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Non ma fille, tu n’iras pas danser de Christophe Honoré

mercredi 16 septembre 2009, par Caro, Thibault Lebert


Voir en ligne : www.ilovecinema.tv La nouvelle télé du 7e art

Synopsis

Depuis qu’elle s’est séparée de Nigel, Léna traverse la vie comme elle peut avec ses deux enfants. Elle triomphe avec vaillance des obstacles semés sur leur route. Mais il lui reste à affronter le pire : l’implacable bonté de sa famille qui a décidé de faire son bonheur.

L’avis critique de Caroline

Caroline Tab Voici mon petit coup de coeur du moment. Christophe Honoré nous entraîne dans le sillage de Léna, jeune héroïne des temps modernes, révoltée, revêche... Elle quitte son boulot, son mari, soi-disant pour mieux s’occuper de ses enfants et se retrouve dans la maison familiale chez "papa-maman", au milieu de son frère, de sa soeur, et de ses parents qui s’épuisent à essayer de la comprendre et de la raisonner... Mais rien n’y fait. Léna se bat contre son destin, contre le monde, contre son monde... sans savoir vraiment ce qu’elle cherche au fond...

J’ai beaucoup aimé, Chiara Mastroïanni est parfaite. Elle incarne à merveille cette héroïne, attachante, émouvante, on a envie de la serrer dans nos bras pour la consoler. Mais ce qui est très fort, c’est qu’on ne sait pas vraiment de quoi on doit la consoler et en ça, Christophe Honoré traduit le mal d’un siècle, celui des désillusions, de l’insatisfaction permanente...

Bravo, c’est bien rendu, sans longueurs ou fausses notes...

J’aurais bien proposé une petite chanson pour le générique "Je cherche mais je ne trouve pas un pays qui me va...." (Axelle Red parle très bien de ce mal du siècle ;-) )

(J’oubliais une Mention spéciale du jury (lol) pour Marie-Christine Barrault qui est également excellente en maman-poule)

L’avis critique de Thibault

Thibault Lebert

Christophe Honoré troque les boulevards parisiens pour la verdure Bretonne avec intimité. Il dresse un tableau de famille bourgeoise névrotique qui n’atteint jamais les sommets de cruauté d’un Depleschin.

Depuis qu’elle s’est séparée de Nigel, Léna traverse la vie comme elle peut avec ses deux enfants. Elle est à la dérive, trahie par son mari, dont elle divorce dans la douleur. Il lui reste à affronter le pire : l’implacable bonté de sa famille qui a décidé de faire son bonheur : sa mère très autoritaire et intrusive, sa sœur qui pense à quitter son mari, son père un peu excentrique... Son entourage lui sera-t-il secourable à cette période délicate de sa vie de trentenaire ? Ses responsabilités de mère pourront-elles la remettre sur le chemin de l’équilibre ?

La première partie séduit. Les portes claquent, les larmes coulent, les enfants regardent : c’est la chronique d’une famille dysfonctionnelle. La mise en scène est fluide et les répliques efficaces. Le film est très dérangeant et très dur sur les relations que peuvent entretenir une famille qui est en apparence unie et solidaire.

Mais brusquement, au détour d’une histoire racontée par Anton, le fils de Léna, on tombe dans une fête bretonne du XVIII siècle, sans lien avec le film, une espèce de documentaire. Le passage du conte retranscrit n’est pas inintéressant mais plutôt mal venu et beaucoup trop long. Puis l’on revient à l’histoire, et sans transition, on retrouve les personnages à Paris, dépressifs et excessifs. La légende de Katell serait elle l’origine du film ?

La profondeur des personnages est nourrie par la richesse du travail de l’auteur, des questionnements qu’il traite depuis le début de son oeuvre, loin des conventions morales et formelles. Les personnages sont vraiment très crédibles et nous amènent à comprendre, sans forcement les accepter, des attitudes ou des actes qu’on trouverait égoïstes ou irrationnels de prime abord. Entre sa mère, intrusive dans sa vie et sa sœur en pleine crise existentielle, Léna est insupportable de médiocrité, d’égoïsme et d’incohérence hystérique. Les relations entre les personnages sont complexes. Léna est une jeune femme dépassée, tourmentée, névrosée, blessée, captivante et séduisante à la fois. Gulven est attachant tout comme Elise, sa copine sous exploitée. Chiara Mastroianni endosse un très beau rôle ambigu qui lui colle à la peau. Elle est sublime et renversante. Marina Fois est d’un naturel à couper le souffle. On retrouve aussi avec plaisir Marie-Christine Barrault, qui forme un couple convaincant avec Fred Ulysse.

Après avoir réalisé un hommage appuyé à Jacques Demy, Christophe Honoré poursuit dans la veine d’un cinéma grave, fait de personnages tourmentés par la vie. Un film dense, ambigu, et oscillant comme les autres entre cruauté et tendresse. Beaucoup d’émotions et de délicatesse.

Fiche Technique

Genre : Comédie dramatique

Nationalité : Française

Réalisation : Christophe Honoré

Casting : Chiara Mastroianni, Marina Foïs, Marie-Christine Barrault, Jean-Marc Barr, Fred Ulysse, Julien Honoré, Marcial Di Fonzo Bo, Alice Butaud, Louis Garrel, Caroline Silhol, Donatien Suner, Lou Pasquerault et Jean-Baptiste Fonck

Durée : 105 min

Année de production : 2009

N° de visa : 121651

Attachée de presse : Alexis Delage-Toriel, Anne-Lise Landureau et Camille Bonvallet

Date de sortie : 2 septembre 2009

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