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Indigènes de Rachid Bouchareb (2005)

mercredi 27 septembre 2006, par Thibault Lebert


Voir en ligne : Site officiel

Synopsis

1943. Ils n’avaient encore jamais foulé le sol de la Métropole. Mais, parce que c’est la guerre, Saïd, Abdelkader, Messaoud et Yassir s’engagent comme 130 000 autres « indigènes » dans l’armée française pour libérer la « mère patrie » de l’ennemi nazi. Ces héros que l’Histoire a oubliés vaincront en Italie, en Provence et dans les Vosges avant de se retrouver seuls à défendre un village alsacien contre un bataillon allemand.

L’avis de Cécilia

Ce film avait tout pour que je le déteste. Habituellement hostile à tout long-métrage dont la durée excède 1 heure 45, je le suis également face aux films français, aux drames historiques ainsi qu’à Jamel Debbouze et Samy Naceri. Leur image est, à mes yeux, exécrable. Je ne vous explique donc pas dans quel état d’esprit je me suis rendue à la projection presse. Et bien, figurez-vous qu’en sortant, j’en pleurais encore de désespoir pour la souffrance de tous ces pauvres gars qui n’avait pas demandé grand chose. Après 2 heures 08 de film, j’étais à deux doigts de devenir apatride, tellement honteuse d’être française, même si, individuellement, je n’y suis pour rien.

Je pense qu’Indigènes est, et de très, très loin, le film de la décennie. Il est émouvant dans l’humour (le choc culturel qui découle d’un spectacle de danse classique) comme dans le chagrin (la perte d’un frère ; la visite du cimetière 60 ans après la fin de la guerre). Rachid Bouchareb a réalisé son film avec ses tripes tout comme les acteurs ont joué leurs rôles avec ce qu’il a de beau et d’émouvant dans le cœur humain. L’image et la bande sonore sont irremplaçables.

Indigènes est indéniablement un excellent film et mérite très largement sa récompense cannoise.

L’avis de Thibault

Thibault Lebert

Après un passage chez Besson, Jamel revient avec une histoire touchante qui lui tient à cœur. Un Jamel totalement impliqué, qui coiffe pour la première fois la casquette de co-producteur. Indigènes est un devoir de mémoire envers ces tirailleurs, morts pour une "Mère Patrie" sans jamais revoir leur terre. C’est un grand hommage aux soldats africains qui ont contribué à la libération de la France en participant activement à l’offensive par l’Italie et la remontée jusqu’en Alsace. Une histoire que nos livres d’Histoire ont oubliée.

Le projet est celui d’une vie pour Rachid Bouchareb, qui luttera durant des années pour monter le financement, épaulé par son quatuor d’acteurs : Sami Bouajila, Roschdy Zem, Samy Naceri et Jamel Debbouze. Le travail de recherche est très précis. Le réalisateur est allé jusqu’à rencontrer des tirailleurs ainsi que leur famille afin de mieux cerner son sujet. Il s’attache aussi à dénoncer les inégalités qui régnaient au sein de l’armée française, page peu glorieuse de l’Histoire. L’émotion est palpable avec Said et son supérieur Martinez. Une relation père fils va naître. Le sergent-chef aurait voulu avoir un fils comme Said, mais la vie en a décidé tout autrement. Le film souffre d’une comparaison avec Il faut sauver le soldat Ryan de Spielberg surtout lorsque les indigènes défendent le village d’Alsace et visitent le cimetière. N’est pas Spielberg qui veut. Mais dans ce film, peu d’importance. L’émotion est là.

- Pour aller plus loin : dossier pédagogique de France 5

Fiche Technique

Genre : Drame Historique

Nationalité : Française

Réalisation : Rachid Bouchareb

Casting : Jamel Debbouze, Samy Naceri, Roschdy Zem, Sami Bouajila, Bernard Blancan et Mathieu Simonet

Scénario : Olivier Lorelle et Rachid Bouchareb

Durée : 128 minutes

Année de production : 2005

Date de sortie : 27 Septembre 2006

Budget : 14 400 000 euros

N° de visa : 105 127

Sélection Officielle en compétition au Festival de Cannes 2006

Récompense : Prix collectif d’interprétation masculine, Cannes 2006

Titre US : Days of glory

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