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L’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford de Andrew Dominik

mardi 16 octobre 2007, par Olivier Bruaux, Thibault Lebert


Voir en ligne : Photos de Brad Pitt /pictures

Prix d’interprétation masculine pour Brad Pitt, Mostra de Venise 2007

Synopsis

affiche L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford de Andrew Dominik brad pitt casey affleck posterJesse James fut l’une des premières superstars américaines. On a écrit d’innombrables livres et récits sur le plus célèbre hors-la-loi des Etats-Unis. Fascinants et hauts en couleur, ceux-ci se focalisent le plus souvent sur son image publique et ses exploits... avec un souci tout relatif de la vérité. Ceux que Jesse James pilla, ceux qu’il terrorisa et les familles de ceux qu’il tua ne virent en lui qu’un dangereux criminel. La presse, qui suivit avec passion ses braquages tout au long des années 1870, jetait par contre sur lui et sa bande un regard des plus admiratifs.

Homme du sud, ancien guérillero, Jesse aurait agi au nom d’une cause, noble et tragique : se venger de l’Union qui avait gâché sa vie avant de le marquer dans son corps. Ses concitoyens, de plus en plus urbanisés, de plus en plus coincés et réduits à une vie d’une désolante banalité, voyaient en lui le dernier des aventuriers. Un mythe vivant...

Robert Ford était l’un des plus ardents admirateurs de Jesse. Ce jeune homme idéaliste et ambitieux rêvait depuis longtemps de partager les aventures de son idole. Il était loin de prévoir qu’il entrerait dans l’Histoire comme "le sale petit lâche" qui tuerait Jesse James dans le dos. Mais qui fut vraiment Jesse James, au-delà du folklore et du battage journalistique ? Et qui fut ce Robert Ford, entré à 19 ans dans le cercle des intimes de Jesse, qui réussirait à abattre chez lui l’homme que poursuivaient les polices de dix Etats ? Comment devinrent-ils amis ? Que se passa-t-il entre eux durant les jours et les heures précédant ce fatal coup de feu qui scellerait leurs destins ?

L’avis de Thibault

70 ans après le premier Jesse James d’Henry King, le réalisateur Andrew Dominik choisit de tirer le bilan sur la dernière année du célèbre bandit dans L’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford. Tout est dit dans le titre.

N’y allons pas par quatre chemins. Le film est un peu long et le réalisateur s’attarde sur des personnages aux intérêts inégaux. Avec le recul certaines scènes auraient largement pu être supprimées sans nuire à l’immersion du spectateur. De plus, le long-métrage est trop narratif et prévisible. Le tout est commenté par une voix off explicative qui rajoute de la lourdeur au film qui n’en n’avait pas besoin.

Mais le réalisateur dirige à la perfection deux acteurs qui interprètent parfaitement leurs rôles. Brad Pitt incarne à merveille Jesse James, un personnage schizophrène et complètement dérangé. On le découvre ici dans un rôle à contre courant : violent et sans scrupules. Casey Affleck dévoile tout en nuance une prestation unique et admirable à qui l’ovation ne serait assez poignante pour qualifier sa performance. Son talent ne demandait qu’à sortir et le comédien ne pouvait pas l’exprimer dans des seconds rôles. Il interprète Robert Ford, un personnage à double tranchant, vouant à Jesse James et à ce qu’il représente un amour aveugle. Lorsqu’ils sont à l’écran ensemble, le jeune vole la vedette à la star.

Andrew Dominik prend le parti de la passion déguisée en western, mais une vraie passion : un désir qui ne s’épuise pas même quand la réalité l’étouffe. Le désir est tellement fort qu’il n’a qu’une issue hors son accomplissement : faire disparaître l’objet qui le fait naître. La confrontation violente entre les caractères du héros et de l’antihéros est intéressante. Au fil des dialogues l’on vit l’opposition, le rejet, mais aussi l’admiration et l’amitié de James et Ford. Le scénario empreint de mélancolie et la mise en scène renversent subtilement les rôles : le bon devient le méchant et le méchant devient le bon.

Andrew Dominik signe une fresque visuellement parfaite magnifiée par une superbe photographie appliquée, offrant toute une gamme d’effets de clair-obscur envoûtants.

Un western crépusculaire, atypique. Cependant, raccourcir le film de moitié aurait été ici bénéfique.

Le saviez-vous ?

Le titre du film et l’appellation "sale petit lâche" pour désigner Robert Ford vient de la chanson Jessie James composée dès l’annonce de la mort du héros populaire par Billy Gashade. (Découvrez la chanson)

A découvrir sur ilovecinema.fr

- la musique du film en écoute libre
- Les paroles de la chanson d’origine, écrite dès la mort de Jessie James

Fiche technique

Genre : Western, Drame

Nationalité : Américaine

Réalisation : Andrew Dominik

Casting : BRAD PITT, CASEY AFFLECK, SAM SHEPARD , DUSTIN BOLLINGER , BENJAMIN BRATT , TANIS DOLMAN, ZOOEY DESCHANEL , KAREN GARTNER , BARBARA KOZICKI , JEREMY RENNER , TED LEVINE , MARY-LOUISE PARKER , BROOKLYNN PROULX , PAUL SCHNEIDER , SAM ROCKWELL

Scénaristes : ANDREW DOMINIK, RON HANSEN

Ecrivain : RON HANSEN

Durée : 159min.

Année de production : 2007

Date de sortie France : 10 Octobre 2007

Titre original : The Assassination of Jesse James by the Coward Robert Ford

Directeur de la photo ROGER DEAKINS

Compositeurs/ musique originale : NICK CAVE, WARREN ELLIS

Producteur : PLAN B, SCOTT FREE PRODUCTIONS, WARNER BROS.

Producteurs délégués : BRAD PITT, RIDLEY SCOTT, TONY SCOTT

Distributeur : WARNER BROS.

Budget : 30 000 000 $

N° de visa : 118846

Site web officiel : http://wwws.warnerbros.fr/assassinationofjessejames/

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