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Wilderness de Michael J. Basset

mercredi 14 mars 2007


Wilderness appartient à la nouvelle génération des films d’horreur britanniques parmi lesquels on compte Dog Soldiers (2002), My Little Eye (2002), l’excellent Creep (2004), Isolation (2006) ou le terrifiant Severance (2006).

Synopsis

Après avoir poussé au suicide un de leurs compagnons de cellule, une bande de jeunes délinquants est envoyée sur une île pour un stage de réinsertion et d’apprentissage de la survie en groupe. Ils se croyaient seuls mais leur séjour va tourner au carnage.

L’avis de Cécilia

Le survival reflète souvent nos appréhensions et critique basiquement une mauvaise action. Par exemple, les premiers longs-métrages du genre nous expliquent que l’acte sexuel est mal. Les survivals sont souvent manichéens en ce qui concerne la morale, la vision du bien et du mal. Dans Wilderness, ce sont des hors la loi que le tueur agresse. Alors, quelque part, ce n’est pas très grave : on cautionne plus ou moins consciemment la punition de ces prisonniers, la virée dans l’île étant « a bloody lesson ». Parallèlement, le spectateur prend souvent partie pour les victimes du psychopathe même si elles agissent contrairement aux codes législatifs ou à la bonne morale. C’est pour cette raison paradoxale qu’un bon film d’horreur est passionnant.

L’action, dans le premier tiers du film, se déroule en prison. Le milieu carcéral est anxiogène : il provoque claustrophobie chez la population carcérale et la privation de liberté terrorise la foule extérieure. Le réalisateur décrit cet univers violent avec une justesse exacerbant l’oppression et la solitude des détenus. Les deux tiers suivants se passent dans une île inhabitée supposée réprimer le côté sauvage des délinquants incarcérés [1]. Or, il est difficile de faire plus isolé qu’une péninsule sans âme qui vive comme lieu d’action. Et l’isolement est l’un des nombreux moteurs de la terreur donc des survivals qui sont censés effrayés.

Pour les détails, Wilderness est globalement glauque, les chiens dressés à tuer ajoutent une frayeur insoupçonnée à l’ensemble. Le sifflement qui prévient de leur arrivée est un son strident horrible. L’ironie est éculée : par exemple, l’éducatrice plus masculine que l’éducateur. Comme dans beaucoup de productions de ce style, on suit progressivement les fausses pistes en partant du dingue basique pour arriver à l’idée qu’un ancien militaire dans les forces spéciales puisse être dans le coup jusqu’à la pirouette finale [2]. Wilderness ressemble en cela au cluedo [3], beaucoup plus que les autres longs-métrages du genre. Or, on cherche une piste : celle de l’assassin. On peut remarquer beaucoup de référence : le piège à loups de Severance ou le survol des paysages ressemblant à celui du Pacte des Loups. La bande originale est ambitieuse. L’élimination «  one by one » comme celle des dix petits nègres d’Agatha Christie manque cruellement d’originalité. Ceux qui survivent sont ceux auxquels on pense. La séparation des protagonistes est l’un des éléments qui appartiennent au jeu de l’épouvante. Certaines scènes filmés caméra à l’épaule donnent le mal de mer. Par exemple, celle où Callum, le « héros », tue un des chiens. Les personnages principaux sont aussi cinglés que le fou qui les poursuit. Cet aspect donne du piment à l’ensemble de la trame et de la profondeur à l’histoire. Le film est une boucherie cauchemardesque. Bref, les quelques bonnes idées sont noyées au milieu des poncifs du genre. C’est dommage !!!

Fiche technique

Genre : Survival

Nationalité : Britannique

Réalisation : Michael J. Bassett

Interprètes : Sean Pertwee, Alex Reid et Toby Kebbell

Durée : 94 minutes

Année de production : 2006

Date de sortie : 14 Mars 2007

Notes

[1] D’où le titre !

[2] Que je ne dévoilerais pas même sous la torture. Sinon, ce n’est pas drôle !!!

[3] A clue signifie une piste en anglais

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