui, verront une pale copie de l’inventivité du génie américain.
La réalisation est très belle, le générique à travers les miroirs nous amène très intelligement dans le vif du sujet. C’est l’occasion pour ses fans inconditionnels de constater de manière très artistique que Sophie Marceau est toujours aussi belle nue.
Le thème du double Janusien ne sont jamais faciles à adapter au cinéma et nombreux sont les ecueils. Malgré quelques imperfections évidentes, le film de Marina de Van pourrait ravir les spectateurs du mois de juin. Attention cependant au retour du miroir, à l’heure où le soleil éloigne les cinéphiles des salles obscures...
La moustache d’Emmanuel Carrère (auteur et réalisateur) abordait aussi cette idée de changement physique chez un héros et dont personne ne se rendait compte. Vincent Lindon rasait sa moustache sans que le regard de sa famille ne change d’un poil malgré sa mise à nu faciale ! Bien sûr ici ce ne sont pas ces ressorts comiques qui tirent les ficelles de ce film intrigant unissant pour la première fois deux premières dames du cinéma latin, Sophie Marceau et Monica Bellucci dont la réunion est sur toutes les lèvres...
Deuxième long-métrage de Marina de Van, ancienne muse de François Ozon, Ne te retourne pas surprend d’abord par la présence en tête d’affiche de Sophie Marceau et Monica Bellucci. Le projet au concept très délicat et ambitieux devait au départ réunir Emmanuelle Devos et Béatrice Dalle.
Imaginez que tout ce qui vous entoure se transforme peu a peu, vos proches changent, tout vous échappe jusqu’au jour ou c’est vous même qui vous métamorphosez... Jeanne sombre malgré elle dans une recherche identitaire déconcertante. Les deux actrices principales se superposent petit à petit pour ne faire plus qu’un dans un espace-temps décomposé, mais en même temps compacte. La seconde face d’un miroir magique et vénéneux nous entraîne dans les méandres d’une mémoire assassinée...
De prime abord très lent, le film nous entraîne dans un labyrinthe sombre et dérangeant, où se mêlent folie et craintes, ombres et torpeurs. Les thèmes comme la mort, l’adoption, l’usurpation d’identité, la folie, s’entrechoquent pour laisser un film et déroutant. La technique du polymorphisme est époustouflante de réalisme, presque terrifiante. Qui aurait cru que Sophie Marceau pouvait se transformer en Monica Bellucci, et qu’on y croirait ? Marina De Van a des idées, et l’originalité de ses sujets en fait une personnalité rare.
La première partie est assez captivante et bien ficelée. Ne te retourne pas, qui part sur un suspens prenant, perd le fil. La deuxième partie du film est un peu plus brouillon et nous conduit nulle part. Cette très bonne intrigue à la base manque totalement de rythme. L’histoire est totalement confuse et le suspens est mal distillé. Le scénario aussi léger, creux et peu enthousiasmant ne peut faire de miracles. Les dernières minutes, censées expliquer le pourquoi du comment, sont épouvantables, nourries à une sauce freudienne indigeste. Le problème est que le métrage n’offre pas assez d’émotions.
Les personnages féminins sont complexes, contrastant singulièrement avec les personnages masculins finalement peu consistants. Solaire et solitaire, Sophie Marceau est sublime d’abandon et de fragilité en femme blessée, incomprise et déstabilisée. Elle y révèle une vraie fragilité. En revanche, Monica Bellucci est lisse au possible. Son jeu est insupportable.
Un film étrange et pénétrant, dérangeant et mystérieux, hallucinatoire et hypnotique qui brasse les thèmes de la névrose, du subconscient, du refoulé et du non-dit liés aux traumatismes de l’enfance. Ce suspense psychologique et fantastique s’avère ambitieux mais ne convainc pas toujours.
Réalisateurs : MARINA DE VAN
Casting : MONICA BELLUCCI , SOPHIE MARCEAU , BRIGITTE CATILLON
Scénaristes : JACQUES AKCHOTI, MARINA DE VAN
Directeur de la photo : DOMINIQUE COLIN
Producteur : EX NIHILO
Co-producteur : ENTRE CHIEN ET LOUP
Distributeur : WILD BUNCH DISTRIBUTION
Visa : 118217 Pays : France
Année de production : 2007
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