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Deux jours à tuer de Jean Becker

mercredi 11 juin 2008, par Thibault Lebert


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L’avis critique de Thibault

Thibault LebertMoins d’un an après Dialogue avec mon jardinier, Jean Becker nous revient avec une nouvelle oeuvre, qui marque indéniablement un nouveau tournant dans sa carrière. En adaptant le roman Deux jours A tuer, de François D’Epenoux, le cinéaste rompt avec la douceur et l’humilité de ses personnages habituels pour dépeindre, ici, un homme de la quarantaine, qui du jour au lendemain décide de plaquer sa vie de rêve pour s’enfuir après avoir joué les mauvais bougres avec ses proches.

Toute l’intrigue se base donc sur ce soudain renversement de situation dans la vie de cet homme. S’ensuit alors un questionnement pour comprendre le pourquoi du comment et l’origine de la métamorphose radicale de son comportement.

Jean Becker n’en finit décidément pas de nous livrer de belles peintures dépaysantes et dépoussière un peu le cinéma français. Sa réalisation est simple, sans artifice, mais drôlement efficace. Elle laisse la réflexion libre au spectateur. Il filme, avec une grande sensibilité, le désir d’un homme qui veut changer sa vie soit disant "parfaite", pour se concentrer sur des choses plus essentielles, moins matérialistes. C’est un film qui décape les relations humaines au vitriol, montrant ainsi que la franchise dans les propos n’engendre que gêne et crispations, et que beaucoup préfèrent de loin l’illusion des apparences. La mise en scène est, dans la première partie du moins, plus impliquée qu’à l’accoutumée, et l’on sent peser une gravité qui force le respect.

La scène du repas est assez jouissive, tout en étant intense. Le climat oppressant y est bien rendu et les dialogues sont époustouflants. Albert Dupontel démontre ses énormes talents d’acteur dans tous les registres en endossant le rôle d’Antoine, personnage attachant et tellement humain qui use d’une cruauté des plus intenses rendant certaines scènes intenables. En enchaînant les émotions contraires, il est saisissant de vérité et prouve une fois de plus qu’il est probablement le meilleur acteur et le plus complet de sa génération. Marie-Josée Croze n’est pas totalement à la hauteur de son partenaire mais Pierre Vaneck est magistral en père bourru.

Jean Becker signe un de ses plus beaux films, touchant, émouvant et plein d’humanité. Une oeuvre qui ne laisse pas insensible, qui pousse chacun à réfléchir sur sa propre vie et sur ses propres expériences, sur le sens de la vie, sur la valeur des choses et l’authenticité dans les rapports sociaux.

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