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Les noces rebelles de Sam Mendes

vendredi 30 janvier 2009, par Olivier Bruaux, Thibault Lebert


Voir en ligne : www.ilovecinema.tv La nouvelle télé du 7e art

Synopsis

affiche Les noces rebelles de Sam Mendes poster revolutionary road Kate Winslet, Leonardo DiCaprioDans l’Amérique des années 50, Frank et April Wheeler se considèrent comme des êtres à part, des gens spéciaux, différents des autres. Ils ont toujours voulu fonder leur existence sur des idéaux élevés. Lorsqu’ils emménagent dans leur nouvelle maison sur Revolutionary Road, ils proclament fièrement leur indépendance. Jamais ils ne se conformeront à l’inertie banlieusarde qui les entoure, jamais ils ne se feront piéger par les conventions sociales. Pourtant, malgré leur charme et leur insolence, les Wheeler deviennent exactement ce qu’ils ne voulaient pas : un homme coincé dans un emploi sans intérêt ; une ménagère qui rêve de passion et d’une existence trépidante. Une famille américaine ordinaire ayant perdu ses rêves et ses illusions. Décidée à changer de vie, April imagine un plan audacieux pour tout recommencer, quitter leur petite routine confortable dans le Connecticut pour aller vivre à Paris...

Le coup de gueule de la rédaction.

Olivier bruaux redacteur en chef www.cinephoto.fr www.ilovecinema.fr

Comment se fait-il que la France soit si adepte des mauvaises traductions castratrices et débiles des titres de films si évocateurs ? En effet, comment avons-nous pu passez de Revolutionary road (nom de la rue où habitent les héros que l’on peut traduire par Le chemin de la révolution) à Noces Rebelles, on ne peut plus cul-cul la praline, vous en conviendrez ? Cette proposition, surement mercantile pour souligner la reformation du couple mythique de Titanic, n’a rien d’évocateur et rendait la bande annonce illisible et décontextualisée. Si les traducteurs avaient réfléchi, ils auraient en plus vu que le film parle métaphoriquement du cycle de la vie et non de véritable révolution.

Notons que le roman Revolutionnary Road fut publié chez Robert Laffont en 1961 sous le titre La Fenêtre panoramique de Richard Yates. Ici, la traduction convient déjà un peu mieux car nous devinons une vision de l’Amérique, une vue d’ensemble, tout autant que l’enfermement d’une femme dans sa maison qui ne peut que subir de l’intérieur une Amérique conformiste et bourgeoise. Sam Mendes s’amuse d’ailleurs de cette notion et les nombreux plans à travers la vitre panoramique vous rappelleront cette traduction.

L’avis critique de Thibault

Thibault Lebert

Ce film est beaucoup plus que les simples retrouvailles des amants de Titanic. Leonardo di Caprio et Kate Winslet se sont tant aimés, et ici, force est de constater qu’ils ne s’aiment plus vraiment à la folie. La passion est passée. La vie routinière suit son cour dans une banlieue proprette et ennuyeuse.

Depuis ses débuts remarquables, il y a 10 ans, avec American beauty, Sam Mendes n’avait plus abordé le sujet du couple, inépuisable vivier à histoires. Après un détour par les gangsters (Road to Perdition) et la guerre en Irak (Jarhead), Sam Mendes revient à la critique explosive du rêve américain selon le point de vue d’une famille.

Il prend pour héros un jeune couple qui possède tout le confort matériel, une famille unie sans problème d’argent. Mais pourtant les deux héros prennent conscience que ce n’est pas la vie qu’ils s’imaginaient, et se mettent à rêver d’une vie à Paris. Le rêve américain est renversé. Le conformisme de la middle-class américaine, et son American Way of Life supposé garantir un bonheur automatique, viennent briser un jeune couple qui n’a pas le courage d’aller au bout de ses rêves et de ses idéaux.

Avec Les noces rebelles, cette fois, la tonalité est résolument du côté de la noirceur et du pessimisme le plus abyssal quant à la possibilité de s’épanouir ensemble. Cette critique acerbe d’un certain modèle social occidental prend toute sa dimension dans cette adaptation d’un roman de Richard Yates qui fit sensation dans les années soixante.

Sont ainsi décrits avec talent ce couple qui vit dans le mensonge permanent, dont les illusions sur leur pays et leur vie s’écroulent petit à petit. L’absence des enfants durant presque tout le film rend la confrontation entre les deux époux encore plus poignante car il n’y a personne pour les contrôler ou les empêcher d’être violents, les rappeler à l’ordre... L’inéluctabilité de la course vers l’abîme et la destruction de ce couple, se vit comme une fatalité diabolique. Certes il y a quelques lenteurs du fait de la mise en scène crescendo de la descente aux enfers d’un couple de banlieusards, mais cette histoire est poignante.

Il faut bien évidemment souligner les merveilleuses interprétations du duo principal. Leonardo Di Caprio, qui joue pour la première fois un homme normal, révèle un talent dramatique bouleversant. Il fait partis des Grands et offre une prestation époustouflante, sa prestation dans le film est tout simplement magnifique et perturbante. Kate Winslet est splendide également en "desperate housewive" avant l’heure. Elle nous inspire de la pitié avec un rôle de femme parfaite et typique des années 50, le lavage de linge, les enfants et le petit déjeuner. L’actrice a hérité d’un rôle en or mais encore fallait-il l’habiter et lui donner chair. Elle le fait d’une manière si magistrale. Les scènes entre les deux acteurs sont toujours réussies notamment les quelques affrontements dramatiques. Tout est dans le subtil. On devine la douleur dès le départ, la mélancolie d’April est perceptible et le déchirement de Frank est visible. Ils seront désormais marqués par ce duo digne des plus grands mythes du cinéma. Michael Shannon a aussi un rôle clef dans ce film et ses répliques sont une roue d’un engrenage joliment dramatique.

Le film confirme le savoir-faire de l’auteur d’American Beauty. Les Noces Rebelles s’impose comme le nouveau chef d’œuvre de Sam Mendes.

Le saviez-vous ?

Olivier bruaux redacteur en chef www.cinephoto.fr www.ilovecinema.fr

- Le réalisateur Sam Mendes,le réalisateur, n’est autre que le mari de Kate Winslet avec qui il a eu deux enfants.

- Les heures (The hours) avec Nicole Kidman et Julian Moore parle aussi de cet enfermement confortable et consumériste de la femme dans les années cinquante aux Etats-Unis.

Fiche technique

Genre : Drame

Nationalité : Britannique et Américaine.

Réalisation : Sam Mendes

Casting : Kate Winslet, Leonardo DiCaprio, Michael Shannon, Kathryn Hahn, David Harbour, Kathy Bates, Richard Easton, Zoe Kazan, Max Casella, Adam Mucci, Ryan Simpkins, Ty Simpkins, Dylan Baker, Keith Reddin, Max Baker, Jay O. Sanders, Catherine Curtin, Dan da Silva, Jon Sampson, Chandler Vinton, John Ottavino, Jo Twiss, Frank Girardeau, Christopher Fitzgerald, Jonathan Roumie, Neal Bledsoe, Marin Ireland, Samantha Soule, Heidi Armbruster, Sam Rosen, Maria Rusolo, Gena Oppenheim, Kathryn Dunn, Joe Kamara, Allison Twyford, Peter Barton, Evan Covey et Dylan Clark Marshall

Durée : 125 minutes

Année de production : 2008

Date de sortie : 21 Janvier 2009

Titre original : Revolutionary Road

N° de visa : 122 095

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