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Nine de Rob Marshall

vendredi 7 mai 2010, par Thibault Lebert


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Synopsis

Guido Contini est le plus grand réalisateur de son époque. Vénéré par les critiques et adulé par le public, il n’a qu’un seul point faible : les jolies femmes !

Tiraillé entre sa sublime épouse et sa sulfureuse maitresse, harcelé par une séduisante journaliste, subjugué par la star de son prochain film, Guido ne sait plus où donner de la tête. Soutenu par sa confidente et sa mère, parviendra-t-il à résister à toutes ces tentations ?

L’avis critique de Thibault

Thibault Lebert

Nine est l’adaptation cinématographique d’une comédie musicale de Broadway. Cette pièce était elle-même inspirée de Huit et demi de Federico Fellini. On annonce le grand retour du cinéaste de Chicago et l’évènement le plus glamour de ces dernières années. Mais qu’est il arrivé à Rob Marshall ? Comment un homme qui a réalisé certainement la meilleure comédie musicale qui existe en arrive à faire un film aussi décevant ?

Signé Minghella, le scénario inexistant émane le parcours d’un cinéaste italien, annonçant aux médias la réalisation d’un film dont il ne sait pas encore lui-même, quelle direction donner. Le vide de la réalisation se mêle si bien à ce personnage vide d’inspiration, que l’absence de scénario en devient presque légitime. Il n’y a pas la moindre osmose entre les personnages. Il ne se passe pas grand chose malgré la pléiade d’acteurs. Tout est un peu trop approximatif, imparfait, superficiel. Seules les chorégraphies mises au point par Rob Marshall en mettent plein les yeux.

Daniel Day Lewis est pathétique, pas dépressif comme l’original, juste pathétique. Il s’accroche à ses cigarettes pour donner de la consistance à son rôle. Dommage, il n’est pas du tout le personnage. On se demande bien ce qui l’a poussé à s’immerger dans ce rôle, au point d’apprendre l’italien, alors qu’il s’exprime en anglais dans le film. Au départ, Catherine Zeta-Jones devait incarner Claudia. Mais elle quitta le projet lors des négociations. Amy Adams, Gwyneth Paltrow, Anne Hathaway et Juliette Binoche ont auditionnés pour reprendre le rôle. C’est finalement Nicole Kidman qui obtint la partition de la muse. Malheureusement, elle fait encore sa poupée glacée. Son personnage est vide. Elle joue des clichés d’elle-même, dénués de tout glamour. Kate Hudson n’apporte strictement rien. Que vient-elle faire dans ce défilé supposément élégant ? Son personnage est inutile et rajoute un peu de pathétique dans l’histoire. La belle Penelope Cruz est tout simplement vulgaire. L’actrice est exploitée pour son potentiel hot latina à jouer de sa ligne de hanche et à s’enrouler des cordes autour du corps. Elle est particulièrement énervante et ne peut s’empêcher d’en faire des tonnes. Sophia Loren est trop peu présente.

Seule Marion Cotillard nous offre une jolie performance tout en nuance. Son personnage est sans doute le plus touchant. La jeune actrice française est parfaite tant en femme délaissée qu’en bombe à la Gilda. Fergie, voix des Black Eyed Peas et second rôle dans Poséidon, est étonnante. Judi Dench, en vieille costumière, s’en tire plutôt bien.

C’était un pari risqué de s’attaquer à Huit et Demi. Censé être un hommage au maestro Fellini, Nine tente d’illustrer l’impuissance créatrice d’un cinéaste. D’un certain point de vue, c’est réussi, puisque le film est incapable de susciter l’émotion. Nine est une tour de Babel qui se casse la gueule dans toute sa beauté. Un film sans saveurs.

Fiche Technique

Genre : Comédie musicale

Nationalité : Américaine

Réalisation : Rob Marshall

Casting : Daniel Day-Lewis, Marion Cotillard, Penélope Cruz, Sophia Loren, Nicole Kidman, Judi Dench, Kate Hudson, Stacy Ferguson, Ricky Tognazzi, Elio Germano, Roberto Nobile, Andrea Di Stefano, Remo Remotti, Valério Mastandrea, Vincent Riotta, Martina Stella, Sandro Dori et Alex Argenti

Durée : 118 min

Année de production : 2008

Attachée de presse : Delphine Olivier

Date de sortie : 3 mars 2010

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