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Cinéman de Yann Moix (critique)

mardi 27 octobre 2009, par Thibault Lebert

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Cinéman de Yann MoixSynopsis

Professeur de mathématiques, Régis Deloux a un jour le pouvoir de voyager dans les films où il rencontrera enfin la femme de ses rêves.

L’avis critique de Thibault

Thibault Lebert

5 ans après Podium et ses 3 410 019 entrées, Yann Moix revient à la réalisation avec Cinéman. L’idée du film est très originale et prouve tout l’amour du réalisateur envers le Cinéma. Un homme a la capacité de traverser les films, un peu comme un super héros découvrant ses pouvoirs. Sa mission : aller retrouver Viviane Cook et la ramener dans le film Sisi auprès de son mari Helmutt.

Pendant 1H30, il rend visite à La Passion du Christ de Mel Gibson, Orange Mécanique et Barry Lyndon de Stanley Kubrick, Robin des bois de Michael Curtiz avec Errol Flynn et Olivia de Havilland mais aussi à Taxi Driver de Martin Scorcese . La parodie de Monte là-dessus de Fred C. Newmeyer et Sam Taylor avec Harold Lloyd sur du Jean-Patrick Capdevielle est la scène la plus réussie du film. Cinéman est un film riche en référence, peut être même un peu trop. Jean Dujardin, Catherine Deneuve, Harry Potter et Jean-Claude Dus sont cités. Lorsque Yann Moix parodie le western spaghetti, il fait allusion à son film Podium et à Jean Yanne avec la chanson Tout le monde il est beau. Dans Barry Lindon, il rend un hommage au film de Fabien Onteniente, Camping.

Il y a des idées géniales, mais beaucoup tombent à l’eau. On sait comment le héros passe de la vie au cinéma et vice et versa. Mais on ignore comment Douglas Craps se ballade lui de films en films. Tout est très mal amené, entrecoupé de scènes représentant la réalité. Yann Moix a une très grande culture cinématographique, des chefs d’œuvres aux films plus populaires. On sent que dans son film, il a voulu mettre trop de chose qui rendent le film indigeste. Le scénario oscille entre une mauvaise blague et un vaste délire. La fin du film arrive après de nombreuses longueurs. De plus, le son n’est pas réussi. Une post synchronisation ça se travaille. C’est vraiment insupportable.

A l’origine, c’est Benoit Poelvoorde qui devait jouer le rôle titre. Pour divergences artistiques, le comédien se désista du projet. Puis Jean Dujardin, occupé sur OSS 117 Rio ne répond plus, déclina l’offre avant d’être proposée à Franck Dubosc. L’acteur refait son One Man Show en passant du costume de Jésus, à celui de Barry Lindon, sans oublier Tarzan ou Zorro, ce qui n’est pas désagréable. Il impressionne en Robin des Bois, reprenant les expressions d’Errol Flynn alors que lorsqu’il est Tarzan, il ne parodie pas le personnage, il le singe. La très jolie Lucy Gordon, décédée en mai dernier, est à couper le souffle. Elle habite vraiment le cinéma et brille de tous ses éclats. On la reverra une dernière fois dans Gainsbourg (vie héroique), où elle incarne Jane Birkin. Le film lui est dédié. Pierre Francois Martin Laval incarne le méchant du film, pas si méchant que ça. De plus, son rôle n’est pas très abouti, il kidnappe Viviane Cook du film Sisi et l’emmène de films en films. Olivier Mag, Anne Marivin, déjà présents dans Podium, et Jean Christophe Bouvet passent en coup de vent. Leurs rôles ne sont pas développés. Pierre Richard et Michel Galabru, deux grands du Cinéma Français viennent faire des petits caméos, l’un dans son propre rôle, l’autre en médecin généraliste. Très drôle, ils apportent leurs univers, le temps de la scène. On aperçoit Marisa Berenson, qui reprend son rôle de Lady Lindon, le temps de la parodie du film de Kubrick.

Les mimiques de Franck Dubosc et les quelques jeux de mots et références ne suffisent pas. L’idée était intéressante. Le charme opère, puis redescend comme un soufflet. Dommage.

Fiche Technique

Genre : Comédie, Fantastique, Romance

Nationalité : Française

Réalisation : Yann Moix

Casting : Franck Dubosc, Lucy Gordon, Pierre-François Martin-Laval, Pierre Richard, Olivier Mag, Anne Marivin, Jean-Christophe Bouvet, Michel Galabru, Marisa Berenson, Olivier Dazat, Jean-Michel Balthazar et Jean-Baptiste Iera

Durée : 90 min

Année de production : 2008

Attachée de presse : AS Communication

Date de sortie : 28 octobre 2009

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