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Soyez sympas, rembobinez de Michel Gondry

lundi 17 mars 2008, par Olivier Bruaux, Thibault Lebert


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Synopsis

Soyez sympas rembobinez BE KIND REWIND, Jack Black, Mos Def, Danny GloverUn homme dont le cerveau devient magnétique efface involontairement toutes les cassettes du vidéoclub dans lequel l’un de ses amis travaille. Afin de satisfaire la demande de la plus fidèle cliente du vidéoclub, une femme démente, les deux hommes décident de réaliser les remakes des films effacés parmi lesquels "SOS Fantômes", "Le Roi Lion" et "Robocop".

L’avis critique d’Oli

Olivier bruaux redacteur en chef www.cinephoto.fr www.ilovecinema.fr

Soyez sympa, Rambo binait son jardin thaïlandais quand Michel Gondry eut l’idée de jouer la carte nostalgique de la vidéo sur support VHS. Et c’est pour cela que le dernier film du réalisateur fantasque mérite toute votre attention. Vous m’direz, Rambo n’existe pas ! Et je vous répondrai, les personnages que Michel Gondry ressuscite ne sont aussi que pure fiction.

Au moyen d’un incident digne des meilleures séries Z, Michel Gondry donne un point de départ électrisant à son hommage appuyé aux aficionados des cassettes vidéos habitués des vidéos clubs. C’est l’occasion pour lui de souligner la mort annoncée de ce genre de consommation du cinéma à domicile avec l’arrivée des DVD et surtout de la télévision numérique à domicile ou video on demand (VOD). L’imagination de Gondry est digne de la fascination des grands connaisseurs qui ne reculent devant rien pour donner corps et âmes aux coups de folies et trouvailles pour le tournage des vidéos par ses héros. Le masque de Dark Vador devient la carlingue du radiateur d’un camion américain, des boas flashy multicolores servent d’effets spéciaux pour une chasse au fantômes cinéphiliques organisée. Le premier film parodié, SOS fantômes, est le prétexte pour une séquence incroyablement drôle à faire pâlir les créatures drapées les plus blanches. Mais à travers ce premier hommage façon nanar, il est clair que Gondry s’adonne à sa propre chasse aux fantômes de son enfance cinéphile, celle qui a fait de lui un amateur éclairé à la culture vaste.

Pour ce joli programme, il a fallu toute la grandeur fantasque d’un Jack Black survolté, la maîtrise presque patriarcale de Dany Glover qui passe le gant à un étonnant Mos Def plein de sérénité et de tendresse. C’est aussi l’occasion de revoir la trop rare Mia Farrow, ex-femme égérie d’un autre grand cinéphile, Woody Allen. Elle est parfaite en habitante de quartier adepte de la bonne vieille cassette effacée et re-tournée.

Soyez sympas, rembobinez est à classer parmi les comédies romantiques déjantées, ces déclarations d’amour "spéciale dédicace" qu’un certain cinéaste a tenu à faire, images à l’appui. Du grand art tarabiscoté jouissif qui donne à des millions de fans l’occasion de revivre les heures de gloires des blockbusters universels à la sauce mayo-ketchup. Le repas est servi par un français dont la petite cuisine est pimentée par d’excellents acteurs d’Hollywood. Le septième art traverse le menu avec en dessert une séquence émotion de fraternité. Au final, un film suédé, sué des nuits entières pour aboutir à un résultat incroyablement drôle, l’arme fatale anti-stress.

L’avis critique de Thibault

Thibault Lebert

Bien que l’on commence à connaître son esprit aussi génial qu’atypique, Michel Gondry parvient encore à surprendre à chaque film. Ainsi, après la comédie animalo-sociologique (Human Nature), la romance poétique à rebours (Eternal Sunshine of the Spotless Mind)et le bazar poético-autobiographique (La Science des rêves), il revient avec une histoire aussi dingue qu’excitante.

Jerry est électrocuté lors d’une tentative de sabotage de centrale nucléaire et devient magnétique et efface, à l’insu de son plein gré, les cassettes du vidéo club de son meilleur ami. Lequel se doit alors de trouver une solution pour éviter de mettre la clé sous la porte. Mais plutôt que de racheter les vidéos perdues, les deux compères décident de retourner eux-mêmes les films, avec un camescope et les moyens du bord.

Michel gondry est vraiment un expert de la science des rêves et du cinéma. Il révolutionne à chaque nouveau film le milieu du septième art. Be Kind Rewind ne rompt pas la tradition et rend un vibrant hommage au cinéma bricolo des amateurs prêts à tout pour faire des films. Fidèle à ses habitudes, Michel Gondry fait appel à tous ses talents de bricoleur de l’image pour donner vie à ce film drôle et surprenant, bien que très invraisemblable. Cela donne des remakes (ou films " suédés ") hilarants comme celui de S.O.S Fantôme ou encore 2001 : l’Odyssée de l’espace. Le réalisateur ne se contente pas d’aligner ces scènes comiques, puisque transparaît, derrière les costumes miteux et les trucages ratés de son duo, une véritable déclaration d’amour au cinéma, à ces films qui ont du cœur et de l’âme. Le film valorise le côté chaleureux et en profite pour brocarder finalement l’abus d’images de synthèse qui désincarnent bon nombre d’oeuvres .

Mos Def apporte énormément d’humanité a cette œuvre. Jack Black joue à merveille une partition particulièrement savoureuse et loufoque.

Michel Gondry délaisse l’infantilisme onirique pour réaliser une fable pleine de tendresse et de drôlerie avec une vraie réflexion sur le rôle social du cinéma. Be kind rewind est encore une extraordinaire preuve de son inventivité, de son ingéniosité et de sa capacité à créer des ovnis cinématographiques qui ne ressemblent à rien d’autre. Un hommage magnifique au cinéma.

Fiche technique

Genre : Comédie

Nationalité : Américaine

Réalisation : Michel Gondry

Casting : Jack Black, Mos Def, Danny Glover, Mia Farrow, Melonie Diaz, Matt Walsh, Carl Franklin, P.J. Byrne, Frank Girardeau, Gio Perez, Sigourney Weaver et Sacha Bourdo

Durée : 94 min.

Année de production : 2007

Date de sortie : 5 mars 2008

Titre original : Be Kind Rewind

Budget : 20 000 000 $

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