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Decryptage de l’affiche Mon Führer de Dany Levi

vendredi 1er mai 2009, par Olivier Bruaux


Voir en ligne : News, interviews : www.ilovecinema.tv La nouvelle télé du 7e art

Olivier bruaux redacteur en chef www.cinephoto.fr www.ilovecinema.frC’est une déclaration de Dany Levi qui nous pousse ici à zoomer sur cette affiche à l’évidence à vocation comique.

En effet, le réalisateur a déclaré sur Arte après la diffusion de son film qu’il n’avait jamais vu le film Le dictateur de Charlie Chaplin. S’agit-il d’une volonté de défendre le caractère personnel de son film ? A l’évidence oui car comment peut-on passer à côté de l’évidence d’une influence d’au moins deux films du grand Charlot, Le dictateur et Les temps modernes ?

Affiche du film Mon Fuhrer Mein fuhrer posterL’on peut voir un personnage central, Hitler, se faire ouvrir le crâne, laissant apparaître une roue mécanique, presque la même roue que sur l’affiche de Les temps modernes. De part l’aspect comique de l’ouverture de cette boîte crânienne, Les temps modernes ne sont pas loin. C’est un peu plus bas qu’il faut chercher pour ne pas râter le train de l’humour, dans la figure d’Hitler inscrite dans le "RER" final du mot Fuhrer. L’hommage est certain, ponctué, qui plus est, par deux traces qui ressemblent fort aux empreintes digitales d’un chien ! affiche les temps modernes Charlie Chaplin Charlot posters modern times

Le reste de l’affiche

La partie haute de l’affiche montre un homme devant un rideau de théâtre couleur sang en train de manipuler cette roue cérébrale comme pour trouver ce qui bloque chez le Führer. Cette position de suppériorité se retrouvait déjà dans l’affiche de Le dictateur originale où l’on voit Charlot retaillant la mèche du tyran allemand. Se confondant totalement avec le fond rouge sang, la partie gauche du crâne du chef Nazi semble déjà ouverte à toutes les explorations manipulatrices du barbier juif muni de ses ciseaux. affiche Le dictateur Charlie Chaplin Charlot poster THE GREAT DICTATOR

Revenons à Mon Fürher. Rien n’indique l’identité de ce manipulateur marionnettiste mais un petit indice vient nous dire qu’il s’agit sûrement d’un juif : le nom à consonance judaïque du réalisateur se situe, esseulé, dans cette partie, à droite. Notons que l’inclinaison du rideau est à l’opposé de celle de la mèche d’Hitler, ce qui renforce l’idée du héros juif farfouillant dans la tête du maître de l’Allemagne Nazi. De plus, ses indices correspondant à une possible psychanalyse sont à mettre en parallèle avec la religion de Sigmund Freud qui était de confession juive. Il dut d’ailleurs s’exiler à la monté du nazisme.

Dans la partie blanche un berger allemand semble regarder son maître, Hitler qui devrait apparaître comme le berger guidant son peuple. Ici le chien semble circonspect, incapable de "circoncire" le feu bouillonnant dans la tête du Führer. Les rôles sont presque inversés. Hitler doit-il s’en remettre à la sagesse de son chien ? L’on peut ici déceler l’humour et le comique de situation voulus par les créateurs du film.

A la gauche d’Hitler se trouvent deux hommes, un SS et un officier allemand dominé du talon aiguille par une femme aux allures d’infirmière sexy. Qui soigne-t-elle ? Qui domine-t-elle, devrait-on dire !!
Soulignons que l’officier SS, "casaque" brune et képi de circonstance, a le bras plâtré ce qui l’oblige en permanence à maintenir celui-ci en l’air à la manière du salut Hitlérien incessamment répété à la chaîne dans le film. Encore un trait d’humour provocateur que l’on pouvait voir dans l’hilarant To be or not to be.

En conclusion, nous pouvons déceler dans cette affiche tous les ingrédients du film pastiche comique. Le spectateur se fera donc sa propre idée quant à la teneur réelle du film qui reste très osé et très mal compris. Il fut en tout cas sujet à une grande polémique lors de sa sortie.

© article : Olivier BRUAUX. Tous droits réservés / All rights reserved

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