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Two Lovers de James Gray

samedi 6 décembre 2008, par Olivier Bruaux, Thibault Lebert


Voir en ligne : www.ilovecinema.tv La nouvelle télé du 7e art

Two Lovers de James Gray
- avec : Joaquin Phoenix, Gwyneth Paltrow, Vinessa Shaw
- Durée : 110 min. | Genre : Drame
- Date de sortie : 19 novembre 2008

Le saviez-vous ?

Olivier bruaux redacteur en chef www.cinephoto.fr www.ilovecinema.fr

Pendant la promotion du film, Joaquin Phoenix a annoncé qu’il souhaitait mettre un terme à sa carrière d’acteur pour ne plus se consacrer qu’à la musique. Alors effet d’annonce ou réalité ? Réponse au prochain film, mais Dieu ce que cet acteur manquerait aux cinéphiles...

Synopsis

New York. Leonard hésite entre suivre son destin et épouser Sandra, la femme que ses parents lui ont choisi ou se rebeller et écouter ses sentiments pour sa nouvelle voisine, Michelle, belle et volage, dont il est tombé éperdument amoureux. Entre la raison et l’instinct, il va devoir faire le plus difficile des choix...

La critique d’Oli

Olivier bruaux redacteur en chef www.cinephoto.fr www.ilovecinema.fr Malgré son titre un tantinet teinté de romantisme, Two lovers mérite que l’on aille au-delà en s’intéressant déjà à son affiche qui annonce la couleur. Il s’agit bien de deux amours pour un homme, l’histoire d’un trio amoureux appelé à se déchirer dans l’arène de sentiments séparant les protagonistes.

Gwyneth Paltrow Paris 2008 Two lovers James GrayJames Gray signe encore un film efficace, beau, romantique et formidablement interprété. Comment ne pas pleurer devant tant de beauté, de réalisme et de désir sincère ? Bien que changeant de registre, le réalisateur ne trompe pas et continue son portrait des familles américaines, ici juive, pour nous offrir un New York ordinaire, intimiste et loin des sentiers fantasmés de la City et des gratte-ciels. Les personnages sont prisonniers de la ville, de la famille et ses traditions communautaires et religieuses complexes.

Two lovers s’impose comme un hommage et une réussite artistique. On pense dès le début à Virginia Woolf et à The hours (je ne vous en dis pas plus...). Pour rendre hommage à ses maîtres tout en apportant sa patte, James Gray n’hésite pas à filmer le visage sublime de Gwyneth Paltrow entrecoupé de barreaux de fenêtre pour symboliser à la George Clouzot ou à la Orson Welles l’emprisonnement de son héroïne. Je vous fiche mon billet que cela n’arrivera pas dans Australia avec Nicole Kidman, présentée toujours en beauté. Entre déboires psychologiques et sentiments déchirants, l’histoire nous captive, nous prend à la gorge et nous offre un sublime panel d’acteurs avec un immense Joaquin Phoenix qui devrait connaître une nomination à l’Oscar du meilleur acteur. Sa performance est si chaotique, si juste et simple qu’il entraîne dans son sillage deux belles actrices sur les sentiers de la gloire, Vinessa Shaw et Gwyneth Paltrow. Toute star qu’elle est, la jolie blonde, oscarisée pour Shakespeare in Love, démontre un jeu sensible et envoutant.

Two lovers est l’un des plus beaux films de l’année, si ce n’est le meilleur.

L’avis critique de Thibault

Thibault Lebert

Après avoir signé Little Odessa ( 1994 ), The Yards ( 2000 ), La Nuit nous appartient ( 2007 ), James Gray change littéralement de registre en signant une histoire d’amour. Contre toute attente, ce n’est pas dans le polar, où il a fait ses armes, que l’auteur réussi son coup d’éclat mais dans le mélodrame. Et quel mélodrame ! Dans la ville de New-York, Leonard, jeune trentenaire suicidaire hanté par un amour de jeunesse, mène une vie morne entre le domicile de ses parents et la teinturerie familiale. Jusqu’au jour où, en quelques heures, il hésite entre suivre son destin et épouser Sandra, la femme que ses parents lui ont choisie ou se rebeller et écouter ses sentiments pour sa nouvelle voisine, Michelle, belle et volage, dont il est tombé éperdument amoureux. Entre la raison et l’instinct, Leonard est alors confronté à un choix cornélien, laquelle des deux le rendra le plus heureux, celle qui l’aime ou celle qu’il aime ?

On retrouve certains thèmes que James Gray affectionne. En effet, comme dans ses précédents films, la famille est au cœur de son sujet. Elle est présentée une fois de plus comme une entité à la fois aimante et oppressante. Ici, le héros retourne vivre chez ses parents. Au delà du trio amoureux, il y a donc une magnifique chronique familiale. L’inquiétude et l’amour des parents pour leur fils est palpable. Tandis que la peur se dévoile cette fois de manière inédite. Juste les affres de l’état amoureux que le réalisateur décline par petites touches sensibles : un texto qui tarde à venir, une fenêtre désespérément éteinte... La peur d’aimer et de ne pas être aimé en retour...

Leonard Kraditor se débat entre le poids des conventions (une rencontre amoureuse arrangée par ses parents), le regret d’un amour de jeunesse avorté pour raison médicale, la fascination pour l’amour destructeur (deux tentatives de suicide), le désir de plaire et de séduire et la passion sans contraintes. James Gray voit dans l’amour un départ vers un voyage aux multiples destinations, un voyage où désir, rêves et réalité se mêlent pour brouiller les pistes et perdre les voyageurs, un voyage dont jamais le but ultime ne sera atteint. Sous une lumière crépusculaire, James Gray sublime la banalité de l’amour, tout en instaurant une atmosphère très intimiste.

Joaquin Phoenix, avec ses airs de faux James Dean, est plus poignant que jamais. Il retranscrit avec beaucoup d’authenticité la douleur. Son personnage, terriblement romantique, maladroit et parfois limite autiste est des plus émouvants. On le dit maniaco-dépressif et il n’est qu’incertain, immature et assoiffé d’amour. Sa prestation est juste hallucinante. L’acteur a d’ailleurs de magnifiques scènes avec la charmante Gwyneth Paltrow, qui n’aura que très rarement été aussi simple et juste. Elle montre toute l’envergure de son talent. Vinessa Shaw emporte l’adhésion par son charme naturel et la justesse de son jeu. Isabella Rossellini est magnifique dans un rôle tout en sobriété. La scène dans l’escalier est bouleversante.

James Gray trace les contours des différents visages de l’amour, celui avec un grand A, celui de la vie de couple, l’amour "barge" ou l’amour "suicide". Il signe ici une comédie sentimentale qui balance tour à tour entre le mélodrame, le thriller sentimental, la comédie de mœurs et le drame cornélien.

Avec seulement quatre films à son actif, il est certainement l’un des meilleurs réalisateurs américains actuel. Il est donc au sommet de son art avec Two Lovers, chef-d’œuvre à la sublime lumière crépusculaire, émotionnellement fort. Un drame amoureux intense et d’une puissance désarmante. Une œuvre singulière à la noirceur fascinante. Ses scènes d’amour à la fenêtre sont un passeport pour une nouvelle valse des prix d’interprétation, à n’en point douter.

Two lovers est l’un des plus beaux films de cette année Hollywoodienne, voire le plus beau.

A consulter sur www.ilovecinema.fr

- La critique de Luc Landfried

Fiche technique

Nationalité : Américaine

Réalisation : James Gray

Casting : Joaquin Phoenix, Gwyneth Paltrow, Vinessa Shaw, Isabella Rossellini, Moni Moshonov, Elias Koteas, John Ortiz, Samantha Ivers, Jeanine Serralles, Uzimann, Evan Lewis, David Ross, Craig Walker, Julie Budd, Carmen M. Herlihy, Nick Gillie et Jose Edwin Soto

Année de production : 2008

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