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L’Affaire Farewell de Christian Carion

dimanche 11 octobre 2009, par Thibault Lebert


Voir en ligne : www.ilovecinema.tv La nouvelle télé du 7e art

affiche du film L'Affaire FarewellL’Affaire Farewell

Synopsis

Moscou, au début des années 80, en pleine Guerre Froide. Sergueï Grigoriev, colonel du KGB déçu du régime de son pays, décide de faire tomber le système. Il prend contact avec un jeune ingénieur français en poste à Moscou, Pierre Froment. Les informations extrêmement confidentielles qu’il lui remet ne tardent pas à intéresser les services secrets occidentaux. Mitterrand lui-même est alerté et décide d’informer le président Reagan : un gigantesque réseau d’espionnage permet aux Soviétiques de tout connaître des recherches scientifiques, industrielles et militaires à l’Ouest ! Les deux hommes d’Etat décident d’exploiter ces données ultra sensibles transmises par une mystérieuse source moscovite que les Français ont baptisée : " Farewell ". Homme sans histoires, Pierre Froment se retrouve alors précipité au coeur de l’une des affaires d’espionnage les plus stupéfiantes du XXème siècle. Une affaire qui le dépasse et qui menace bientôt sa vie et celle de sa famille...

L’avis de Thibault

Christian Carion, réalisateur d’Une hirondelle a fait le printemps en 2001 et de Joyeux Noël en 2005, met en scène L’Affaire Farewell. Le cinéaste signe un autre film historique, mais orienté vers le thriller. L’affaire Farewell fit grand bruit en dévoilant aux puissances Occidentales les méthodes du service de contre espionnage Russe, par l’intermédiaire d’un ingénieur français tombé par hasard au cœur d’un jeu de pouvoir. Le réalisateur se penche sur la petite histoire dans la grande.

L’Affaire Farewell est bien plus qu’un film d’espionnage, bien que les aspects thriller soient bien là. C’est un drame qui fait la part belle à l’humain, à l’intime des vies des deux espions, ce qui est d’autant plus saisissant et attachant quand on entrevoit en parallèle le réalisme et même le cynisme des services secrets occidentaux.

Christian Carion ne centre pas uniquement sur l’intrigue, il s’écarte et se dégage du poids des faits réels pour tendre et construire une fiction avec une atmosphère et des personnages. Privilégiant une atmosphère oppressante plutôt qu’une action haletante, Christian Carion nous conte une aventure avec ce qu’il faut de mystère et de rebondissements. Le scénario raconte plutôt bien les choses et prend le temps de bien expliquer et esquisser les personnages et leur univers. Les images de Walther Vanden Ende sont sublimes.

Malgré sa longueur, l’histoire fonctionne parfaitement, grâce à la richesse de son sujet. On apprend énormément sur cette affaire qui fut selon Ronald Reagan «  la plus grande affaire d’espionnage du xxème siècle ». Le film fait bien comprendre ce qu’était l’affaire Farewell et son importance historique. Elle est ici racontée avec efficacité. Le film intéresse mais ne passionne jamais autant qu’il le pourrait et le devrait.

Les acteurs sont excellents dans leurs rôles d’antihéros. Emir Kusturica, à la fois fort et très émouvant, démontre un jeu convaincant. Il dégage une présence et un charisme incroyable. Le comédien s’est fait rare comme acteur depuis sa mémorable apparition dans La Veuve de Saint-Pierre de Patrice Leconte. Il appartient à cette race de comédiens massifs dont la présence écrase l’écran, il donne au colonel Grigoriev une vérité extraordinaire, composant un personnage complexe, non dépourvu de faiblesses, un solitaire à la détermination implacable. Guillaume Canet, cet ingénieur de Thomson engagé contre son gré dans ce rôle de correspondant de la DST joue tout en retenue. Il est effacé et un peu dépassé par les événements. Philippe Magnan (Les acteurs, Erreur de la banque en votre faveur, Les enfants du marais) livre ici la meilleure incarnation de François Mitterand à l’écran. Il a littéralement recréé sans qu’il y ait une ressemblance frappante, des expressions de mouvements de bouche. Willem Dafoe apparait à la fin du film pour quelques scènes. Dommage que le personnage d’Alexandra Maria Lara ne soit pas suffisamment travaillé. Niels Arestrup et Diane Kruger complètent le casting.

Christian Carion réussit un film d’espionnage dont les protagonistes sont tous deux atypiques. Une histoire captivante dans un univers soviétique parfaitement reconstitué. Un film instructif.

Fiche Technique

Genre : Thriller, Historique, Drame

Nationalité : Française

Réalisation : Christian Carion

Casting : Emir Kusturica, Guillaume Canet, Alexandra Maria Lara, Ingeborga Dapkunaite, Oleksii Gorbunov, Dina Korzun, Philippe Magnan, Niels Arestrup, Fred Ward, David Soul, Willem Dafoe, Evgenie Kharlanov, Valentin Varetsky, David Clark, Timothé Riquet, Lauriane Riquet et Diane Kruger

Durée : 113 min

Année de production : 2008

Attachée de presse : Dominique Segall et Laurence Falleur

Date de sortie : 23 septembre 2009

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