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300 de Zack Snyder

mercredi 21 mars 2007, par Olivier Bruaux


Voir en ligne : Site officiel de 300

Les Spartiates furent de redoutables guerriers à qui l’on avait appris à ne jamais reculer devant l’ennemi, à ne jamais se rendre. Ils forment l’une des cultures les plus originales et les plus énigmatiques de l’Histoire.

Synopsis

Adapté du roman graphique de Franck Miller, 300 est un récit épique de la bataille des Thermapyles, qui opposa en l’an - 480 le roi Léonidas et 300 soldats spartiates à Xerxès et l’immense armée perse. Face à un invisible ennemi, les 300 déployèrent jusqu’à leur dernier souffle un courage surhumain ; leur vaillance et leur héroïque sacrifice inspirèrent toute la Grèce à se dresser contre la Perse, posant ainsi les premières pierres de la démocratie.

L’avis de Cécilia

300 est une fresque épique grandiose : les couleurs ocre agressives intensifiées par le crush [1], le nombre important de figurants, l’éclairage, les décors, les costumes, le maquillage, le temps passé à la réalisation ou à la post-production ... Tout y est exponentiel. Zack Snyder a travaillé sur la forme de manière exceptionnelle afin que le spectateur en prenne plein la figure. Et, ça fonctionne. Le long-métrage est une réelle claque visuelle. La distribution est magnifique au sens propre comme au figuré : les acteurs aussi bien masculins que féminin sont physiquement beaux et glamour. Les hommes respirent une virilité exacerbée tout à fait propice au film. Quant à Lena Headey, il est très difficile de la rendre plus froidement sexy. Elle respire la féminité par tous les pores de la peau. Au-delà de ces considérations basiquement esthétiques, ils jouent tous sans exception avec une justesse infinie. Snyder a donc choisit très judicieusement les personnalités qu’il met face à sa caméra.

Par ailleurs, l’adaptation est fidèle à la bande dessinée sans être un simple copier-coller comme la bande-annonce et les premières images diffusées en octobre 2006 pouvaient le laisser supposer. L’adaptation est donc formidable y compris au niveau scénaristique, historique et mythologique. Pourtant, un détail de taille est hautement perturbant : dans les interviews que donnent Zack Snyder et Franck Miller, les deux hommes donnent l’impression de cautionner l’héroïsme guerrier. Certes, le contexte de la trame s’y prête et, au bout du compte, on assiste à la naissance de la démocratie. Mais, porter aux nues un massacre reste gênant.

L’avis d’Oli

Olivier bruaux redacteur en chef www.cinephoto.fr www.ilovecinema.fr

Comment ne pas être intrigué par une adaptation cinémato-graphique de l’histoire héroïque des spartiates ? Après l’impressionnant Sin City de Frank Miller, le défit était culotté car il s’agissait de recentrer les images sur un thème : la guerre pure et dure.

À travers un récit gonflé aux testostérones, Zack Snyder et Franck Miller ont clairement misé sur l’action et de livrer bataille à l’ennui. C’est donc dans des décors plus vrais que nature qu’ils placent le cœur de l’intrigue : le combat pour la Liberté de 300 soldats volontaires de Sparte. Les moyens numériques mis en œuvre sont considérables et le rendu du crush donne de la profondeur aux personnages en accentuant leurs parts d’ombre. Les scènes de combats sont belles, rythmées et la violence n’a d’égal que les hordes d’envahisseurs. C’est peut-être là que le spectateur est en droit de se poser des questions. Fallait-il tout montrer sous prétexte que l’imagerie numérique en gommerait la portée ? Il est clair que ces choix artistiques sont discutables et polémiques.

Il en va de même de la portée raciale et christique du combat des Spartiates contre l’envahisseur plutôt dépeint comme une horde de sauvages souvent noirs diaboliques ou asiatiques. L’idée de satanisme est très présente dans la représentation de Xerxès Dieu vivant auto-proclamé dans le film.

300 est un grand accomplissement et une bataille de plus dans le domaine du graphisme réaliste qui nous ramène à terme aux piles de jeux vidéos qui n’attendent que de connaître une adaptation cinématographique.

À voir pour de l’action à 300 à l’heure, du sang et de bons mots. Les passionnés d’histoire seront déçus par les raccourcis et le recentrage autour d’une seule nation en danger mais le divertissement est au rendez-vous.

Le saviez-vous ?

Enfant, Frank Miller découvre médusé ce combat désespéré au cinéma [2]. Son intérêt pour l’Antiquité est né et l’héroïsme des trois cents spartiates de Léonidas ne le quittera plus. Il en raconte l’histoire dans le troisième volume de Sin City, puis se décide à l’illustrer.

Le film arrivé à la première place du box-office dès sa sortie aux États-Unis. Après quelques jours d’exploitation, il a déjà engrangé autant que le montant de son budget.

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- Les premières images

- La bande dessinée

Fiche Technique

Réalisation : Zack Snyder

Scénario : Zack Snyder, Kurt Johnstad et Michael Gordon

Interprètes : Gerard Butler, Lena Headey et Rodrigo Santoro

Date de sortie : 21 mars 2007

Durée : 115 minutes

Musique : Tyler Bates

Genre : Péplum Graphique

Nationalité : Américaine

Année de production : 2006

Distributeur : Warner Bros. France

N° de visa : 117 322

Budget : 60 millions $

Titre original : 300

Adapté de la bande dessinée 300 scénarisé par Franck Miller, inspirée du film The 300 Spartians

Interdit au moins de 12 ans

Notes

[1] Le crush est un traitement chromatique original créé par Zack Snyder. Il consiste à « écraser » les noirs pour valoriser et renforcer l’éclat des couleurs.

[2] The 300 Spartians réalisé par Rudolphe Maté en 1962.

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