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Copie conforme d’Abbas Kiarostami

vendredi 25 juin 2010, par Olivier Bruaux, Thibault Lebert


Voir en ligne : www.ilovecinema.TV : La nouvelle TV du 7e art

Prix d’interprétation féminine à Cannes 2010

Synopsis

James, un écrivain quinquagénaire anglo-saxon, donne en Italie, à l’occasion de la sortie de son dernier livre, une conférence ayant pour thème les relations étroites entre l’original et la copie dans l’art. Il rencontre une jeune femme d’origine française, galeriste. Ils partent ensemble pour quelques heures à San Gimignano, petit village près de Florence. Comment distinguer l’original de la copie, la réalité de la fiction ?

Le zoom express d’Oli

Olivier bruaux redacteur en chef www.cinephoto.fr www.ilovecinema.fr Une jolie réflexion sur l’être et ne pas être un couple avec une saisissante Juliette Binoche qui maintient son talent au plus haut niveau sans pouvoir être copiée tant elle excelle dans la peau de cette héroïne esseulée, mal aimée. L’art n’a qu’à bien se tenir et cette jolie métaphore sur la vie et ses manques abyssaux devraient faire réfléchir les copieurs et faiseurs de remake à la sauce yankie. Dernier en date annoncé, le remake de la trilogie Millenium [1] qui reprend du forfait. Pour ça l’industrie d’Hollywood elle sait faire ! Si seulement Lisbeth pouvait être un peu plus que la fille qui rêvait d’un bidon d’essence et d’une allumette et mettre le feu au feuilles vides de tous les écrivassiers de cette industrie sans idées qui ne pondent que des avatars...

L’avis critique de Thibault

Thibault Lebert

Après Hao Hsia Hsien qui nous accable d’un ballon rouge dans les rues de Paris, voici Abbas Kiarostami qui nous sort un cocktail d’une lourdeur cinématographique et entraine Juliette Binoche et William Shimmell en Toscane.

Lui, James Miller, est un écrivain britannique récemment rendu célèbre par la parution d’un essai sur l’art. Elle, anonyme et française, est venu assister à l’une des conférences qu’il donne en Toscane, où elle réside avec son jeune fils. Désireuse d’en savoir plus sur la thèse et la genèse du livre, elle souhaite aussi faire partager son point de vue à l’auteur. Elle provoque alors leur rencontre et l’emmène se balader dans un petit village pittoresque près de Florence. Cette balade entre étrangers en quête de mutuelle séduction se mue, sur un quiproquo, en pèlerinage à sens unique. Le couple s’essaie à la copie conforme d’un vrai. Mais s’agit-il d’une projection fantasmée de la femme ou assistons-nous vraiment au dévoilement d’une réalité cachée jusqu’à présent ?

Une réflexion sur l’art et le regard ? Sur la vérité et le mensonge ? Sur l’usure du couple, avant tout, hommage direct au Rossellini de Voyage en Italie et aussi au Bergman d’Une leçon d’amour, pour l’aspect ludique.

Copie conforme est sans doute ambitieux. Il traite de la difficulté de se construire et de durer en couple, sur fond de discussion savante sur l’esthétique. Le film est traversé par les thématiques du cinéaste : pouvoir des mots, pouvoir des images, situation de l’Art dans la conscience individuelle... Mais cette noble intention ne donne rien de concluant à l’image.

Rien ne facilite la lecture de cette œuvre au scénario peu crédible et formatée. La prétention des dialogues de philosophie existentielle n’a d’égal que l’ennui qu’ils distillent. Trop de dialogues tuent l’intérêt du film. L’intrigue devient inexistante. Pour illustrer l’incommunicabilité dans le couple, quoi de mieux que de montrer Juliette Binoche tenter d’exprimer ses vœux de bonheur à de jeunes mariés à travers une fenêtre qui ne veut pas s’ouvrir... Quelques rares belles images de Toscane ne suffisent pas à faire un film.

Dans son rôle de femme éplorée, Juliette Binoche est vibrante de justesse et parfaitement crédible dans ses divers changements de sentiments (passant de la nostalgie à la colère puis à la tristesse). Elle porte ce maigre film sur ses épaules d’actrice expérimentée. On ne peut pas en dire autant du britannique William Shimell, jouant le rôle du mari ténébreux. Son personnage est un personnage téflon. On ne s’attache pas.

Un bagage en philosophie de l’art aide à rencontrer l’œuvre sur le plan intellectuel. Copie conforme n’est pas un film, mais l’idée d’un film. Soporifique et bavard : la copie est non conforme.

Fiche Technique

Genre : Drame

Nationalité : Française, Italienne et Iranienne

Réalisation : Abbas Kiarostami

Casting : Juliette Binoche, William Shimell, Jean-Claude Carrière, Agathe Natanson, Gianna Giachetti, Adrian Moore, Angelo Barbagallo, Andrea Laurenzi, Filippo Troiano et Manuela Balsimelli

Durée : 106 min.

Année de production : 2009

Titre original : The Certified Copy

Attachées de presse : Monica Donati et Anne-Charlotte Gilard

Date de sortie : 19 mai 2010

Notes

[1] avec notre nouveau James Bond, Daniel Craig

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