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A vif de Neil Jordan

dimanche 30 septembre 2007, par Fred, Thibault Lebert


Voir en ligne : Photos de Jodie Foster pictures

Synopsis

affiche A vif Neil Jordan the brave one poster Jodie Foster, Terrence HowardErica Bain a trouvé dans les rues de New York son domaine d’élection. C’est là qu’au fil de ses longues marches, elle recueille les sons et les histoires vécues qui alimentent son émission radiophonique "Street Walk". Le soir, elle rejoint l’homme de sa vie, son fiancé David Kirmani. Mais, une nuit, le couple est sauvagement agressé aux abords de Central Park ; Erica, grièvement blessée, a en outre la douleur de perdre son compagnon. Erica se remet lentement de ses blessures, mais non de la perte de David. Pire, la ville qu’elle aimait tant lui inspire désormais une profonde angoisse. Ses lieux les plus familiers, les plus accueillants, lui sont devenus aussi étranges qu’inquiétants. Erica décide d’agir contre cette peur qui menace sa raison. Elle s’achète une arme. Elle tue une première fois, en état de légitime défense, puis une deuxième fois alors qu’elle aurait pu se mettre à couvert. La peur qui la paralysait depuis des semaines, s’envole du même coup, cédant la place à une obscure et indéfinissable pulsion. A chaque fois qu’elle tue un nouvel agresseur potentiel, Erica a le sentiment d’occulter un peu plus son drame, de remonter le fil du temps, de ramener David à la vie. La population suit avec une fascination horrifiée les exploits de ce mystérieux "justicier", et le lieutenant du NYPD Sean Mercer finit par soupçonner Erica, avec laquelle il a noué une étroite relation...

L’avis de Thibault

Thibault Lebert

La vengeance est un plat qui se mange froid.

Le réalisateur Neil Jordan, à qui l’on doit Entretien avec un vampire, nous livre un thriller psychologique vu et revu sur le thème de la vengeance d’une femme. Son mari a été tué. Que faire ? Elle applique simplement la loi du Talion. Erica flingue sans scrupules. On souffre avec elle sans être pleinement convaincu car on imagine mal une personne se venger comme elle le fait avec autant de facilité. Le premier meurtre est traité différemment, non comme le départ d’une vengeance sanglante mais comme la mise à l’écart de l’héroïne, sa traque, ses blessures sublimées par un ou des actes qu’elle ne contrôle plus.

L’enquête policière est vraiment très conventionnelle et le personnage du policier est assez stéréotypé. La scène finale n’apporte rien à la réflexion que voudrait apporter le film. De plus, elle est tellement prévisible dans sa logique pour aller jusqu’au bout de la vengeance. Les longueurs prennent sur le film. Le spectateur est plongé dans un scénario plat, plus que convenu, et totalement irréaliste au vu de la succession des évènements.

Heureusement que Jodie Foster et Terrence Howard sont d’excellents acteurs et sauvent un film bien réalisé au passage.

Le film de Neil Jordan, n’innove pas sur un thème mainte fois abordé. Immoral jusqu’à son terme.

L’avis de Fred

Une volée de bois vert ! Voilà ce que ce film se prend par les critiques presse. Nos chers journalistes hexagonaux s’offusquent presque tous du thème abordé et de la façon dont il est traité. Apologie de l’autodéfense et de la vengeance ou les montrer pour mieux les combattre ? Il est vrai qu’à la vision du film on ne connaît pas trop les intentions du scénario. Il faut faire abstraction de la polémique et prendre le film comme l’histoire forte d’une femme meurtrie, ne pas la juger mais ne pas l’excuser non plus. Juste voir l’histoire d’une personne détruite. A partir de là A vif reste ce qu’il est : un excellent thriller.

La mise en scène de Neil Jordan, qui change encore de registre après une filmographie déjà très éclectique, est puissante. D’entrée les vues de New York, différent de ce que l’on voit d’habitude, couplées à la voix off de Jodie Foster, apportent une sorte de mystère à l’histoire et une ambiance particulière. Les scènes de violence, très dures, sont filmées avec brio et alternent parfaitement avec les scènes intimistes, sobres et émouvantes. Tout cela est formidablement mis en image par la superbe photo du français Philippe Rousselot qui signe ici un travail remarquable. Chaque plan, même le plus sombre, est d’une grande beauté visuelle. La très belle musique de Dario Marianelli ne gâchent rien au plaisir des oreilles.

Pour l’interprétation je ne suis pas objectif, Jodie Foster faisant partie des actrices cultes qui m’ont toujours fascinées (telles Meryl Streep, Julianne Moore...). C’est peut être aussi la raison pour laquelle j’aime le film. Mais peut être pas seulement, je l’avais trouvé très bonne dans Flight Plan alors que le film n’était pas terrible. Bref ici comme toujours elle est formidable. Elle exprime avec talent et une grande émotion la descente aux enfers de Erica. Si on n’explique pas ou n’excuse pas ses actes, on arrive pas non plus à la détester. Terrence Howard est lui aussi très convaincant et très sobre, un beau face à face.

Si A vif est un film qui apporte la controverse et la polémique, c’est certainement justifié. Le sujet est ambigu et dérangeant. La morale du film est pour beaucoup "nauséabonde" et "indéfendable". Mais les critiques acerbes se sont arrêtés là et personne ne parle plus alors objectivement des qualités techniques et de mise en scène du film et de l’interprétation. C’est dommage car sur ces plans là le film est très réussi et mérite d’être défendu. Chacun interprète alors le scénario à sa façon et il est vrai qu’on peut alors se poser quelques questions face à sa conscience. La levée de boucliers prouve aussi peut être que finalement le film a réussi son pari : mieux dénoncer la violence qu’il montre pour pouvoir mieux la combattre ? En tout cas une histoire forte pour un film fort dont on ne sort assurément pas indemne.

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Fiche technique

Réalisation : Neil Jordan

Casting : Jodie Foster, Terrence Howard, Naveen Andrews, Mary Steenburgen, Jane Adams, Nicky Katt et Larry Fessenden

Genre : Thriller

Scénaristes : Bruce A. Taylor, Roderick Taylor, Cynthia Mort

Directeur de la photo : Philippe Rousselot

Compositeur musique originale : Dario Marianelli

Nationalité : Américaine

Durée : 122 min.

Année de production : 2007

Date de sortie France : 26 Septembre 2007

Sortie USA : 14 septembre 2007

Interdit aux moins de 12 ans

Titre original : The Brave One

N° de visa : 118853

Site web : http://www.thebraveone.com

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