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Les critiques de la rentrée

mardi 11 septembre 2007, par Caro, Olivier Bruaux, Thibault Lebert


Voir en ligne : News et sorties cinéma www.radiocinema.net

Rogue
Antonio Vivaldi, un prince à Venise
J’aurais voulu être un danseur
Le coeur des hommes 2
Le fils de l’épicier
Evan tout puissant
Les amours d’Astrée et de Céladon
Regarde-moi
Rintintin
3 amis
La vérité ou presque
2 days in Paris
Die Hard 4
Hostel 2
Half nelson
Hot Fuzz, Délirious Je déteste les enfants des autres, La traversée du temps, Dérive mortelle, Cherche fiancé tous frais payés. Roman de gare, Steak, Gomez contre Tavares, Vent Mauvais, Boulevard de la mort, Die Hard 4

Rogue

Thibault Lebert

On connaît déjà le style de Jason Statham et Jet Li, un film d’action ouvert à des combats, courses poursuites, explosions et des rebondissements dans tous les sens. Rogue est parfait pour se détendre : un maximum d’action pour un minimum de réflexion.

Le scénario, basé sur la vengeance, reste basique mélangeant complot, assassinat et autres sauces intéressantes entre les gangs Yakusa/Triades . On a quand même le droit a quelques coups de bluff et d’un changement de situation intéressant qui malheureusement arrive trop tard et est employé comme terminus.
Le duo de comédiens est savoureux et le final est absolument étonnant. Jet Li est mystérieux et Jason Statham est intrigant.

Une heureuse surprise somme toute très efficace. Manque à cela la folie, l’ambition et un visuel à la hauteur.

Thibault Lebert

Antonio Vivaldi, un prince à Venise

Thibault Lebert

J’aime la musique classique mais Antonio Vivaldi est un véritable navet qui a profité du décès du regretté Michel Serrault pour ressortir en salles. L’interprétation est absolument ridicule. Les comédiens récitent leur texte creux. Michel Galabru dans le rôle du Pape est incongru. Et c’est non sans émotion qu’on revoit une dernière fois Michel Serrault faire le clown dans un rôle d’évêque qui lui va à merveille. Il tire à lui seul son épingle du jeu. Mais je suis attristé que sa carrière s’achève par une telle œuvre.
La narration est confuse et superficielle. Certes, il y a Venise et la musique de Vivaldi mais cela ne suffit pourtant pas à rattraper le reste à tel point que lorsque Vivaldi passe enfin l’arme à gauche, c’est le soulagement. La réalisation et le montage tiennent de l’amateurisme. En fait, la star du film, c’est la musique du compositeur italien. Seul regret : il n’y a pas d’extrait des quatre saisons !

Vivaldi ne méritait pas ça. Pourtant son auteur aime la musique et çà se sent. Tout le monde n’est pas Milos Forman.

Le plus gros navet, à coup sûr, de l’année 2007.

Thibault Lebert

Le coeur des hommes 2

Thibault Lebert

En 2003, Marc Esposito, ancien rédacteur en chef de Studio Magazine réalisait Le cœur des hommes. On faisait la connaissance de Jeff, Antoine, Alex et Manu : une bande de potes très attachante qui faisait penser aux films d’Yves Robert et de Claude Sautet.

En 2007, il réalise la suite tant attendue par le public. Qu’est devenu le groupe, 4 ans après l’instant où nous les avons quittés sur le rebord de la piscine ? Ils sont toujours au même endroit, en vacances chez Jeff avec leurs rapports aux femmes, leur amitié, leur secrets partagés, leurs sentiments de culpabilité, leur volonté de changer, de s’améliorer.

Dans Le cœur des hommes 2, le plaisir est au rendez vous. On redécouvre (presque) tous les acteurs du premier opus. Chacun a au moins une scène à jouer, personne n’est oublié. Seule Alice Taglioni n’est plus dans le film. Les enfants sont plus présent que ce soit Jules Stern (Arthur) ou Émilie Chesnais. (Charlotte)

Marc Esposito est un réalisateur profondément généreux et humain qui parle avec son cœur. Il aime ses acteurs et les met en valeur dans de gros plans éclairés par la lumière de Pascal Caubère. Dans cet opus deux, on retrouve des éléments qui ont fait le succès du premier tel le générique sur The Pretenders, la margelle de la piscine, les vacances dans la maison de Jeff, le casino de Cabourg, le bureau d’Alex…

Gérard Darmon, Bernard Campan, Jean Pierre Darroussin et Marc Lavoine sont sensibles, émouvants, épatants et tellement humains. Quand aux cinq filles Florence Thomassin, Catherine Wilkening, Zoé Félix, Fabienne Babe et Ludmila Mikaël, elles sont rejointes par deux petites nouvelles : Valérie Stroh (Le pressentiment) et Valérie Kaprisky (Les irréductibles). Toutes les sept dégagent de la fraîcheur et de la légèreté.

Pendant moins de 2 heures, on est en osmose totale avec Jeff, Antoine, Alex et Manu. On rit avec eux, on pleure avec eux. Bref, c’est la vie qui se joue devant nous. Marc Esposito nous livre un film plus abouti que le premier, plus dramatique aussi. L’on espère qu’un jour, on les retrouvera pour partager de nouveaux moments avec eux. Dans deux, dix, vingt ans, peu d’importance, tant que l’on sait que ce sera un jour sur grand écran.

Le Saviez-vous ? Raymond Domenech devait jouer son propre rôle dans le film. Peut être qu’on le verra dans le DVD au rayon des scènes coupées.

Thibault Lebert

Le fils de l’épicier

Thibault Lebert

Petit bijou estival le deuxième film d’Eric Guirado est un festival de jolies idées tramant une nostalgie, une douceur, une mélancolie touchante et plus profonde qu’il n’y paraît. L’épicier fait la tournée des hameaux avec sa vieille camionnette. Soudain, il est atteint d’une crise cardiaque : il ne peut plus assurer son job. Son fils, le plus jeune, qui entretenait de mauvais rapports avec son père et son frère et qui était parti à la ville, accepte de venir le remplacer provisoirement afin de rendre service à sa mère. Il en sortira grandi ... et le spectateur également.

Quoi de plus beau qu’un homme qui renaît de ses cendres et qui se réconcilie avec ses origines, aussi bien ses parents que son village d’enfance. En effet, en plus de nous faire suivre le parcours initiatique de son héros, Eric Guirado instaure une ambiance totalement intimiste, sur fond d’une splendide bande originale acoustique, où se côtoient une pléiade de personnages tous aussi attachants les uns que les autres. Les interprètes y sont pour beaucoup : Nicolas Cazalé (Saint Jacques-La Mecque), tiraillé entre animalité et sensibilité exacerbé, est épatant tout autant que Clotilde Hesme, fraîche, légère et lumineuse.

Daniel Duval (Le temps des porte plumes), Stéphan Guerin Tillié (Edy) et Chad Chenouga (17, rue bleue) complètent le casting.

Le fils de l’épicier respire la passion de la vie. Laissez vous emporter par le souffle de la poésie et de l’humanité dans un magnifique road movie rural !

Thibault Lebert

Evan tout puissant

Thibault Lebert

Fraîchement élu député, l’ex-présentateur télé Evan Baxter est à peine installé dans sa nouvelle maison, que Dieu l’investit d’une mission divine : construire une nouvelle arche, en vue d’un déluge imminent. Evan tout-puissant de Tom Shadyac est la suite de Bruce tout-puissant du même réalisateur. L’idée de l’arche annonçait un bon sujet, malheureusement ce film est vide comme un carême. On se retrouve devant un déluge de bons sentiments, de niaiseries et même de leçons de morale. Et avec tout ce déballage, Evan tout-puissant en oublie d’être drôle. L’on nous sert un film de propagande évangélique, sans nuances, dont le message grossièrement religieux prend le dessus sur un humour inexistant. Le budget colossal pouvait présager quelque chose de bon, mais il n’en est rien. Par contre les effets spéciaux sont plutôt réussis, que ce soit pour les animaux, pour l’arche ou pour le déluge.

Le jeu des acteurs est tout simplement une caricature. Steve Carell veux faire le comique et se plante totalement. L’acteur est à des kilomètres de son très bon jeu dans Little Miss Sunshine. Morgan Freeman fait le minimum syndical, on se demande même ce qu’il est venu faire dans cette galère. Evan tout-puissant n’a rien à voir avec Bruce tout-puissant qui, certes, n’était pas exceptionnel mais qui avait au moins le mérite d’être drôle. Dommage que Jim Carrey n’ait pas accepté d’incarner Bruce une deuxième fois.

Bref : Evan pas puissant du tout et qui coule avec son arche.

Thibault Lebert

Les amours d’Astrée et de Céladon

Thibault Lebert

Éric Rohmer, réalisateur des contes de saisons ( Printemps / Hiver / Été / Automne), adapte une histoire d’amour de la littérature d’après Honoré d’Urfé : L’Astrée. Le metteur en scène de la nouvelle vague à l’habitude de faire des films lents. Celui là ne déroge pas à la règle.

Tout commence par une histoire d’amour entre un berger et une jeune bergère. Trompée par un prétendant , Astrée congédie Céladon. Désespéré, il se jette dans une rivière et est sauvé par trois belles nymphes.

Sur le papier, l’idée est intéressante ; à l’écran, elle laisse à désirer. Pour son film, Éric Rohmer s’est entouré de jeunes acteurs comme Andy Gillet, aperçu chez Anne Fontaine dans Nouvelle Chance, Cécile Cassel, Jocelyn Quivrin et Stéphanie Crayencour. Malheureusement, malgré la beauté du texte, les comédiens récitent leur texte avec platitude, sans mettre aucune émotion, comme un primaire le ferait avec un poème de Jacques Prévert. Le texte, pourtant, est magnifique et les dialogues modernes. Le terme "profondité" plairait d’ailleurs beaucoup à Ségolène Royal. Seul Rodolphe Pauly (le frère d’ Adrienne Pauly, qui a joué dans Merci pour le chocolat) est convaincant.

Certains apprécieront la patte Rohmer et d’autres, comme moi, seront déçus par la lenteur du film. Peut-être un problème de génération.

Le film est présenté au festival de Venise en compétition.

Thibault Lebert

Regarde-moi

Thibault Lebert

Gaumont, distributeur français, (Pars vite et reviens tard), donne sa chance à de beaux et de petits projets. Le premier film d’Audrey Estrougo en fait partie. Comme A la folie pas du tout de Laetitia Colombani, l’histoire se divise en deux parties. L’histoire se passe dans une banlieue parisienne à Colombes. D’un côté, on assiste à l’univers des garçons avec leurs code de conduite et leur vision du monde et de l’autre, ce sont les filles les héroïnes. Elles se déguisent afin de jouer aux garçons pour être épargnées. Cette frustration conduit à des maux tels que le racisme, la violence physique, l’envie, l’ignorance, le manque de communication et le rejet de soi. Tous ces thèmes sont abordés avec beaucoup de justesse. On sent que la réalisatrice connaît bien son sujet et qu’elle a enrichi le film avec des choses personnelles. La lutte entre les filles de couleurs opposées est poignante. L’image où Julie et Fatima s’échangent un regard est bouleversante.

Regarde-moi permet de confirmer le talent de Salomé Stévenin (Douches Froides) mais aussi de révéler le grand potentiel d’Émilie de Preissac.

Un film poignant.

Thibault Lebert

Rintintin

Thibault Lebert

Un an après avoir, de nouveau, fait aboyer Lassie, Hollywood poursuit sa grande série, en ressortant Rintintin du placard. Star incontournable d’antan, celui-ci n’a pas toujours eu la vie facile, notamment lorsqu’il était aux côtés de l’armée américaine, à la fin de la Première Guerre Mondiale. C’est ce que nous raconte le film de Danny Lerner, résolument enfantin et destiné aux plus jeunes d’entre nous.

Le film est simpliste et manque cruellement de consistance. Organisé en une succession de saynètes comme Rintintin triche au poker ou Rintintin se saoule au whisky, le long métrage mêle gags pas drôles, mise en scène plate et effets spéciaux ratés. On assiste à l’apothéose du cliché. Rien ne nous est épargné en terme de caricatures, de l’écoeurant cuisiner Thénardier à l’orphelin muet. Pathétique...

Rintintin nous donne des puces.

Thibault Lebert

Die Hard 4

Caroline Tab

J’adore Bruce Willis ! C’est le seul homme à pouvoir se prendre une pile de pont sur la gueule, une rafale de tirs d’un avion de chasse, une volée de voitures en flammes, un tir de magnum dans l’épaule et à garder le sourire.

Voilà, j’ai presque tout dit.

Ma vision est trop simpliste me dites vous ? Certes.

Non, en effet, Die hard, ça n’est pas que les prouesses sportives intergalactiques de Bruce Willis, même si peu s’en faut, mais il existe toutefois, cachée derrière le tumulte d’explosions et de cabrioles de l’ami Willis, une histoire !... enfin ce que l’on peut appeler une « histoire ». En deux mots : Bruce y joue le « toujours sur pied » lieutenant Maclane, appelé cette fois pour assurer la protection d’un jeune hacker dont les méchants veulent la peau. Un corpuscule frauduleux du FBI (les méchants) tente de mettre en déroute les institutions américaines, en enrayant tous les systèmes informatiques faisant fonctionner le pays, mais pour cela, extermine les hackers dérangeants au passage...

L’idée est sympa, non ? Ca colle à l’air du temps ! les « hackers », la maison blanche, le FBI ! on se croirait à la télé le dimanche soir et le lundi soir et le mardi soir aussi... enfin tous les jours de la semaine. Mais quand c’est trop c’est Tropico !(oui bon d’accord.) Le bruit de fond du film, c’est le bruit que je suis en train de faire en tapant ce message « tap taptaptaptaptap tap tap taptaptap » (vous l’avez ?)... et à un moment donné, quand on s’en rend compte, ça devient lourd. Franchement, ras-le bol des prouesses informatiques ! C’est bon, on ne voit plus que ça ! comme si le monde entier ne dépendait plus que d’un gros ordinateur vivant. (eh ben oui, me direz-vous ! eh ben non, zut, je vous répondrai ! vous voyez, y’a matière à discorder, à discuter ! je veux dire...)

En tout cas là, on touche le pompon parce que ce n’est pas du piratage de tapettes derrière des Machintosh roses ou bleus avec la connexion illimitée là, non non non, le méchant là, tout seul comme un grand (enfin avec quelques boute-en-train de son espèce), ben il nous fait déglinguer la signalisation routière en même temps, il fait disjoncter les centrales nucléaires, il brouille les satellites, il te fait démarrer ta voiture, etc etc... en plus !... il est beau. Faudrait pas nous prendre pour des cons là !

Enfin...(lol) voilà, à quoi on en arrive, à des films où les personnages sont la moitié du temps en train de taper sur des claviers entrecoupés par des scènes d’actions complètement disproportionnées par rapport à la source de leur déclenchement. (du genre « en cliquant « delete » je fais exploser la maison du voisin).

Voilà c’que j’en dis moi, mais bon, je ne vais pas épiloguer, parce que d’abord c’est déjà fait et puis en plus, y’a pas tant matière que ça, vu que malgré tout ce que je dirai, je sais bien que ce film plaît à tout le monde (ou presque allez). C’est comme ça, y’a pas photo, y’a des choses qui font partie du patrimoine mondiale et auxquelles on touche pas, c’est sacré ! Die hard avec Bruce Willis, ça en fait partie parce que tout de même allez il faut le dire... Ca le vaut bien ! ;-)

Caro

Hostel 2

Thibault Lebert

Hostel, premier du nom était glauque et nous faisait accepter la mort. Hostel - chapitre 2 commence exactement là où s’arrête le premier opus. On retrouve donc le personnage de Paxton, joué par Jay Hernandez, complètement traumatisé par son expérience.

Au lieu de se contenter de recommencer en mettant plus de victimes, comme le font la grande majorité des films d’horreur, Eli Roth garde ce qui avait fait le succès du premier sans le forcer, et ajoute une nouvelle dimension au récit. Il a mûrit et sa se voit. Il a su prendre conscience des erreurs du 1er opus afin de les corriger dans cette suite. Cette suite est bien plus travaillée, le gore est légèrement délaissé pour accentuer l’ambiance glauque et malsaine du monde dans lequel le réalisateur nous emmène.

L’histoire demeure inchangée. L’on retrouve avec plaisirs des personnages ayant plus de profondeurs que les précédents, des tortures toujours plus ingénues, et le réalisateur lève le voile sur la grande et terrifiante organisation sous un angle nouveau. En effet après un point de vue orienté vers le coté des victimes, Eli Roth nous offre la brillante idée de nous montrer les bourreaux du début jusqu à la fin afin de comprendre comment et pourquoi ils prennent du plaisir à tuer des innocents. L’on découvre le parcours de deux tortionnaires, à savoir comment ils achètent leurs victimes aux enchères, comment ils s’engagent par contrat avec la société qui organise le massacre. Leur évolution au fil de l’intrigue est assez intéressante à suivre, révélant qu’une personne des plus normales peut se révéler le pire des monstres si l’occasion lui en est donnée.

On peut noter que dans la pièce des trophées, la tête du réalisateur gît avec les autres. Stanislav Ianevski (Harry Potter et la Coupe de Feu) fait une apparition remarquée.

Eli Roth nous sert un plat bien saignant, ou l’être humain est du bétail vendu aux enchères. Les acheteurs n’ont plus qu’a découper vivants leurs victimes ou se faire un bain de leurs sang. Et ce monde c’est bien le nôtre ! Un film d’horreur, certes, mais aussi un drame et une réflexion sur la nature de l’Homme ! Une réflexion aussi sur le rapport que l’Homme entretien avec l’argent.

Half nelson

Thibault Lebert

Dans le jargon de la lutte, un ’half nelson’ est une prise par laquelle on immobilise l’adversaire et dont il est difficile, voire impossible, de se dégager. Ce titre est une métaphore symbolisant le fait d’être bloqué dans une position très inconfortable.

Les films qui montrent des enseignants sont souvent remplis de clichés, avec des situations totalement improbables, des classes silencieuses et attentives comme il n’en existe que dans l’imagination de quelques scénaristes.

Half Nelson échappe à la règle. On y voit des élèves endormis, inattentifs et les cours du professeur ressemblent parfois à ceux de Robin Williams dans Le Cercle des poètes disparus. Les rapports entre le professeur et ses élèves sont respectueuses mais chaleureux, où chacun considère l’autre comme un être humain, et non comme un pion sur l’échiquier virtuel de l’enseignement. La relation particulière qui se noue entre le professeur et l’une de ses élèves fait basculer le film dans un autre genre : on n’est plus dans l’observation d’un enseignant avec ses élèves, mais dans la narration d’une liaison qui pourrait être trouble, quelque chose qui ressemble à de l’amitié, où celui qui voudrait protéger est en fait le plus fragile. Beaucoup de tendresse transpire de ce film dont l’équilibre subtil peut basculer à chaque instant.

Ryan Gosling (La faille) et Shareeka Epps sont naturels, en symbiose, profondément humains et tellement attachants.

Un film poignant porté par la magnifique interprétation de Ryan Gosling, parfait en attachant professeur junkie et brillamment secondé par une nouvelle venue au cinéma, Shareeka Epps. Toujours sur le fil du rasoir, ce n’est qu’à la toute fin du film que vous saurez lequel des deux entraînera l’autre, dans les ténèbres de la dépendance ou la lumière de la rédemption.

Hot Fuzz

Caroline Tab

Pour se débarrasser d’un agent un peu encombrant car trop brillant, la police de Londres envoie celui-ci à Sandford, un petit bled paumé au fin fond de la campagne anglaise où à part quelques voleurs à la sauvette dans le seul et unique supermarché du coin, ne règne pas un taux de criminalité infamant.

Le sergent Nicholas Angel (Simon Pegg) débarque donc dans la petite bourgade de Sandford et dans un commissariat où végètent une dizaine de policiers tous plus aguerris au maniement de la blague grivoise qu’à celui du code de Police...

Angel, homme qui n’est pas à se laisser abattre, prend sur lui comme une mission de remettre un peu d’ordre dans ce commissariat et dans les rues de Sandford où se sont éteintes toutes velléités policières, laissant place à une certaine négligence.

Avec son coéquipier, le sémillant et dévoué Danny (Nick frost) (lol), il part à la chasse des quelques infractions encore répréhensibles à Sandford : vols à la tire, excès de vitesse, usage d’alcool par des mineurs. Angel redonne un peu de raison d’être à ce petit commissariat à la dérive...

Mais voilà qu’une série d’accidents mortels s’abat sur Sandford ! Angel est persuadé qu’il s’agit de meurtres, mais ses coéquipiers, eux, repoussent avec une certaine résignation son hypothèse, mus par ce qui ressemble plus à un consensus qu’à une profonde réflexion...

Hot Fuzz est une excellente comédie policière : la situation de départ installe un décalage des plus hilares entre le sergent super-formé et l’équipe locale de bras cassés.

Le scénario est très bon, servi par de très bons acteurs, certes un peu moins glamours que talentueux, dont Simon Pegg qui endosse vraiment bien le rôle du sergent que « rien ne décourage ». Il a une espèce de statique et de mimiques à la Mister Bean qui confère à son jeu une très grande force comique ! Il est génial !

La réa est rythmée, ça fuzzzz ! Les gags sont de la lignée des « y’a-t-il un pilote » en bien moins cons et moins gratuits et avec une histoire qui tient la route en plus !

Allez, un petit bonus pour donner envie d’aller le voir : Le dénouement est un vrai bouquet final, et Bruce Willis, mieux ! Keanu Reeeeeves ! (voir le film pour plus d’explications) n’ont plus qu’à aller se rhabiller !

Courez voir ça ! Vous passerez deux très très bonnes heures !!

Bizzzz et bons cinés !

Caro

Je déteste les enfants des autres

Thibault Lebert

Anne Fassio, qui réalise ici son tout premier long-métrage aurait pu s’abstenir de nous faire du réchauffé, thème déjà abordé l’année dernière avec la comédie Nos jours heureux où se retrouvaient des gosses avec leurs moniteurs de colonies de vacances. On pense aussi à Nos enfants chéris où des amis passaient leurs vacances avec leurs progénitures et à Demandez la permission aux enfants qui montrait des gosses insupportables. Les personnages sont tous stérotypés, il y a donc le couple idyllique à l’appétit sexuel insatiable -et bruyant, heureux parents d’un charmant petit dernier qui hurle toutes les nuits, la « célibatante » fière de l’être mais à l’affût de tout mâle en mal de séduction, la mère en rupture de couple, dépassée, qui n’assume plus. Sans oublier les enfants de tous ceux-là que l’on aurait bien envie de gifler par moments ou d’étrangler, juste un petit peu !

Flirtant constamment avec le mauvais goût en faisant fumer des joints à tout le casting, y compris des enfants de six ans, on en finit par détester finalement plutôt les parents irresponsables que des enfants.

Toutes les scènes sont convenues et les gamins ne sont pas naturels devant la caméra. Il n’y a vraiment que Elodie Bouchez qui surnage dans cette petite comédie dramatique.

Entre les enfants capricieux, odieux et des parents incompétents ou tout simplement idiots, la pseudo comédie vire au cauchemar durant près d’une heure trente ! Beaucoup de vérités, mais aussi beaucoup d’exagérations dans cette comédie qui démontre qu’il vaut mieux ne pas se regrouper en familles pour passer des vacances heureuses. Je déteste les enfants des autres est finalement qu’une comédie très stéréotypés, avec ses clichés et ses nombreux défauts.

Dérive mortelle

Thibault Lebert

D’anciens copains se retrouvent sur un Yacht pour une petite croisière en plein milieu de l’océan. Comme ils veulent se baigner, ils sautent tous à l’eau. Mais malheureusement pour eux, ils ont oublié de sortir l’échelle pour remonter sur le bateau. Ils sont coincés dans l’eau et le drame commence... On devine à l’avance ce que l’histoire nous réserve. Les personnages sont tristement caricaturaux : le séducteur qui n’a pas sorti l’échelle et se sent coupable, le médecin, le couple de parents très amoureux qui ont laissé leur bébé à bord et évidemment l’inévitable blonde conne comme ses pieds. A chaque bonne idée (ou pas), la blonde surexcitée fait capoter le projet. Quand ils arrivent à atteindre un téléphone portable sur le bateau, la blonde est tellement excitée qu’elle se jette dessus et le fout à la flotte. Ou bien lorsqu’ils décident de faire une corde avec leur maillot de bain pour remonter sur le bateau, elle ne veut pas retirer son petit bikini de peur d’avoir trop froid.

Les acteurs ne sont pas convaincants, leur jeu est plat au point que l’on espère qu’ils se noient tous très vite. Les paysages, les vue de l’océan et les prises sous marines sont bien filmés et offrent une belle esthétique.

Le cinéaste allemand Hans Horn réalise cette suite d’Open Water et arrive à relever le défi de l’unité de lieu et de l’absence de rebondissements possibles. Une fois largués dans l’eau froide, on assiste donc impuissant à la mort progressive de ces jeunes totalement inconscients. Le tout devient morbide, comme de regarder un accident sur le bord des routes. Sa mise en scène crée une tension véritable.

La fin tombe à plat, trop hollywoodienne. (spoiler : à lire si vous voulez en savoir plus [1])

Ce film part à la dérive dans des profondeurs abysales.

Thibault Lebert

Cherche fiancé tous frais payés.

Thibault Lebert

Alexandra est jeune, attirante et sociable. Alors qu’elle s’apprête à rejoindre sa mère en Bretagne pour l’été, celle-ci lui apprend qu’elle a également invité son ex, accompagné de sa nouvelle petite amie. Ulcérée, Alex menace de décliner l’invitation. En rentrant dans un café, elle croise un jeune comédien et lui propose de « jouer » son fiancé pendant les vacances. Elle l’invite donc pour quelques jours en Bretagne dans la maison familiale afin de rendre jaloux son ex, kiné aux mains d’or et à l’humour de plomb.

Le film reprend, (une fois est une coutume !), les thèmes de l’amour et de l’argent, omniprésents dans les comédies françaises depuis près d’un an. Il est vrai que ce film possède un scénario étrangement plus que similaire à celui de Prête-moi ta main d’Éric Lartigau, sorti en novembre 2006. Il semblerait que ce film ait été écrit avant mais la réalisatrice a connu des problèmes de montage avant de trouver un accord avec la distribution.

Dès le départ en vacances, nous sommes entièrement dans un autre scénario. Les images de la Bretagne sont fort belles malgré les quelques micros qui apparaissent à l’image. Les comédiens semblent s’être bien amusés et sont plutôt bons. Alexandra Lamy, pourtant convaincante dans le récent On va s’aimer, est, quant à elle, peu crédible et ce n’est pas sa maigre filmographie qui justifiera le contraire. Mathias Mlekuz joue comme toujours le beauf à l’état pur après Nos enfants chéris, L’américain et Qui m’aime me suive. Isabelle Gélinas en soeur coincée et qui se laisse un peu aller est surprenante. Gilles Gaston Dreyfus, Bruno Salomon, Claudia Cardinale et Jean Dujardin complètent la distribution.

De la bonne humeur, de l’humour, des sentiments, de l’amour, un peu de fraîcheur et un avant-goût de vacances, la comédie sentimentale attendue, laisse la place progressivement à une comédie douce-amère et à un drame familial qui se laisse voir avec le sourire.

Thibault Lebert

Roman de gare

Thibault Lebert

Depuis Les Misérables les scénarios et le succès public semblaientt bouder Claude Lelouch et a juste titre. La claque médiatique et publique de son dernier né a été donc plutôt bénéfique. Claude Lelouch nous offre un thriller plaisant.

Qui sommes nous ? Que croyons-nous que nous sommes ? Comment croyons-nous que les autres nous perçoivent. Comment les autres nous considèrent-ils ? Quelle est notre place dans la société ? Doit-on accepter notre destin ou faire en sorte de le modifier ?

Comme dans un roman de gare l’on retrouve de nombreux genres : histoires d’amour, intrigues policières avec des rebondissements, des ficelles grosses comme des camions et des femmes fatales etc. Le scénario est donc très réfléchi et mêle le film dans le roman. Le film, très littéraire, s’amuse sérieusement à confondre, et à renouveler, comme une schizophrénie en chaîne, les situations et les caractères. Chacun tente de jouer son rôle mais semble dépassé par les évènements, souvent anodins. C’est ainsi que se forme l’imagination d’un écrivain, qui puise dans un lieu, parfois aussi inexpressif qu’une gare, un incident quotidien, le fruit de ce qui sera l’élément moteur de sa trame narrative. Tous les ingrédients du bon polar sont réunis, avec ce qu’il faut de fausses pistes, de rebondissements et de final inattendu. L’histoire nous tient en haleine dès le départ et le réalisateur joue constamment au chat et à la souris avec le spectateur. Tout est oppressant, on ne sait jamais qui est qui comme dans le futur livre que le nègre de Judith Ralithzer écrit.

Dominique Pinon s’affirme enfin comme un acteur majeur. Il est parfait dans un rôle ambigu où il pourrait endosser plusieurs identités différentes. Cet acteur atypique surtout connu pour ces rôles chez Jeunet et Caro ou dans des petits films d’auteur, est rarement en tête d’affiche. Il est éblouissant et fait preuve d’un charme inattendu ; on aimerait le voir ainsi un peu plus souvent dans des premiers rôles. Fanny Ardant est d’une présence remarquable avec une voix toujours aussi envoûtante. L’actrice a su nous épater en rendant son personnage un peu victime, un peu manipulateur mais touchant. La nouvelle actrice Audrey Dana a un talent très prometteur. Elle irradie totalement l’écran et effectue là, un début à l’écran tout bonnement fascinant. Rien à dire pour tous les seconds rôles tous parfaits : Myriam Boyer, Zinedine Soualem, Michèle Bernier, Serge Moati et Bernard Weber.

En s’interrogeant constamment pour savoir qui dit la vérité ?, qui ment ?, l’on arrive à la scène finale sans s’en apercevoir.

Thibault Lebert

Steak

Thibault Lebert

Eric et Ramzy ont vraiment la manie de massacrer des sujets en or : ici, la dénonciation du paraître au sein de notre société. Après les affligeants Double zéro et Les Daltons (qui avait le potentiel nécessaire à une bonne et franche rigolade) voici Steak. On pensait avoir vu le pire avec Les daltons. Oui, Eric et Ramzy ont réussi à faire encore pire. Ils avaient tout pour faire un film drôle, unique mais ils se ratent complètement. Au lieu d’en faire une oeuvre hilarante, le réalisateur Quentin Dupieux nous présente un long-métrage vraiment glauque, affligeant, et sans aucun intérêt. La première scène est vraiment révélatrice de l’esprit du film, tout simplement glauque. On ne rit vraiment pas une seule fois dans le film.

Malheureusement desservis par un scénario d’une minceur extrême et des gags pas drôles, Eric et Ramzy persistent dans leurs personnages de benêts naïfs et se font rire eux-mêmes. Habituellement drôles dans la série H, ils sont vraiment pathétiques. Leurs scènes sont apparemment toutes improvisées et cela ne leur réussit vraiment pas. On les préfère vraiment dans des comédies annoncées comme telle et non dans une comédie qui se dit satirique.

Certes il y a une réelle prise de risque avec un univers très original. Mais à part ça, rien, les quelques tentatives de gags sont ratées. La fin arrive par surprise alors qu’on se demande quand le film va t-il enfin commencer...

Steak est un steak hachié !

Thibault Lebert

Gomez contre Tavares

Thibault Lebert

Le premier volet intitulé Gomez & Tavarès ne révolutionnait en rien le cinéma. Pioché dans divers films tel que L’arme Fatale, Taxi et Les Ripoux, cela en faisait un divertissement plaisant à défaut d’un bon film.

Pour cette suite, Gilles Paquet-Brenner (UV) est épaulé par Cyril Sebas à la réalisation. Entre l’humour inexistant (à part pour la chorale de détenus qui est géniale), un scénario frisant le ridicule et les courses poursuites banales, ce film ne vaut pas le détour. Gilles Paquet-Brenner est meilleur à la réalisation de films mystérieux comme UV que de grosses comédies.

On retrouve le duo Titoff, qui joue comme ses pieds et Stomy Bugsy, meilleur chez Onteniente. Et l’on s’appercoit qu’il n’ont toujours pas pris de cours de théâtre ou de jeu.

Le nouveau venu est Jean Benguigui qui remplace Jean Yanne décédé entre temps. Il arrive même à voler la vedette aux deux héros.

De jolies filles et de belles voitures n’ont jamais suffi à faire un bon film. Un film aussi tôt vu aussitôt oublié. Un film qui sent bon le bidet.

Vent Mauvais

affiche Vent mauvais JONATHAN ZACCAI , AURE ATIKA , BERNARD LE COQ Interprètes : JONATHAN ZACCAI , AURE ATIKA , BERNARD LE COQ , FLORENCE THOMASSIN , GUILLAUME VIRY , SAID SERRARI , JO PRESTIA , AXELLE ABBADIE , AMANDINE MAUDET , DIDIER AGOSTINI

Olivier bruaux redacteur en chef www.cinephoto.fr www.ilovecinema.fr

Un film drôle qui vous embarque au loin par son léger souffle d’ironie et de réflexion sur les conditions de vie dans les bleds reculés. "Tout vient à point à qui sait attendre", même les combines douteuses, l’amour, l’argent et le succès. Encore faut-il être malin et ne pas tout demander en même temps : le beurre, l’argent du beurre et la crêmière. Espérons que la brise du succès portera le film en trouvant un public mérité.

Oli

2e avis Thibault Lebert

Pas vraiment un polar, pas un thriller, et pas non plus une étude sociale. Mais un peu de tout ça à la fois. On pense aux romans de Simenon pour l’ambiance un peu lugubre des bords de mer hors saison. Dense et léger à la fois, ce film original est un petit bijou, une étoile filante désinvolte dans le ciel trop convenu des productions françaises. La réalisation de Stéphane Allagnon nous offre un polar social. Le scénario et les dialogues sont très bien écrits, le caractère des personnages est bien exploré et exploité efficacement. On ne sait pas vraiment d’où viennent les protagonistes ni trop où ils vont à la fin, mais on suit leur parcours avec intérêt et curiosité, et une part de mystère qui entoure un peu le tout. Portant une intrigue chabrolienne, l’histoire offre un regard ironique et attendrissant sur les personnages.

Jonathan Zaccaï, incarne avec une intensité rare le rôle principal. Il apporte toute la nonchalance, le manque d’illusions mais aussi l’humour qui fait que Franck a atterri là. Aure Atika, la gérante d’hôtel insatisfaite de son ordinaire mais jamais battue, et Bernard Le Coq, brigand de l’industrie moderne dans toute sa splendeur, sont tous les deux très bien, tout comme la trop rare Florence Thomassin et sa voix si douce de petite fille.

A aucun moment, les personnages ne sont jugés ; l’auteur ne prend pas parti et il n’y aucune leçon de morale. Chacun fait ce qu’il peut avec ce qu’il a, et est seul face à sa conscience, le reste n’a finalement que peu d’importance.

Enfin, les côtes de la Manche et la région de Coutainville sont magnifiquement filmées et mises en valeur à travers la photo du film très réussie.

Un premier film abouti avec beaucoup d’élégance.

Thibault Lebert

Boulevard de la mort

Sélection Officielle en compétition au Festival de Cannes 2007.

Interprètes : KURT RUSSELL , ROSARIO DAWSON , JORDAN LADD , ROSE MCGOWAN , SYDNEY POITIER , QUENTIN TARANTINO , ZOE BELL , OMAR DOOM , VANESSA FERLITO , DAVID KAUFBIRD

1er avis Olivier bruaux redacteur en chef www.cinephoto.fr www.ilovecinema.fr

Comme à son habitude, Quentin Tarantino se montre iconoclaste, respectueux dans son incroyable irrévérence chronique, ce qui fait encore une fois tout l’intérêt et la beauté de son cinéma. La question de savoir s’il ne s’enferme pas dans un genre multi-culturel se pose tout de même. En effet, Boulevard de la mort n’échappe pas a un certain nombre de poncifs et tours de passe-passe réducteurs et semble vouloir a tout prix imposer son rythme, peu importent les longueurs. Le résultats reste convenable, hillarant dans ses dialogues de bas-etage. Le final est grandiose et, baignant le suspense dans un bouillonant bain musical, Tarantino signe une superbe chasse à l’homme bourrée de progestérone...

Ce n’est pas le meilleur Tarantino mais Tarantino reste tout de même le meilleur donneur de leçon de cinema.

2e avis Thibault Lebert

Boulevard de la mort est le nouveau film de Quentin Tarantino. Alors forcément, on demande à voir. Ok c’est du Tarantino, mais franchement on a connu beaucoup mieux que ce long-métrage qui met beaucoup de temps à démarrer. De vagues bribes d’intrigue sont légèrement suggérées et aussitôt abandonnées. Le réalisateur tourne à vide.

Certes on reconnaît sa marque de fabrique par quelques scènes époustouflantes de poursuites mais noyées dans un flot de paroles ineptes ; une surenchère de gros plans sur les pieds et les fesses des filles ; une absence totale de psychologie des personnages. Ces discussions, qui parfois renforcent la crédibilité de l’histoire, sont malheureusement souvent en trop et inutiles, et finalement rendent le spectateur étranger aux personnages. Qui soutenir ? Le tueur psychopathe ou les jeunes pouffiasses qu’il essaie de tuer ?

On assiste plus ici à un hommage appuyé et surligné aux séries B-Z des années 70, kitschs et stupides à souhait, qu’à un véritable film. D’ailleurs l’histoire est ici minimaliste : des nanas parlent de sexe, boivent puis affrontent un sérial killer de la route et ceci deux fois dans le même film. Les seuls passages mémorables sont l’accident et la course-poursuite de fin en voiture.

Tarantino s’est fait plaisir à filmer de belles filles et des poursuites de bagnoles. Il a juste oublié d’écrire le scénario...

Beaucoup de blabla et un peu d’action. Tarantino en excellent metteur en scène fait très fort sur la forme, mais sur le fond son film est d’un vide abyssal.

Thibault

Cœurs perdus

Thibault Lebert

Interprètes : JOHN TRAVOLTA , JAMES GANDOLFINI , JARED LETO , SALMA HAYEK , SCOTT CAAN , LAURA DERN , MICHAEL GASTON , BRUCE MACVITTIE , DAN BYRD , ANDREW WHEELER , ALICE KRIGE , DAGMARA DOMINCZYK , JOHN DOMAN , BAILEE MADISON , ELLEN TRAVOLTA , JASON GRAY-STANFORD , SAM TRAVOLTA , JAMES MARTIN ROBERTS , KRISTIAN TRUELSEN , CHRISTA CAMPBELL , MARC MACAULAY , TODD TERRY , STEVE MAYE , SHANNON MURPHY , MICHAEL RISPOLI

Voici une nouvelle approche de la triste histoire de ce couple de tueurs en série qui sévissait aux USA, il y a plus d’un demi-siècle, et dont l’homme séduisait, épousait, dépouillait et tuait des femmes seules, veuves divorcées ou vieilles filles, avec la complicité de sa compagne sanguinaire. Une sorte de Bonnie and Clyde particulièrement sombre.

Si le film est sans surprise, il est fait avec beaucoup de maîtrise et d’élégance. Le travail sur la photo, les costumes et les décors apportent une belle ambiance et porte un scénario convaincant où l’on ne s’ennuie pas une minute. L’on glisse d’une temporalité à une autre grâce à un montage fluide et élégant où l’histoire se raconte selon plusieurs points de vue et niveaux de flash-back.

L’atout majeur du film reste la distribution. Aucune faute de goût. Les acteurs correspondent tous parfaitement au rôle qu’ils incarnent. John Travolta et James Gandolfini forment un beau duo et avancent dans un mouvement symétrique à celui du duo de criminels. John Travolta, sombre et solitaire en policier incapable d’exprimer ses émotions propres, est convaincant. Le couple meurtrier formé par Jared Leto et Salma Hayek est impressionnant de conviction et de vérité. Le personnage de Martha Beck est le coeur saignant d’une spirale dramatique, manipulant et transformant son amant en pantin meurtrier. L’actrice n’a jamais été aussi monstrueuse et machiavélique, c’est le pire rôle qu’elle n’ait jamais eu, mais elle y est parfaite. Tous deux font froid dans le dos.

Un polar classique dans le style film noir des années 50.

Thibault

Une vieille maîtresse

Thibault Lebert

Interprètes : ASIA ARGENTO , FU’AD AIT AATTOU , ROXANE MESQUIDA , CLAUDE SARRAUTE , YOLANDE MOREAU , MICHAEL LONSDALE , JEAN-PHILIPPE TESSE , SARAH PRATT , AMIRA CASAR , LIO. , ANNE PARILLAUD

Une vieille maîtresse raconte en 1835 l’histoire de Ryno de Marigny qui est sur le point d’épouser la jeune et pure Hermangade après avoir décidé de rompre avec sa vieille maîtresse Vellini et d’oublier ainsi une décennie de passion amoureuse. Le beau Ryno de Marigny est un coureur de jupon qui a installé dans la durée une relation passionnelle sur le mode attraction - répulsion avec sa vieille maîtresse.

Bien que très inspiré du style des Liaisons dangereuses, l’oeuvre de Breillat, tirée du roman de Jules Barbey d’Aurevilly, s’en éloigne ici considérablement, et cela n’est pas sans jouer en sa défaveur. Il s’agit de ce qu’il est coutume d’appeler un film de costume. Sauf qu’avec Catherine Breillat, fidèle à elle-même, l’on retrouve quand même pas mal de scènes sans aucun costume !

Misant sur un casting audacieux, peu connu du grand public (si l’on excepte Yolande Moreau et bien sur Asia Argento) et sur une histoire d’amour contrariée, la réalisatrice pensait signer une oeuvre atypique et prenante inspirée de l’oeuvre de Laclos tout en créant des personnages originaux et hauts en couleur.

Le début puis l’histoire racontée par Fu’ad Ait Aattou pouvaient laisser espérer le meilleur. Dans la forme le film est très classique et souffre d’une mise en scène très statique.

Les acteurs semblent lire leur texte. Il n’y a aucune spontanéité dans les dialogues. Claude Sarraute devrait rester aux cotés de Laurent Ruquier et ne plus en partir tant elle est risible, avachie et bredouillant un texte qu’elle ne semble pas comprendre. Seuls Yolande Moreau, Michael Lonsdale semblent concernés. Une lumière à signaler toutefois dans ce sinistre tableau, le jeune Fu’ad Ait Aattou qui allie beauté trouble et insolence d’un talent prometteur.

Ce film ressemble plus à un mauvais porno. A part l’ennui, il n’apporte pas grand chose au spectateur.

Thibault

88 minutes

Thibault Lebert

Interprètes : : AL PACINO , ALICIA WITT , AMY BRENNEMAN , LEELEE SOBIESKI , BENJAMIN MCKENZIE , DEBORAH KARA UNGER , WILLIAM FORSYTHE , NEAL MCDONOUGH , STEPHEN MOYER , MICHAEL EKLUND , MICHAL YANI , BRENDAN FLETCHER

Entre fausses pistes et appels sur portables incessants, Jon Avnet signe là un thriller moyen. Une course contre la montre, non pas à 88km/h mais à une vitesse à l’échelle humaine. Le puzzle se construit, accompagné de l’homme qui regarde sa montre portable à la main, avec beaucoup de réflexion, le tout mijoté avec un peu d’action. Un film bien dosé mais avec un final un peu trop classique.

Un héros avec un compte à rebours programmé vers sa mort est maintenant une habitude depuis la série télé à succès 24 Heures Chrono. Pas de surprise donc. L’intrigue est un peu tarabiscotée. Une demi-douzaine de meurtriers potentiels sont présents, les fausses pistes et les rebondissements sont attendus et arrivent quand il faut. Jon Avnet en bon producteur et réalisateur d’Hollywood fait son boulot pépère et sans éclat. Depuis Le silence des Agneaux et Seven, les scénaristes ont du mal à se renouveler et aucune histoire de serial killer originale n’a vu le jour depuis.

Al Pacino possède un charisme tel qu’il peut jouer dans tout et n’importe quoi en arrivant même à donner de l’intérêt à un long-métrage dont l’intrigue est franchement très convenue, largement tirée par les cheveux, mais assez prenante toutefois. Leelee Sobiesky n’est pas crédible. Quand on pense qu’avec un peu plus d’imagination et une meilleure mise en scène, le film gagnerait facilement en cohérence et en rythme.

Un petit air de déjà vu, mais qui fait passer un bon moment.

Thibault

Notes

[1] La mère de famille survit. On allait pas laisser le bébé orphelin dans un film américain.

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