mercredi 20 septembre 2006
Mardi 11 septembre 2001 appartient à ces jours où les habitants du monde occidental dans leur grande majorité savaient où ils se trouvaient.
Dans la première demi-heure, New York City se réveille sous un ciel limpide. Tout est calme en ce matin ordinaire de ce début de l’automne. Les images sont très belles. Les lumières évoquent le bonheur du quotidien. Ce calme avant la tempête - le film commence quelques instants avant le crash fatal - est très émouvant, tout doux, vraiment serein. L’ordinaire semble ralenti. Cette réalisation souligne qu’avant l’événement tragique, tout va bien. Malheureusement, après, la ville américaine bascule en Enfer (odeurs épouvantables, bruits inimaginables, fumées suffocantes). Puis, une ombre gigantesque surgit. Une secousse violente bouscule la vie tranquille. L’incompréhension, la panique et, enfin, la terreur précédant une désorganisation sans nom et sans précédent se lisent sur les visages. Une vraie frayeur envahit le spectateur qui anticipe forcément : on connaît la fin. Alors que tout commence normalement (l’alerte du jour est verte), deux policiers du PAPD vivent mardi 11 septembre 2001 la pire journée de leur vie. Cette première demi-heure est magnifique : émouvante, parfaitement réalisée. Les évènements s’enchaînent comme une lettre à la poste. Le casting laisse présager un grand film historique. Malheureusement, Oliver Stone réalise un film outrageusement narratif et très linéaire. Ce dernier point est dû à la réalité du sujet. Cependant, même les flash-back n’atténuent pas le phénomène. Le film devient trop grandiloquent passé l’effondrement de la première tour. Par exemple, Will Jiméno voit le Christ à deux reprises alors qu’il se meurt. À l’écrit, le ridicule du passage ne ressort pas de manière évidente. Mais, à l’écran, j’ai trouvé que la réalisation et les dialogues rendaient la scène risible. L’instance sur le cercle familial et la religion devient vite insupportable. C’est vrai, les valeurs américaines tournent autour du foyer et de la spiritualité beaucoup plus qu’ailleurs. Dans World Trade Center, il ne s’agit plus de la culturel propre à une Nation. C’est de l’overdose. Oui, un attentat terroriste quel qu’il soit, qu’il soit revendiqué par l’IRA ou Al-Quaïda est un acte barbare. Tous ces gens sont morts avec la trouille au ventre. Étant monté en haut de l’une des tours, j’affirme sans trop m’avancer que la situation a du être horrible au-delà de l’imaginable. Les réalisateurs américains, Oliver Stone en tête (JFK), savent parler de leur histoire contemporaine (la guerre de Corée dans Mash, celle du Vietnam dans Good Morning Vietnam). Mais, il arrive un moment où utiliser l’expression anglo-saxonne « too much » devient la seule à pouvoir décrire fidèlement World Trade Center.
Genre : Drame Historique
Nationalité : Américain
Réalisation : Oliver Stone
Casting : Nicolas Cage, Michael Pena et Maria Bello
Durée : 135 minutes
Année de production : 2005
Date de sortie : 20 Septembre 2006
N° de visa : 115 673
Budget : 63 millions $
À lire : la déclaration d’Oliver Stone au Festival de Deauville 2006.
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